Censure

Cette image doit être objet d’une enquête sérieuse, nécessairement !

L’image ci-dessus a été publiée par l’AFP et largement reprise sur la toile-les réseaux sociaux notamment- ; elle a contribué de beaucoup à assoir la conviction de la communauté nationale et internationale sur ce que les forces de l’ordre ont utilisé des armes non conventionnelles pour réprimer les dernières manifestations de l’opposition. On voit sur la photo des agents des services de sécurité, avec des kalachnikovs et surtout à visages découverts.

La question ? La hiérarchie de la sécurité peut-elle à un moment critique de la politique guinéenne, au moment où chaque geste des forces de sécurité et largement filmé et commenté par les médias, sachant aussi que  l’opposition joue à la provoc, peut prendre sur elle la responsabilité d’envoyer des agents si bien armés d’armes à feu pour réprimer la marche fut-elle « non autorisée » ?

De toute façon, si cette photo a été prise pendant les évènements de cette semaine, elle a l’avantage d’être très explicite,  montre le visage des agents de sécurité, et donc de nature à faciliter la tâche aux enquêteurs. Et ces hommes qu’on reconnait devraient sans trop de peine être arrêtés.

Cependant, l’auteur de l’image aurait commis un délit, si c’est une vieille photo remise au goût du jour. Pour en avoir le cœur net, ne doit-on pas mener une enquête sur cette photo ? » Il suffirait juste de voir la photo à partir de l’appareil pour connaitre sa date de prise », banalise un professionnel. On sait tout de même que le président Alpha Condé des Etats-Unis a déclaré que : « les forces de l’ordre n’ont pas tiré sur la population, la police et la gendarmerie ont utilisé des armes non létales, nous faisons du maintien d’ordre civilisé. »

Il faut par ailleurs relever que la photo de l’AFP contraste avec la vidéo diffusée par la très sérieuse agence Reuters et reprise par Le Monde. Sur cette vidéo, on voit des agents avec des armes conventionnelles faire face à de jeunes manifestants qui leur jettent des cailloux.

Ibrahima S. Traoré

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.