La communication a de tout temps jouĂ© un rĂŽle primordial dans la guerre. Quâon se souvienne des guerres amĂ©ricaines en Irak qui ont consacrĂ© la suprĂ©matie pour ne pas dire lâexclusivitĂ© de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision CNN dans la couverture de ces Ă©vĂ©nements. Au point dâinspirer Jacques Chirac, ci-devant prĂ©sident français, pour quâil initie la chaine de tĂ©lĂ©vision France 24.
La GuinĂ©e heureusement elle nâest pas en guerre, malgrĂ© les turbulences graves quâelle a connues le long de son histoire. Mais lĂ aussi, la communication semble prendre de lâimportance dans la confrontation pouvoir-opposition Ă laquelle nous assistons depuis un certain temps. Et en la matiĂšre, visiblement, lâopposition fait mieux que le pouvoir. Ainsi depuis que lâaile radicale de la fronde anti-gouvernementale dite opposition rĂ©publicaine a initiĂ© des marches de protestation dans la capitale, dans la plupart des communications on ressasse des paralysies de Conakry qui pourtant sont localisĂ©es.
Sâil est vrai que le lundi 13 avril, quasiment tout Conakry Ă©tait paralysĂ© du fait du mot dâordre de lâopposition, lâon est obligĂ© de reconnaĂźtre quâil nâen fut pas autant pour la journĂ©e du 20 avril oĂč Ă part lâaxe Hamdallaye-Bambeto, (mĂȘme pas Cosa et Enco 5) et lâaxe Sonfonia-Cimenterie, plus la plupart des boutiques et magasins de Madina et dâautres endroits de la ville, le reste de Conakry a tournĂ© normalement. On pourrait mĂȘme dire que la capitale Ă©tait vivante Ă prĂšs de 80%.
Il est vrai quâĂ cause de lâinsĂ©curitĂ©, la route le prince nâa pas Ă©tĂ© utilisĂ©e par les automobilistes. Mais ces derniers se sont tout de mĂȘme rabattus sur les autres voies express de la ville, notamment Hamdallaye-Sonfonia et lâautoroute Fidel Castro qui ont correctement marchĂ©. Câest ce qui a fait que Kaloum, le quartier des affaires Ă©tait bourrĂ© comme dâhabitude et les bureaux bien pleins. Mais partout il Ă©tait question de la paralysie de Conakry, sans quâon appuie sur ce que sâil y avait paralysie, elle Ă©tait trĂšs partielle et bien localisĂ©e, dĂ©notant du coup que la paralysie de la capitale Ă©tait moins importante le lundi 20 avril quâau lundi 13 avril.
NâempĂȘche que partout, câest la Route Le Prince dĂ©serte qui est prĂ©sentĂ©e dans les communications de lâopposition sans quâaucun effort nâait Ă©tĂ© fait du cĂŽtĂ© de la communication du pouvoir (politiques et services de sĂ©curitĂ©) pour montrer lâautre Conakry qui coulait les jours ordinaires.
DĂšs lors, lâon peut sans risque de se tromper affirmer que câest lâopposition qui est en train de remporter la bataille de la communication. Transformer ses Ă©checs en succĂšs. En effet, elle nâa pu investir ni les mairies le lundi 13 avril (mĂȘme pas celle de Ratoma, son fief Ă©lectoral), ni se rapprocher de la CENI le 20 avril, qui Ă©taient pourtant des objectifs dĂ©clarĂ©s des organisateurs des marches qui, elles-mĂȘmes ne se sont pas dĂ©roulĂ©es sur plus de 200m. Mais en dĂ©pit de tout, lâopposition crĂąne et semble acculer le pouvoir en rĂ©pandant la peur et la psychose qui font de la GuinĂ©e un pays exceptionnel, diffĂ©rent de la CĂŽte dâIvoire par exemple, qui a pourtant sa crise politique comme elle. La Com du pouvoir a certainement souffert de lâabsence de Damantang Albert Camara en mission Ă lâĂ©tranger depuis le 19 avril. Nous serons peut-ĂȘtre mieux Ă©difiĂ©s ce jeudi, autre sortie de lâopposition.
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