Pendant ce week-end, l’ancien directeur de campagne de l’UFDG dans la préfecture de Télimélé, Elhadj Baguayiou Diallo, un homme d’affaires, a quitté le principal parti de l’opposition pour la mouvance présidentielle. Un jour avant lui c’était le tour de El Hadj Ousmane Sow, secrétaire général de la Jeunesse du parti de jeter l’éponge. Deux démissions qui frappent le parti dans son orgueil et au porte-monnaie. Autant dire qu’un mal, que l’enthousiasme de Cellou Dalein dans un concert de Koundou Waka ne pourrait conjurer, guette son parti.
Pour sauver la première formation politique de l’opposition de l’abime-car il est encore possible de le faire-, Cellou Dalein doit forcément oser s’affranchir du diktat de certains apparatchiks qui donnent au parti une orientation aussi onéreuse que désespérée: la violence. Toutes les forces ou presque du parti sont gaspillées dans la rue pour des objectifs aux contours flous. N’est-ce pas maintenant ou jamais qu’il faut arrêter l’intifada contre les forces de l’ordre pour engager une véritable précampagne électorale ? Cette méthode a l’avantage de rassurer les financiers du parti notamment les commerçants qui sans le dire ouvertement –de peur des représailles- se lassent de financer des opérations qui font d’eux les premières victimes. En plus il faut bien qu’il fasse des affaires pour pouvoir financer un parti. Mais comment peut-on faire des affaires s’il n’y a pas la paix sur « l’axe » notamment, si ces violences sont à outrance médiatisées de par la volonté de l’opposition qui aime toujours envoyer de mauvais signaux à la communauté internationale? « Mais attention à l’effet boomerang ! » est-on tenté d’alerter.
De toute façon pour avancer, Cellou Dalein doit être capable de convaincre ses partisans sur ce que jeter des pierres, brûler des pneus sur la chaussée et tutti et quanti ne sauraient être un programme politique. Le faire face aux extrémistes n’est pas chose aisée mais « Gorko Soussaye » (un garçon doit être téméraire), comme le chante Lama Sidibé. En tout cas la survie du parti en dépend.
Ibrahima S. Traoré