L’organisation d’un cadre de concertation pour lutter contre le mariage précoce a été l’initiative ce mardi du FOSCAO (forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest). Les participants, durant deux jours vont discuter des différentes stratégies et expériences acquises pour mettre fin à une pratique qui est devenue une question sociétale.
Le mariage précoce inquiète des acteurs de la société civile et des organismes de défense des droits humains. Six pays de l’Afrique de l’Ouest dont la Guinée présentent un pourcentage non reluisant. Un dialogue politique a été ouvert dans ce cadre pour trouver des stratégies idoines.
Binta Nabé est présidente de l’ONG mères et enfants, elle déplore : »Si je prends le cas de la Guinée nous sommes à soixante-dix pour cent de taux de prévalence du mariage précoce. Aucune communauté n’est exemptée qu’elle soit musulmane ou chrétienne, de la Forêt, de la haute et de la moyenne Guinée, le mariage précoce est un fait réel. Les taux de mortalité maternelle et l’excision sont élevés c’est dans ce pays. Donc, ce n’est pas un bon exemple. Une fille de treize ans qui se marie ce n’est pas facile qu’elle développe une grossesse et qu’elle s’en sorte indemne. »
Le mariage précoce est aussi une pratique contraire à la déclaration universelle des droits de l’homme en son article 16. Des autorités guinéennes constatent avec amertume la non application des dispositions prises pour le respect des textes.
» L’objectif de cet évènement, renchérit Mme Nabé, est d’endiguer le mariage précoce dans l’espace CEDEAO et protéger les droits des femmes et des filles. Il est question également d’élaborer des stratégies au niveau national et sous régional aux réalités de chaque pays. »
En Afrique subsaharienne, les femmes sont soumises aux difficultés inédites, à la pauvreté et à la mort prématurée à travers le mariage précoce. Tandis que nombreux parmi leurs enfants deviennent des misérables de la terre suite au manque d’attention parentale appropriée à l’éducation et à l’appui.
JB.