La Guinée est liée avec la Chine par le destin, par l’histoire et par l’idéologie, a déclaré le ministre guinéen de l’Energie et de l’Hydraulique, Cheik Talibé Sylla, dans une interview accordée à Xinhua.
La coopération sino-guinéenne dans le secteur énergétique est à la fois « appréciable et magnifique », a indiqué le ministre. Selon lui, le projet d’aménagement du barrage hydroélectrique de Kaléta construit par des ouvriers guinéens et chinois, l’un des plus grands projets hydroélectriques de la Guinée depuis 50 ans, est un symbole pour toute la nation guinéenne.
Initié par le président guinéen Alpha Condé dès sa prise de pouvoir en 2010 et en partenariat avec le gouvernement chinois à travers la société China International Water & Electric corporation (CWE), ce barrage hydroélectrique va permettre de sortir la Guinée de sa déficience énergétique et la mettre ainsi sur la voie de l’émergence économique.
« Je pense que ce projet est un symbole pour les générations futures afin qu’elles sachent ce que ce barrage représente pour notre pays », a déclaré M. Sylla, avant d’ajouter que c’est la raison qui a poussé la Banque centrale de Guinée à choisir le barrage pour les nouveaux billets de 20 000 francs guinéens, afin de marquer définitivement et de façon indélébile ce symbole dans l’histoire du pays.
Le ministre a également noté que la Guinée était le premier pays d’Afrique subsaharienne à établir des relations diplomatiques avec la Chine en 1958, dès son indépendance.
« Depuis cette indépendance, la Chine n’a cessé d’apporter son soutien à la Guinée pour son développement, à travers tous les ouvrages réalisés dans notre pays », a-t-il commenté.
Il estime que ce que la Chine a fait pour la Guinée est indescriptible, tout en soulignant quelques réalisations par le gouvernement chinois, comme le Palais du peuple, la Palais présidentiel, le stade de 50 000 place de Nongo, la clinique sino-guinéenne, ainsi que l’assistance des populations dans les zones rurales depuis les années 1964 jusqu’en 1968, avec l’arrivée de techniciens chinois pour apprendre aux populations guinéennes l’irrigation et les techniques agricoles.
Tout en évoquant l’impact du barrage hydroélectrique de Kaléta sur les conditions de vie des Guinéens, le ministre a précisé qu’on ne peut pas se développer sans énergie. « Aujourd’hui, quand on a de l’énergie, cela permet aux petites et moyennes entreprises de s’installer, de se développer et cela va aussi permettre de créer de l’emploi pour les jeunes diplômés au chômage. »
M. Sylla a aussi exprimé sa satisfaction aux responsables de la société chinoise ainsi qu’aux ouvriers chinois qui sont restés et qui ont risqué leur vie en travaillant sur le projet Kaléta malgré la déclaration de l’épidémie Ebola en mars 2014.
Il a saisi l’occasion pour dire « merci à la Chine au nom du gouvernement guinéen et au nom du peuple de Guinée ». Cela démontre davantage que la Chine et la Guinée sont des pays amis, car « c’est au moment où on est en difficulté qu’on reconnaît ses amis », a-t-il souligné.
Le ministre a révélé qu’en dehors du projet Kaléta, qui est presque fini aujourd’hui, cette société chinoise a déjà fait les études de faisabilité du barrage hydroélectrique de Souapiti. Ce barrage sera en amont de Kaléta et va garantir la production de Kaléta à 240 Mw.
Le ministre a souhaité que la Guinée et la Chine développent leur coopération dans plusieurs domaines, notamment l’énergie, les mines, l’agriculture et les transports.
« Je pense qu’à l’avenir il faut une coopération tous azimuts entre les deux pays », a-t-il dit, car « il y a des opportunités fortes » qui existent aujourd’hui pour que la Chine lance davantage d’investissements dans le pays, et pour le développement harmonieux de la Guinée.
Source : Xinhua