Censure

Abdourahamane Sano, président de la PCUD : « La légitimité ne se décrète pas, elle s’acquiert et se mérite »

Le président de la plate-forme des citoyens unis pour le développement (PCUD). M. Abdourahmane Sano, à accorder une interview à notre reporter  dans laquelle il décline  les objectifs de la tenue des états généraux de la société civile guinéenne. C’était en marge en place de l’atelier de Kindia, qui avait été initié pour préparer les états généraux de la société civile.

Que peut-on retenir de cette journée du 28 mai avec la mise en place du comité de pilotage en prélude aux états généraux de la société civile?

Abdourahamane Sano : C’est une journée historique qui marque un tournant décisif dans les préparatifs pour la mise en place des états généraux de la société civile guinéenne.  A travers cette rencontre, nous avons lancé un processus de partage et d’information à l’endroit de toutes les structures de la société civile guinéenne. Ce processus a été lancé en novembre dernier pour qu’ensemble tous les acteurs de la société civile se donnent la main pour  aller vers un processus d’auto critique. Et un processus qui permettrait de créer un nouveau départ. Eu égard de son image ternie, de sa crédibilité ternie, de l’opportunisme et de beaucoup d’autres tares qui minaient cette société civile au point de pouvoir l’affaiblir systématiquement face aux enjeux qui interpellent pour notre pays.

Après  ce constat, qu’avez-vous réussi à faire ?

Vu tout cela, nous avons réussi à doter cette dynamique d’une tête  qui est le comité de pilotage. Comme vous l’avez suivie, cette structure est inclusive et est suffisamment large et qui s’est dotée d’un porte-parole aujourd’hui en la personne de la COFIG, Dr Makalé Traoré. C’est un sentiment de fierté que j’éprouve aujourd’hui puisque cette rencontre mobilise comme vous l’avez constaté des membres de la société civile venus de tout le pays. Et au delà, ces participants à cette rencontre, c’est l’ensemble des citoyens guinéens qui sont représentés ici à travers les différentes structures faitières et des organisations citoyennes.

Concrètement, comment comptez-vous mobiliser les citoyens au tour de cette société civile décriée aux yeux de l’opinion?

Tous les Guinéens donc à travers cette assise sont fiers puisqu’ils voient que les états généraux de la société civile guinéenne sont en marche. Il faut que les citoyens guinéens se mobilisent pour qu’on sorte du cycle de violence, du cycle de mauvaise gouvernance et que nous soyons dans un cercle vertueux qui amène la cohésion, la prospérité pour tout le monde et la bonne gouvernance qui tient compte de la citoyenneté que des considérations ethniques. Voilà ce qui nous ambitionnent et nous interpellent. On était plus en même de répondre à cet appel qu’on était décriés.  C’est ce défi que nous voulons relever en organisant les états généraux.

A quand la tenue de ces états généraux annoncés ?

A partir d’aujourd’hui, nous devons nous retrouver au niveau du comité. Et dans la feuille de route adoptée, les concertations qui doivent être lancées à travers toutes les régions et préfectures du pays de même qu’à l’étranger avec  la diaspora, à partir du mois de juin afin de permettre les assises en juillet prochain.

Comment comptez-vous vous y prendre face à ceux qui ne se sont pas joints à l’initiative, et qu’on soupçonne d’être avec le pouvoir ?

Nous n’avons pas à tirer notre  légitimité à partir des autorités. Elles nous ont reconnus en nous donnant des agréments d’existence. Notre légitimité, nous la devons à la confiance des citoyens et de toutes les populations. C’est sur cela que nous comptons. La légitimité ne se décrète pas, elle s’acquiert et se mérite.

Qu’allez-vous faire donc pour mériter à nouveau la confiance du Guinéen qui garde une mauvaise expérience de cette société civile ?

Ecoutez, nous sommes conscients de cela et c’est pourquoi, on va aux états généraux. Vous voyez nous-mêmes jusqu’où on est décriés. Les acteurs sont partis, ils en ont fait un tremplin et c’était souvent des gens qui étaient politisés. Des gens étaient politiques la nuit et le jour, ils roulent au nom des citoyens. C’est ce que nous combattons. C’est l’engagement que prend la dynamique des états généraux de la société civile guinéenne.

Normalement la société civile doit être impartiale et neutre pour sa crédibilité. Quel est votre commentaire sur la nomination d’un des membres « décriés » de l’organisation comme préfet à Kankan?

Vous dites préfet, c’est un cadre administratif. Mais nous on est des acteurs non étatiques. Donc je n’ai pas de commentaire à apporter sur quelqu’un qui exerce une fonction publique.

Interview réalisée par Moussa Traoré (Le Démocrate)

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