Ce jeudi 18 juin, le dialogue politique s’est ouvert. Après les discours d’usage, celui de la présidence du cadre de dialogue pour les remerciements et celui du porte-parole de la communauté internationale, M. Ibn Chambas, pour l’assurance de leur accompagnement de la Guinée, le Ministre d’Etat à la justice, Me Cheick Sacko, a proposé la méthodologie suivante : échanges autour de l’ordre du jour proposé par le présidium et après, le débat sur la question préjudicielle. Ce qui, au départ n’a pas trouvé d’opposition.
Ainsi, cinq points ont été proposés dans l’ordre du jour : l’élection présidentielle, les élections communautaires (y compris les communales), l’intervention et l’explication de la CENI sur le chronogramme électoral et la libération des manifestants condamnés. Sous réserve que chaque point peut avoir des sous-points.
Très vite les échanges autour de cette proposition d’ordre ont fait basculer le débat sur la question préjudicielle que l’opposition entend d’abord évacuer avant toute chose. Malheureusement, ce qui n’a pas été possible durant trois heures et demie d’échanges entre la majorité et l’opposition politique.
En cause, le problème de terminologie. L’opposition qui avait parlé ‘’d’interruption momentanée à la suspension du chronogramme’’ durant les rencontres informelles, rappelle Me Sacko, vient dans la salle avec ‘’l’annulation pure et simple’’ dudit chronogramme électoral.
De plaidoirie en plaidoirie du co-président du cadre de dialogue, l’opposition demandera une pause de 10 minutes pour concertation qui, au finish, n’ont fait que renforcer sa position.
Les Ministres d’Etat, Cheick Sacko et Naby Youssouf Kiridi Bangoura, co-présidents du cadre de dialogue ont fini par faire chacun une proposition allant dans le sens d’amener les deux parties à la concession pour avancer sur les débats du fond.
Pour satisfaire l’opposition, les Ministres d’Etat imposeront à la majorité l’inscription du débat sur la réforme de la CENI, sous réserves que le cadre de dialogue n’a pas mandat de changer la loi. En contrepartie, le Ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence demandera à l’opposition de transformer sa question préjudicielle en point 1 de l’ordre du jour. Au Ministre d’Etat à la justice d’ajouter le changement du terme ‘’annulation’’ à la ‘’suspension et au réexamen’’ du chronogramme.
Deux propositions rejetées par l’opposition sous prétexte qu’elle a accepté de transformer ce préalable en question préjudicielle, donc plus question de concession.
Néanmoins, les co-présidents du cadre de dialogue ont demandé une doléance à la CENI d’accepter la suspension et le réexamen du chronogramme. Sans dire oui ou non, le président de la CENI, brandissant la loi sur la CENI, a promis d’examiner la question en plénière avant toute chose.
Le débat a été suspendu à 18 heures pour être repris ce vendredi matin à partir de 10 heures. Et, les émissaires de l’opposition ont promis d’être au rendez-vous, malgré la menace à peine voilée « nous sommes inquiets quant à l’avenir de ce dialogue », a dit le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla.
C.D.