La Guinée, la Compagnie des bauxites de Guinée, Guinea Alumina corporation et Rusal ont trouvé des accords pour l’utilisation des infrastructures minières dans la zone de Boké, mettant un terme à des négociations stratégiques qui ouvrent la voie à l’accélération d’importants projets miniers.
Au moins 4 accords ont été conclus sous le contrôle de grands cabinets spécialisés et en présence d’un représentant de la Banque mondiale et du secrétaire général du ministère de mines, Nava Touré.
La Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) est à la fois concessionnaire et utilisateur de toutes infrastructures concernées, gérées par l’Agence nationale des infrastructures minières (ANAIM).
Cette présence offrait à la CBG un quasi-monopole sur l’exploitation des infrastructures, ce qui limitait les possibilités de développement d’autres projets miniers, quelle que soit leur ampleur.
« Le contrat multi-utilsateurs du chemin de fer liant l’ANAIM, CBG, GAC et COBAD (Rusal): définit les règles d’utilisation en commun du chemin de fer de Boké », a expliqué Saadou Nimaga, conseiller juridique du ministère guinéen des mines, l’un des négociateurs guinéens.
« Le contrat d’opérations portuaires liant GAC, ANAIM et CBG traite des modalités d’utilisation par GAC du port de Kamsar mis à sa disposition par ANAIM agissant pour le compte de l’Etat et opéré par CBG », a-t-il ajouté.
Après avoir racheté Global alumina corporation (promoteur de GAC), le couple emirati Mubadala et Dubal – qui opére sous dans le cadre du consortium EGA – a signé un contrat pour l’augmentation de la production de la CBG à 23,5 millions de tonnes de bauxites d’ici 2018, avec 5 millions de tonnes supplémentaires dès 2017.
Le coût du projet d’EGA (Dubal Mubadala) est estimé entre 5 et 6 milliards USD, permettant d’atteindre même 27 millions de tonnes d’ici 2022. Mais la première phase du projet coûtera environ 1 milliard USD pour l’extension des capacités de la CBG.
La CBG a atteint un niveau record en 2014 avec 15,2 millions de tonnes contre 15 millions en 2013.
En Guinée, les objectifs d’EGA seront réalisés dans le cadre Guinea alumina corporation (GAC), la société de droit guinéen.
Pour sa part, Rusal compte maintenant investir environ 300 millions USD pour produire annuellement entre 3 et 6 millions de tonnes de bauxite à Dian Dian. Dans sa première phase 220 millions USD seront dépensés précise un communiqué de Rusal.
Selon nos sources du ministère des mines, « l’Accord portuaire liant l’État, GAC et ANAIM: qui confirme et détaille les droits conférés à GAC au niveau du Port de Kamsar en vertu de la convention de base et plus spécifiquement les modalités de conception, de financement, de construction et d’exploitation du quai minéralier que GAC doit construire à Kamsar », a également été signé. C’est le troisième accord concerné par ces négociations.
Le dernier accord à être conclu entre l’Etat l’ANAIM et GAC, porte sur les infrastructures et confirme les droits conférés à la GAC et les obligations mises à sa charge.
De son côté Rusal prévoit de développer la mine de Dian Dian, l’une des plus riches réserves de bauxite au monde connue, en utilisant les infrastructures de l’ANAIM.
Saliou Samb