Censure

L’UFDG perd à tous les coups (Par Ibrahima S. Traoré)

Mais qu’est-ce qui a pu amener Dalein à vouloir s’allier avec celui que lui-même considérait être l’auteur du massacre du stade du 28 septembre? Certains pensent qu’il a été tellement sonné par le refus de Sidya de l’accompagner à un deuxième tour qu’il fallait absolument- et dans l’urgence-, trouver une pièce de rechange. Quitte à signer un pacte avec le diable. D’autres par contre nous amènent sur les traces de l’argent. Un richissime homme d’affaires ennemi devant l’éternel d’Alpha Condé qui financerait les campagnes de Dadis et de Dalein aurait suggéré à ses poulains d’unir leurs forces contre le président Condé. Qu’à cela ne tienne !

Nous attendions d’écouter les arguments de Dalein et de ses partisans justifiant cette alliance, on ne peut plus contre-nature, avec Dadis. Après avoir entendu donc tous ces arguments, des plus légers aux plus cyniques, nous sommes à mesure de dire que le leader de l’UFDG n’a pas été seulement recalé au certificat d’aptitude à la morale, il a aussi mis son parti dans une aventure aux issues incertaines. En voulez-vous des preuves ? En voilà.

1-Nous sommes parmi des rares Guinéens- nous le reconnaissons volontiers- à croire que Dadis n’a pas un électorat aussi important qu’on lui prête. Il n’est ni plus ni moins qu’un phénomène médiatique, compte tenu de ses sorties ubuesques, pendant qu’il était à la tête de la junte. Mais aussi, compte tenu du massacre qui a eu lieu au stade du 28 septembre, en ce moment-là.

2-Par gentillesse, donnons quelques électeurs à Dadis, au cas où. Ses électeurs suivront-ils ses consignes, dès lors qu’ils considèrent l’UFDG et son président comme étant à la base de la chute de leur champion, en étant les principaux organisateurs du rassemblement du stade, ce fameux jour? Un remake de ce qui s’est passé avec l’alliance Sidya-Dalein en 2010 est possible. Le leader va tout seul à gauche et ses militants à droite.

3-Dans cette même logique, on peut aussi être certain qu’en coupant l’herbe sous les pieds de Sidya (dont on dit qu’il avait en projet une alliance avec Dadis, pour peser face à Dalein), le chef de file de l’opposition pousse son ex-allié à jouer contre lui. On imagine alors les coups qu’ils vont volontiers s’envoyer l’un l’autre.

4-Une autre chose est que de nombreux partisans de Dadis ne sont pas sûrs que Dalein ne lâche pas leur champion (avant, pendant ou après l’élection), en cas d’inculpation de ce dernier par la justice, à plus forte raison, en cas de condamnation. Pour eux donc, cette alliance ne garantit rien pour Dadis.

Ibrahima S. Traoré

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