Censure

Ils profitent du projet ENA pour demander l’asile au Canada : Le ministre de la Fonction publique interpellé

C’est le journal canadien, La Presse, qui rapporte la nouvelle : des personnes ont profité de l’un des projets phares du président Alpha Condé, l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), pour demander l’asile au Canada. On sait que le ministre de la Fonction publique, M. Sékou Kourouma, a activement participé à ce projet. Selon notre enquête préliminaire les dossiers des candidats ont été envoyés par son ministère à l’OIM –le Canada n’ayant pas une Ambassade en Guinée- pour les visas. Pire, le même ministère avait imposé des noms de candidats qui n’avaient pas été retenus au départ par les experts canadiens qui ont procédé à l’évaluation. C’est pourquoi à notre avis, le ministre Sékou Kourouma qui était lui-même retenu comme apprenant-nous dit-on, doit faire des explications autour de cette affaire qui n’honore pas la Guinée et qui risque de compromettre ce grand projet. En attendant voici l’article du journal canadien.

L’École nationale d’administration publique (ENAP), à Montréal, a servi de caution à des ressortissants illégaux venus de Guinée qui cherchaient à entrer au pays, révèle un rapport interne de l’Agence des services frontaliers du Canada.

L’enquête intitulée « Projet Pane », qui s’est conclue en décembre 2012, met en lumière un système illégal permettant à des demandeurs d’asile venus de Guinée de présenter à leur arrivée un visa de résident temporaire délivré par l’ambassade du Canada à Conakry. « Ces personnes ont obtenu leur visa sous prétexte d’être des représentants du gouvernement de la Guinée désirant venir au Canada pour assister à une formation officielle à l’École nationale d’administration publique. »

Dans son rapport destiné à la Commission de l’immigration pour l’examen de 24 dossiers de demandeurs d’asile « apparentés », l’agence fédérale constate que « l’un des éléments de preuve les plus probants indiquant que les demandeurs d’asile ont été aidés par une organisation de passage de clandestins est le fait que 12 d’entre eux étaient inscrits à deux cours distincts de l’ENAP et que leurs droits de scolarité ont été payés au moyen d’une même traite bancaire ».

À partir d’un chèque émis d’un compte d’Afrique du Sud, on avait payé la moitié des droits de scolarité, 1750 $ sur 3500 – un versement total de 1575 $US.

Porte-parole de l’ENAP à Montréal, Mme Manon Malenfant affirme que l’établissement a constaté que ces étudiants « ne se sont jamais présentés » aux cours. Or, une formation d’une dizaine de jours était prévue.

« À ce moment-là, l’ENAP avait collaboré avec les Services frontaliers. Au début, on n’avait pas vu qu’il y avait une affaire de fraude là-dedans. […] C’est à notre connaissance le seul cas de ce genre. »

— Manon Malenfant, porte-parole de l’ENAP

L’ENAP était entrée en contact avec les autorités guinéennes pour les prévenir que des cas d’usurpation d’identité avaient été mis au jour.

DE VÉRITABLES PASSEPORTS

L’Agence des services frontaliers constate dans son rapport que ces ressortissants, rapidement devenus des demandeurs d’asile, une fois entrés au Canada, s’étaient inscrits sous de fausses identités à l’ENAP. Ils s’étaient dotés de véritables passeports guinéens, mais ceux-ci avaient été obtenus au moyen de faux documents.

Auprès de l’ENAP, « pour avoir l’air de véritables étudiants, ils se sont fait passer pour des employés du gouvernement. Pour étayer leur demande de visa, ils ont fourni de fausses pièces pour établir qu’ils étaient des fonctionnaires », plus âgés que leur âge véritable. Fausses déclarations sur l’existence d’enfants, lettres d’employeurs contrefaites, certificats de mariage contrefaits, relevés bancaires fictifs, ils disposaient d’un arsenal important pour étayer leurs demandes auprès de l’administration.

Pour l’Agence, puisque la Guinée « se classe toujours parmi les pays les plus corrompus au monde », les demandeurs d’asile ont « en toute probabilité eu besoin de l’aide d’un fonctionnaire guinéen corrompu pour obtenir certains documents, comme des passeports authentiques contenant de faux renseignements personnels ». En Guinée, « on peut acheter un passeport à un prix relativement peu élevé comparativement à celui d’un passeport contrefait d’autres pays », constate le rapport.

Passant sous silence le travail de l’ambassade du Canada, qui délivrait les visas sans être alertée par la similarité des dossiers, on relève que deux fonctionnaires du gouvernement guinéen avaient délivré 23 de ces 24 passeports problématiques.

On a aussi observé que ces demandeurs d’asile avaient voyagé en cinq groupes distincts – 18 de ces 24 ressortissants sont arrivés à Montréal à bord du même vol.

En 2011, 110 Guinéens en tout avaient demandé l’asile au Canada. Les conditions de vie se sont beaucoup détériorées dans les pays de la région, les groupes terroristes exercent un contrôle accru, ce qui permet de croire que des demandeurs d’asile se présentent comme Guinéens mais viennent en réalité d’ailleurs, du Mali notamment.

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