La Guinée s’apprête à organiser une conférence scientifique internationale sur les vaccins, ce du 27 au 29 novembre prochain à Conakry. Un comité d’organisation a été mis en place, pour préparer cet événement dont l’initiative est attribuée au président de la République, qui cette fois-ci s’attend sans doute enfin à une reconnaissance internationale, dont il serait en quête de façon « permanente », depuis son avènement aux affaires en 2010.
La conférence devant regrouper une quarantaine de scientifiques de haut niveau va démarrer demain vendredi à Conakry.
Pr Norbert Traoré, président du comité d’organisation de cette conférence scientifique a déclaré lors d’une conférence qui s’est ténue mardi dernier, que « la solution de cette maladie qu’est l’épidémie d’Ebola, et des autres maladies virales réside dans la prévention. Et comme mesure de prévention efficace, il nous faut des vaccins, a-t-il dit. »
Pour de poursuivre son intervention en ces termes : « sur l’initiative de son excellence monsieur le professeur Alpha Condé, président de la République, et sous son leadership, notre pays va organiser du 27 au 29 novembre 2015, un atelier scientifique international sur la problématique de l’accélération de la disponibilité des vaccins contre les maladies épidémique d’origine virale et d’autres épidémies qui ne cessent de frapper notre continent. Les populations africaines ne souhaitent que de bénéficier de la couverture sanitaire universelle. Il appartiendra aux différents gouvernements de se battre pour couvrir leurs populations face à ces graves épidémies, a-t-il annoncé. »
Pour le professeur, en Guinée, « il ya eu deux essais vaccinaux qui se sont soldés par des résultats forts encourageants. Et le chef de l’Etat a saisi cette opportunité pour faire même un rappel historique. Dans les temps passés, la Guinée produisait des sérums à Pastoria, notamment les sérums antivenimeux, et d’autres types de sérums contre certaines épidémies. Cela date de plusieurs années, plus de 50 ans. On peut se poser aujourd’hui la question qu’en est-il de ces productions d’entant? C’est ce défi que notre pays doit relever, a-t-il souligné. »
Le but de cette conférence assure-t-il, est « d’élaborer une feuille de route pour emmener les populations guinéennes et toutes les populations africaines à accéder à des vaccins de qualité disponible et à des coûts supportables. Pas seulement contre Ebola, mais contre toutes les formes de maladies virales. C’est ça l’objectif global. »
Et que les résultats de cet atelier scientifique international permettront à la Guinée de se faire un programme pour accélérer l’acquisition à court terme d’un vaccin contre les maladies virales.
Des scientifiques qui viendront des Etats-Unis, d’Europe, d’Afrique et d’Asie, pour réfléchir autour de cette problématique, le défi est ambitieux.
Pr Mady Kader Condé, l’un des intervenants dira lui, que Cette Conférence se fera en deux volets, dont le premier portera sur l’atelier scientifique. Le second volet, lui, concernera une réunion « de plaidoyer à haut niveau. » Et dont le thème sera : « Comment faire de sorte que la Guinée qui a été la première victime, la Guinée qui a contribué scientifiquement à l’avancée sur la trouvaille d’un vaccin, aussi puisse faire le leadership en matière d’accessibilité aux vaccins ?
Le président Condé a depuis l’apparition de l’épidémie d’Ebola, voulu jouer un rôle de premier plan dans la riposte contre cette crise sanitaire d’envergure. C’est ainsi qu’il a essayé de voler la vedette aux autres chefs d’Etat de l’Union du fleuve Mano, dont les pays étaient également affectés par le fléau. Et contrairement à Ellen Johnson Sirleaf et Ernest Bai Kroumah, Alpha Condé était de tous les voyages. Eux, ayant préféré rester dans leurs pays respectifs, pour appuyer la lutte contre l’épidémie.
Ce n’est qu’à la conférence de Washington, qu’ils s’étaient rendus à l’invitation du président OBama, pour présenter « un plan commun de relance », qui devait permettre de sortir d’Ebola.
Ce n’est qu’à la Conférence de Washington qu’ils avaient consenti à effectuer le déplacement, répondant ainsi à l’invitation du président américain.
On se souvient qu’à la Conférence internationale organisée par les Nations Unies à New York sur Ebola, Alpha Condé avait joué les portevoix de l’espace Mano. Et avait déclaré «Ensemble, nous pouvons enrayer la maladie et, en même temps, donner à nos pays et nos populations les moyens nécessaires pour renforcer notre santé et notre économie. S’il y a un moment où il faut suivre nos engagements à apporter une réponse vitale, c’est maintenant».
Tout en ajoutant : «Ebola a frappé nos pays de plein fouet. Nous devons transformer ce grand malheur à notre avantage. si Ebola s’est développé aussi vite et avec une telle ampleur, c’est parce que nos infrastructures de santé sont totalement défaillantes. Nous sommes déterminés à construire des systèmes de santé performants, capables d’affronter et de prévenir de futures épidémies, mais aussi d’apporter les soins universels à nos communautés… »
Avec cette rencontre de Conakry, le président aura sans doute l’occasion de se mettre en vedette, pour faire oublier un peu le scenario de la présidentielle, qui a laissé un goût amer chez certains citoyens, notamment les candidats malheureux, qui ont eu du mal à digérer la manière dont ce vote s’est déroulé…
Mamady Kéita/L’Indépendant