Censure

Campagne de solidarité en faveur des personnes affectées par Ebola

Pour répondre au besoin de base suite à l’apparition d’Ebola en Guinée, Un plan de réponse psychosociale et de protection des enfants a été élaboré par le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance et l’Unicef. Ce plan vise à apporter un paquet minimum de services de manière à adresser les différentes situations pour les enfants directement et indirectement affectés par Ebola. Les activités de Tostan rentrent dans le cadre de ce plan pour la période de mai 2015 à avril 2016. Ces activités concernent 153 orphelins d’Ebola dont 72 filles répartis dans 32 ménages.  Les ménages affectés par Ebola sont situés dans 12 quartiers, districts et secteurs de la préfecture de Faranah. Sur l’appui de l’Unicef, Tostan assure l’animation des ateliers de soutien psychosocial, la mise en place des kits d’hygiène et de jeux, le suivi des orphelins à domicile, la mise en place du cash transfert et l’organisation des campagnes de solidarité en faveur des personnes affectées par Ebola.

Comme cela a été planifié, 11 campagnes de solidarité ont été organisées de manière simultanée du 30 au 31 octobre 2015. Elles avaient ont pour objectifs de :

  • Lutter contre la stigmatisation dont les personnes affectées par Ebola sont victimes ;
  • Renforcer le niveau d’intégration des personnes affectées par Ebola dans leurs communautés ;
  • Donner un cadre aux Comités Villageois pour la Protection de l’Enfant (CVPE) d’échanger avec les communautés sur la continuité des ateliers psychosociaux après l’ouverture des classes.

Pour l’organisation des campagnes, le soin a été laissé à chaque CVPE de déterminer les dates, les activités et les responsabilités de chaque acteur. Les travailleurs sociaux de Tostan se sont réunis en une journée ou deux avec les CVPE qu’ils supervisent pour organiser le déroulement de la journée de campagne de solidarité. Les travailleurs sociaux et les CVPE ont passé en revue les activités retenues et leur faisabilité. Sur la base de ces activités, Tostan a apporté aux 11 CVPE une contribution financière d’un million de Francs Guinéens (1 000 000 FG) chacun. Comme Banfèlè et Gbèrèya sont des hameaux voisins, ils ont décidé d’organiser ensemble la campagne de solidarité. Les campagnes de solidarité se sont déroulées à travers les mots de bienvenue des sages, les discours des autorités locales, les témoignages des personnes affectées par Ebola, les sketchs, les chants et les danses traditionnels.

Les campagnes de solidarité ont regroupé 4 710 participants dont 2 812 femmes. Etaient présents parmi ces participants, les chefs de village, les imams, les présidents de jeunesse, les présidentes des femmes, les membres des Conseils Locaux pour Enfants et Familles (CLEF) et CVPE, les sous-préfets, les maires des communes rurales, les directeurs d’école, les assistants sociaux de la Direction Nationale de l’Enfance (DNE) et les radios rurales (radio rurale de Faranah et Bambou FM de Faranah) pour la couverture médiatique. La présence de ces acteurs communautaires clés confirme leur élan de solidarité en faveur des personnes affectées par Ebola. Selon Bakary OULARE, chef de quartier Abattoir II, commune urbaine de Faranah « la solidarité est une valeur ancestrale positive qui n’a pas de prix. Quels que soient les moyens mis à la disposition des personnes en détresse, la solidarité reste le moyen le mieux indiqué pour lutter contre la stigmatisation et l’isolement ». Tous les intervenants ont remercié le Gouvernement Guinéen et ses partenaires en particulier l’Unicef pour les appuis divers aux personnes affectées par Ebola. Pour la continuité des ateliers psychosociaux après l’ouverture des classes, les CVPE ont procédé au changement du calendrier. Ils ont retenu trois jours dans la semaine, à savoir jeudi, samedi et dimanche. Dans les villages, les classes n’ouvrent pas ces jours. Cela permet aux enfants scolarisés de continuer à fréquenter les ateliers psychosociaux.

Pour les témoignages, Koulako I Camara, 13 ans, élève en 5ème Année de l’école primaire de Laya sando, orphelin de père, a affirmé « qu’avant, mes camarades ne m’approchaient pas, ne me fréquentaient pas et ne jouaient pas au ballon avec moi. Comme mon père est décédé d’Ebola, je sentais le rejet à travers la manière dont on me regardait. A présent, je sens un changement positif à mon endroit. Le fait de fréquenter la même aire de jeu avec les autres enfants, mes camarades ont su que je ne représente pas un danger pour eux. J’ai repris confiance en moi ».

 

 

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.