Depuis le « coup K.O » au premier round sous l’arbitrage des observateurs internationaux de (l’ONU, L’UE, l’UA, Francophonie, CEDEAO, excusez du peu), rien ne va plus à l’UFDG et elle ne pouvait faire autrement. Et se mettre à dos ce qu’on appelle la « Communauté international » pour contestation, c’est une mauvaise vision du futur, au moment où les perdants félicitent les vainqueurs déclarés. : Seul contre Rome, aucun chef de guerre, du monde antique à nos jours, n’y a jamais songé. Qui n’a abdiqué devant plus fort et plus puissant ?
Si l’UFDG s’est pliée, elle ne montre pas preuve de fair-play en boycottant la prestation de serment devant un aréopage de chefs d’Etat et de gouvernement, et elle ignore les règles du jeu politique en s’attaquant gratuitement à l’UFR, qui n’était pourtant qu’un allié de circonstance. Pour les faucons de ce parti, s’il est inadmissible que Bah Oury soit coopté, il est aussi inacceptable que Sidya le soit par Alpha. Mais pinailler et tergiverser ainsi sur tout, c’est se montrer mauvais perdant qui en veut au monde, y compris à soi-même. Plus la situation perdure, plus le parti se délite.
Le machiavélisme de Alpha Condé a-t-il joué dans cette affaire
Alpha Condé sait que Cellou Dalein, fidèle à ses convictions et ses idéaux de « nain politique » et de « petit comptable », ne s’avouera jamais vaincu, un teigneux tenace, parce qu’il a derrière lui une grande communauté, qui a en main l’économie et les cadres du pays depuis l’indépendance, et aussi quelques va-t-en-guerre et grandes gueules qui rivalisent d’ardeur dans des propos bellicistes. Il faut un « coup K.O », et pour le coup de grâce, diviser pour régner.
Cellou Dalein sait que Alpha usera de tout pour conserver le pouvoir, c’est pour cette raison qu’il s’est dédoublé dans des réalisations dans tout le pays et le sillonner tous azimuts. Le barrage de Kaléta, son fonds de campagne, a été achevé avant la date fixée. L’éclairage public est venu compléter la farandole des autres réalisations. Le coup était marqué, mais cela ne doit pas suffire à faire tomber les bras, une faiblesse à écarter, mais le siège de son domicile aux moments forts de la contestation l’a réduit à l’impuissance, ses militants n’y ont pu rien faire. Ousmane-Gaoual, pour ses bravades, a été coffré de façon forte avec des tirs d’armes lourdes, Là encore, les nombreux militants n’avaient fait que constater les faits, cela avait refroidi de 2 degrés le réchauffement climatique chez Fodé-Oussou Fofana, un autre. On les avait même entendus invoquer l’armée, en vain. Il n’y avait absolument rien à faire, raisonnablement. L’armée était restée républicaine et n’avait rien à cirer des querelles politiques et civiles. Le pays était bien commandé.
Bah Oury à l’exile, incitait à l’insurrection populaire, sans connaitre la température de l’eau dans laquelle étaient ses compagnons. En dépit de l’échec inévitable, il a un tas de griefs vis-à-vis de la présidence de son parti, depuis qu’il s’est carapaté, on ne sait comment, jusqu’à Paname. Les nombreuses fissures au sein de ce parti sont béantes. Les détails sont fastidieux.
Les rapprochements avec le premier vice-président et les grands politiciens sans conviction de l’UFDG étaient adroits, adéquats, voire rationnels. Le temps de rabibochage ne va pas être long entre Cellou Dalein et Bah Oury, le temps de l’accalmie sera suffisant pour le démarrage serein du second mandat. Une fois sur orbite, on verra comment réconcilier tous les Guinéens. Alpha Condé a des hommes pour cela. Des faces de lune comme Tibou Kamara sont capables de faire asseoir Dadis et El Tigre ; Cellou, Sadakadji et Bah Oury.
Le défi du deuxième mandat de Alpha Condé est le Rassemblement du Peuple de Guinée. Sans cet objectif qui va certainement faire école, la Guinée sortie de l’obscurité n’est qu’un carrosse à trois roues. Qui a la fierté de conduire un tel tacot ?
Dans tout cela, il sera un peu problématique de voir Alpha et Cellou boire un Whisky et fumer un calumet, sans une pression de toutes parts, chacun étant fidèles à ses principes premiers.
Moïse Sidibé
