Boubacar Siddighy Diallo est le président de Union pour un Mouvement Populaire (UMP), ancien membre du Conseil National de la Transition (CNT), et des Nouvelles Forces Démocratiques, le parti de Mouctar Diallo. Il fait parvenir à Guinee7.com son commentaire sur la grâce accordée par le chef de l’Etat à Bah Oury. Lisez.
Le Chef de l’Etat a fait usage de sa faculté Constitutionnelle de donner droit de grâce à Monsieur BAH Oury. Cette faculté lui a été accordée par les dispositions de l’article 49 qui stipule que : « le Président de la République exerce le droit de grâce ». Il faut rappeler que le bénéficiaire était un détenu politique et un acteur majeur de la vie politique de la Guinée. Son exile constituait une épine sous les pieds du pouvoir. L’histoire politique de l’Afrique retient que toutes les dictatures du continent ont toujours, à défaut d’exécuter les opposants, les ont contraints à l’exil. Ce qui fait que l’exile d’un opposant politique, à tors ou à raison, est toujours perçu comme une forme de dictature à l’intérieur. Et à mon avis, le Président de la République en a conscience pour l’avoir vécu ou vu des gens proches le vivre tout le temps de la révolution.
Aussi, il faut noter que dans une autre dimension, celle de mettre en avant la cohésion sociale et l’unité du pays, le Président de la République a dû faire usage d’une autre faculté que la constitution lui confère à l’article 45 alinéas 5 qui stipule qu’il incarne l’unité nationale.
C’est d’abord une décision à saluer et encourager en ce sens que le développement de la Guinée doit se faire dans la paix, dans l’entente et avec la participation de tous ses fils. L’exclusion, les intimidations et la répression ne sont pas des instruments de paix et d’unité d’un peuple. Tout chef qui veut rentrer dans l’histoire doit se nourrir de sagesse, de pardon et de justice.
Je souhaite que ce geste soit le premier pas vers une véritable réconciliation nationale dont la principale équation à résoudre demeure celle des victimes des régimes précédents dont le Président Alpha CONDE est l’actuel héritier.
J’estime pour ma part que le Chef de l’Etat, par des actes clairs et symboliques, a marqué le début de son second et dernier mandat par l’expression d’une tolérance légale qui, si suivi d’acte similaire de même teneur, pourrait faire de lui le Mandela de la Guinée. L’avenir nous édifiera.
BOUBACAR SIDDIGHY DIALLO
Juriste-Consultant Juridique
Ancien Membre du Conseil National
de la Transition (C.N.T.)/Rapporteur
de la Commission Constitutionnelle