Censure

Les audiences du Tribunal Militaire se poursuivent à la Cour d’Appel de Conakry

Deux officiers supérieurs de l’Armée guinéenne, Général de Division Nouhou Thiam, ex-chef d’Etat-major Général des Armées (EMGA) et  colonel Sadou Diallo, ancien commandant du Camp Boiro, tous résidants au Camp Alpha Yaya Diallo de Conakry, ont comparu, jeudi, 07 janvier 2016, devant le Tribunal Militaire.

Ils sont poursuivis pour désertion, à l’occasion de l’attentat manqué, dans la nuit du lundi, 18 à mardi, 19 juillet 2011, contre le domicile privé du chef de l’Etat, Pr Alpha Condé, à Kipé dans la commune de Ratoma à Conakry.

Les deux officiers accusés sont, tour à tour, passés à la barre, rejetant du revers de la main les faits mis à leurs charges.

Colonel Sadou Diallo explique sa version des faits : «c’est par voie de presse, aux environs de 06 heures TU, que j’ai appris la nouvelle selon laquelle, le domicile privé du chef de l’Etat, commandant en chef des Forces Armées, a fait l’objet d’une attaque. Immédiatement je me suis rendu au Camp Almamy Samory Touré (BQG), pour me mettre à la disposition de mon Unité. Après le rassemblement, j’ai demandé à mon chef, colonel Edouard Théa, la consigne à tenir, il m’a dit de rentrer à la maison au cas où ils auront besoin de moi, ils me feront signe.

Le 20 juillet 2011, arrivé au Camp Samory, Lt colonel Sory Kéita m’a dit, ‘’mon colonel, qu’est ce que vous faites dehors, tandis que votre grand, Général Nouhou Thiam est là-dedans’’.

En route pour la maison, au niveau de Coléya, j’ai reçu le coup de fil de Ousmane Camara alias Bob Dinar, qui était déjà à mon domicile me disant que Général Ibrahima Baldé a reçu des instructions de m’arrêter pour des fins d’enquêtes. Immédiatement je me suis mis à leur disposition. Après les enquêtes préliminaires j’ai été conduit à la Maison d’Arrêt de Conakry». Et pourtant, je devais me rendre à Paris pour continuer mon stage, a précisé l’officier, avant de demander au président de la Cour, de le libérer et le mettre à la disposition de sa famille, parce que, selon lui, il est victime d’un règlement de compte.

Au tour du Général de Division Nouhou Thiam : «c’est très tôt le matin que j’ai reçu une première équipe de militaires me disant dans une des langues nationales, qu’il y a beaucoup de choses qui se disent sur moi dans la ville. Je  lui ai répondu que Dieu est grand. Quelques instants après, une deuxième équipe composée de gendarmes, conduite par un capitaine, s’est pointée devant ma porte pour me dire qu’on a besoin de moi. J’étais en boubou marocain, j’ai demandé qu’ils attendent que je m’habille. Après j’ai pris mon véhicule, nous avons pris la direction du PM3. Arrivés sur les lieux, certains compagnons d’arme m’ont trouvé sans me saluer. Ce comportement ne m’a pas du tout dérangé. Par contre, il y a une autre équipe qui est venue et qui s’est mise à me torturer, et finalement il y a un autre groupe qui s’est catégoriquement opposé au traitement dégradant dont je faisais l’objet. Après l’instruction, j’ai été conduit à la Maison d’Arrêt de Conakry.

On ne m’a jamais arrêté pour désertion, on m’a arrêté pour l’attentat contre le domicile du président de la République.

Pour la désertion, dont on me parle aujourd’hui, il faut 3 mois d’absence dans les rangs, sans aucun repère, pour qu’on parle de désertion. Cependant, moi officier général, lors de la passation de service entre mon remplaçant, Général Kélèfa Diallo et moi, qui est d’ailleurs un ami à moi, il m’a instruit devant tous les officiers présents, pour des brillants services rendus à la nation, de rester à la maison, quand ils auront besoin de moi, ils me feront signe».

Une explication qui a suscité beaucoup de polémiques entre l’accusé et le procureur militaire, pour qui, on parle de désertion, lorsqu’on accuse 7 jours d’absence de son unité.

J’ai obéi à la hiérarchie militaire en restant à la maison. Et un Général, quand il n’est pas en fonction, il rester à la maison.

Source : AGP

Guinee7.com

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