Censure

Assassinat de Mohamed Diallo : Me Cheick Sako sous pression

Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Me Cheick Sako a été mis sous pression par les journalistes qui lors de leur marche blanche organisée le lundi dernier, lui ont rendu visite, une façon pour la corporation de réclamer justice dans l’assassinat du reporter Mohamed Diallo, abattu vendredi dernier devant le siège de l’UFDG. Le ministre a promis de tout mettre en œuvre pour situer la responsabilité dans cette affaire, qui a ému l’opinion.

Les enquêtes sont en cours pour découvrir les responsables de l’assassinat  de Mohamed Diallo, avait rappelé le ministre Cheick Sako, le lundi dernier devant les journalistes fortement mobilisés, lors d’une marche blancke organisée pour protester contre ce crime odieux. « M. Diallo a été lâchement assassiné. Au nom du gouvernement, je puis vous dire que ce lâche assassinat ne serra pas impuni. Dès vendredi soir (NDLR, le 5 février), une information a été ouverte pour homicide volontaire contre X. Et je puis vous assurer que le procureur suit personnellement en lien avec la police et la gendarmerie cette affaire. Les auditions ont commencé. Vendredi déjà M. Bah Oury a été entendu longuement, le président du parti M. Dalein a été entendu hier dimanche. Et ça va continuer », a promis le garde des sceaux. Pour qui « au visage de toutes ces auditions, on trouvera la personne factuelle qui a commis cet acte ignoble. Et on saura  quels sont les commanditaires », selon  Me Cheik Sako.

Pour crier leur colère, les journalistes n’en sont pas restés simplement à cette marche blanche,  une journée sans presse a été organisée  mardi 09 février sur toute l’étendue du territoire national. Pour rappel, Elhadj Mohamed Diallo a été assassiné lors d’échauffourées qui ont opposé des pro Bah Oury et des pro Cellou Dalein, vendredi dernier au siège de l’UFDG, alors qu’il faisait son travail de reporter. Pour ce qui est de la marche blanche, il faut dire qu’elle a démarré au pont du « 8 novembre», ce jusque devant les locaux  du ministère de la Justice, en passant par le siège de l’Assemblée Nationale et  la présidence de la République, le palais Sekhoutoureya.

Dans cette procession, les journalistes venus de différents médias, munis de pancartes, scandaient des slogans comme « journaliste tué, un mort de plus, un mort de trop », ou encore « nous réclamons justice. »

journalistes protestentDevant le  ministère de la Justice la porte-parole des marcheurs a clamé que justice doit être rendue, pour éviter que de tels actes ne se reproduisent.  « L’Union et la solidarité sont les seules armes, la meilleure réplique face à l’intolérance. Loin de pleurer aujourd’hui, nous comptons prendre nos plumes, nos caméras, nos mots qui sont encore plus forts que les balles pour réclamer justice », a clamé Mame Diallo. Puis d’ajouter « une telle cruauté constitue une atteinte à la dignité des journalistes voire aux droits de l’homme. Nous nous rappelons  des menaces, des atrocités, des barbaries que les médias encourent dans l’exercice de leur noble  métier. Vous vous souviendrez de Facely Konaté, tué à Womey, de la disparition de Cherif Diallo, de l’attaque contre la personne de Moussa Moise Sylla et tant d’autres blessés enregistrés lors des manifestations politiques. Aujourd’hui la presse guinéenne vit dans journalistesl’insécurité totale et cette marche est initiée pour mettre fin à l’impunité des délits contre les journalistes. Nous sommes offusqués, scandalisés, heurtés par l’audace des assaillants qui ont commis ce crime odieux en plein jour au sein d’un parti politique qui aspire être aux rênes de ce pays », a-t-il rouspété. « La presse unie comme un seul homme exige que lumière soit faite afin que les auteurs soient poursuivis, arrêtés et punis dans leur forfaiture. Plus loin nous demandons que ceux qui sont à la base de cette tuerie, ceux qui ont parrainé ou soutenu ce carnage soient jugés pour leur irresponsabilité, c’est pourquoi nous interpelons   les justiciers de ne pas faire preuve de complaisance ou de corruption dans cette affaire », a-t- souhaité.

Pour finir, Mame Diallo dira que c’est « au gouvernement d’assurer une meilleure protection des journalistes sur toute l’étendue du territoire national. Aux patrons de presse de respecter leur engagement celui de sursoir à la couverture médiatique de toute activité médiatique de l’UFDG, et cela devant servir de sonnette d’alarme aux autres partis politiques. »

 Amadou Sadjo Diallo in l’Indépendant, partenaire de guinee7.com

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