Censure

Cas Bah Oury-Mort de Mohamed Diallo: Dalein à rude épreuve

Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo traverse une épreuve difficile, avec les bisbilles qui déchirent son parti, suite à l’exclusion de son premier vice-président Amadou Oury Bah, qui ne serait plus selon la direction, dans l’esprit qui sous-tend le fonctionnement  de la principale formation politique de l’opposition. Une exclusion qui a provoqué des incidents ayant entrainé la mort par balle du journaliste Elhadj Mohamed Diallo, avec tout ce que cela comporterait dorénavant comme «risques» pour l’UFDG, qui se retrouve dans le viseur de la justice et du département de l’Administration du territoire, qui assure la tutelle des partis.

Au-delà de la polémique suscitée par la façon dont l’enquête sur l’assassinat du journaliste Mohamed Diallo serait menée, avec le pool d’avocats constitué par l’UFDG, qui ne rate aucune occasion pour charger les enquêteurs. Allant jusqu’à parler de la « politisation de l’affaire, dans le simple but de couler des proches de Cellou Dalein Diallo, dans le but de l’atteindre, il faut relever le fait aussi que  le premier vice-président du parti, Bah Oury, bien qu’exclu, a entrepris des démarches auprès des autorités compétentes, dans l’espoir d’être rétabli dans ses droits.

Une plainte a été déposée dans ce sens au près du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, contre  le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, pour « violation de la charte des partis politiques.» Une décision du département de Bouréma Condé est attendue dans les jours à venir, pour donner une suite à cette plainte. Des bruits courent même sur une éventuelle suspension du parti. Ce qui serait un véritable couperait sur la tête de Dalein et ses militants, dans la perspective des élections communales et locales. En attendant de connaître jusqu’où ira Bouréma Condé, dans la gestion de ce dossier sensible, comme nous l’annoncions dans une de nos précédentes éditions, les partis politiques sont régis par une charte. Cette charte qui relève d’une loi organique datant de 1991, précise en son Article 29 que  le Ministre chargé de l’Intérieur décide la dissolution d’un parti politique dans les cas suivants : « 1- Application d’une modification statutaire refusée par le Ministre chargé de l’Intérieur ; 2 – Réception, directement ou indirectement, de subsides de personnes publiques ou privées étrangères en violation des dispositions de l’article 24 ; 3 – Méconnaissance grave, en raison de ses activités ou de ses prises de position publiques, des obligations et interdictions prévues dans la Loi Fondamentale et les Lois et Règlements en vigueur, notamment le respect : de caractères laïc, républicain et démocratique de l’Etat… »

Face à cette situation délicate, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo doit faire preuve de tempérance et de sans froid, pour ne pas se laisser entraîner dans une épreuve de force qui ne serait pas à son honneur.  C’est du moins ce que pensent certains observateurs, qui craignent que l’UFDG ne fasse fi des institutions de la république, pour tenir tête au pouvoir, que Dalein accuse d’ailleurs de tirer les ficelles dans le cas Bah Oury et l’assassinat du journaliste.

Ainsi dans une sortie dans la presse qu’il a faite depuis Labé, où il se trouvait au moment où nous allions sous presse, le chef de l’opposition guinéenne a accusé le président Alpha Condé, d’être l’instigateur de la crise qui secoue son parti. En manipulant   Bah Oury, pour le pousser  « à déstabiliser le parti.»  Une tentative qui sera  vouée à l’échec, prévient Dalein. Le leader de l’UFDG, dans un entretien paru chez africaguinee.com, rappelle que « Saliou Bela était parti, il n’y a pas eu de conséquences négatives. Et avec le ralliement de Monsieur Bah Oury à Monsieur Alpha Condé, il n’y aura pas de ralliement de militants. Les militants de l’UFDG se sont inscrits dans l’opposition. L’opposition à l’injustice, l’opposition à l’arbitraire, l’opposition au manque de démocratie et au manque de protection des droits humains. Rien, rien ne peut faire changer ces militants là, au contraire  nous constatons, qu’il y a beaucoup de déçus des autres partis qui arrivent à l’UFDG. L’UFDG reste  quand même pour tous les observateurs avertis la première force politique du pays. Ce qui est appelé aujourd’hui une crise à l’UFDG ce n’est pas une crise. Comme Saliou Bela, comme d’autres leaders qui soutenaient le parti sont passés du côté du pouvoir, le ralliement de Oury à Alpha Condé ne causera pas un préjudice à L’UFDG », martèle-t-il.

Sur l’affaire Mohamed Diallo, l’opposant D’abord, revient sur l’interpellation de ses militants, en disant « qu’ils ont été arrêtés parce que les enquêtes préliminaires engagés étaient dirigées contre l’UFDG. N’oubliez pas que nous avons été agressés le vendredi 5 février. Monsieur Bah Oury a été exclu, il a menacé de venir parce qu’il est exclu, jusqu’à présent, il n’avait participé à aucune réunion du parti mais dès lors qu’il a appris son exclusion, il a dit qu’il viendra et que personne ne peut l’empêcher d’accéder au siège. Donc il est venu avec  des gens en conséquence essayer de forcer le passage, on oublie ça », selon Dalein.

Grosso modo, pour Cellou, c’est Alpha Condé qui serait derrière tous ces déboires de l’UFDG. « En fait, c’est lui depuis qu’il a accédé au pouvoir il a cherché à nous déstabiliser en vain. Aujourd’hui, il cherche à utiliser Bah Oury aussi, comme il avait essayé d’utiliser d’autres gens. Vous avez suivi mais il n’y a eu aucun impact négatif sur le rayonnement de l’UFDG et la force de l’UFDG », a rappelé le président de l’UFDG.

Dans ses propos, Dalein fait preuve de détermination et d’assurance dans cette épreuve qu’il traverse, et dont le dénuement déterminera son avenir à la tête de l’UFDG, qui constitue la première force politique de l’opposition.

Aliou Sow in L’Indépendant, partenaire de guinee7.com

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