En marge de la visite de M. Abdoulaye Magassouba, ministre des Mines, dans la région de Boké, vendredi dernier, M. Namory Condé, directeur général de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), a accordé une interview à guinee7.com. A bâton rompu.
Guinee7.com : Comment le travail se passe actuellement à la CBG?
Namory Condé : Nous travaillons 24h/24, il n’y a eu aucun arrêt d’activité (c’était le dernier jour de la grève, NDLR). Il y a trois ans, on a jugé nécessaire qu’en fin d’année 2015, on devrait renégocier pour revoir les salaires et envisager une trêve. Donc cette année nous avons terminé les négociations en janvier, il ya eu des augmentations significatives et à ce titre, CBG n’a pas fait de grève.
Pourquoi vous vous engagez à faire l’extension de l’usine au moment où le prix des matières premières n’est pas bon sur le marché mondial ?
Le marché des matières premières en particulier celui de l’alumine, est un marché cyclique. C’est-à-dire que pendant un ou deux ans, on peut être dans le creux et puis on peut remonter. Si tu veux être prêt au moment ou le marché va reprendre, c’est maintenant que tu fais ton développement. Ça explique que nous, on ne va pas arrêter nos activités de développement.
Quelle est votre production actuelle ?
Pour le moment on produits 15 millions de tonnes par an
Et la perspective ?
Nous avions dit qu’en plusieurs phases, on va faire 18.5 puis 23.5 et ensuite on envisage de faire 28.5.
Il y a une histoire de facture d’électricité non payée entre vous et l’Etat, de quoi s’agit-il ?
Depuis deux ans, il a été demandé à la CBG de fournir de l’électricité au village de Kamsar pour le compte de l’Etat. Ce qui signifie fournir le carburant, acheter les pièces de rechange, etc. Ce contrat était initialement de trois mois. Puis, il y a eu des extensions. CBG continue à le faire. Les arriérés de payement de ce contrat font aujourd’hui 5 milliards de francs guinéens.
Vous êtes entourés de plusieurs autres sociétés qui font de la bauxite. Ça vous agace ? Ils piétinent vos platebandes?
Non, non. Nous sommes plus que contents qu’il ait des sociétés autour de nous. Ça va diminuer cette pression sur la CBG. N’oubliez pas que depuis 40 ans, CBG est la seule société opérationnelle ici. Et la pression sur le plan de l’emploi, sur le plan des communautés, pèse sur elle. Plus il y a de exploitation, plus il y a des opérations, moins la pression sera sur la CBG. Cette pression sera dorénavant sur l’ensemble des sociétés. Ce qui sera un avantage pour la CBG et un bénéfice pour le pays.
Pourtant vous n’étiez pas très d’accord que Rusal notamment, co utilise les chemins de fer avec vous ?
Non, nous n’avons jamais été contre.
Vous l’avez accepté au forceps ?
On avait signé un accord avec GAC et Rusal pour une utilisation commune. On n’a jamais été forcé. On s’est attendu sur les termes techniques d’utilisation. Vous savez quand trois personnes doivent utiliser, il faut un règlement. On s’est attendu sur des principes, sur ce que CBG a entretenu cette voie pendant 40 ans. Donc que CBG reste l’opérateur. Il n’y a rien qui ait été forcé.
Interview réalisée par Ibrahima S. Traoré