Le chef de lâEtat qui fait office de prĂ©sident du RPG tente de reprendre la main dans la crise que traverse le parti au pouvoir, minĂ© par une fronde de la jeunesse. AprĂšs avoir pensĂ© sans doute battre les frondeurs Ă lâusure, Alpha CondĂ© sâest finalement ravisĂ©, en optant pour des Ă©changes directs avec les militants de la base, qui ont Ă©té conviĂ©s Ă travers  les comitĂ©s de  la jeunesse et des femmes au palais prĂ©sidentiel, dimanche dernier.
Le prĂ©sident Alpha CondĂ© semble avoir  pris Ă bras le corps la crise qui mine son parti, en vue de sa rĂ©solution. Câest le moins quâon puisse Ă©crire. Quand on sait que  la jeunesse nâest plus sur la mĂȘme longueur dâonde que la direction du RPG, quâelle dĂ©fie ouvertement pour son « incurie. » Il faut dire que  les frondeurs ont osĂ© franchir la ligne rouge en boudant les diffĂ©rentes assemblĂ©es ordinaires organisĂ©es ces derniĂšres semaines au siĂšge flambant neuf du RPG, situĂ© au quartier gbessia. Les dĂ©filĂ©s des ministres Tidjane TraorĂ©, Albert Damantang Camara, Bantama Sow devant le pupitre dressĂ© dans la salle de confĂ©rence du RPG,  avec des discours mirifiques, nâont pas rĂ©ussi Ă faire revenir les frondeurs Ă de meilleurs sentiments. Le parti lĂ lâune de ces crises majeures depuis sa crĂ©ation il y a prĂšs dâun quart de siĂšcle.  Les  frondeurs rĂ©clament certes du pain, vu tous les efforts fournis pour leur « champion », qui sâest succĂ©dĂ© Ă lui-mĂȘme, Ă la faveur de la prĂ©sidentielle du 11 octobre dernier, mais ils dĂ©noncent aussi « la gouvernance » actuelle, sur laquelle ils Ă©mettent de sĂ©rieuses rĂ©serves.
Cette dĂ©fiance vis-Ă -vis du gouvernement dâAlpha CondĂ©, de la part de son propre camp a dĂ» surprendre le chef de lâEtat, qui semble nâavoir pas Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă cela. Surtout dans ce pays oĂč le culte de la personnalitĂ© conforte les gouvernants dans leurs impairs.
Les frondeurs voudraient Ă©viter que des dĂ©sagrĂ©ments auxquels le pays fait face par la faute de la mauvaise gouvernance actuelle ne se rĂ©pĂštent, dâoĂč leur appel Ă des rĂ©formes. Des rĂ©formes qui vont aussi ĂȘtre rĂ©percutĂ©s au sein du parti au pouvoir, oĂč le renouvellement du bureau politique sâimpose, selon eux.
Le prĂ©sident qui veut sans doute parer au plus pressĂ©, au moment oĂč une hĂ©morragie est en train de se produire dans les rangs du RPG-arc-en-ciel, saura certainement rĂ©pondre  aux attentes de ses militants.
Vouloir rĂ©gler des comptes aux frondeurs en initiant un mouvement de soutien au prĂ©sident comme cela a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© par des faucons du parti ne serait quâun leurre.
Attendons donc de voir si Alpha parviendra  à sauver la baraque en prĂȘtant une oreille attentive aux dolĂ©ances de ses militants. Car comme lâa dit Albert Einstein « Un problĂšme sans solution est un problĂšme mal posé ». Le parti au pouvoir peut sortir de cette mauvaise passe, si entre la base et le sommet, il y a une communion dâidĂ©es.
Mamady Kéita in Le Démocrate, partenaire de guinee7.com