10 mars 2015-10 mars 2016 ! Cela fait exactement une année que le Chef de l’Etat, le Président de la République signait le Décret D/2015/034/PRG/SGG du 10 mars 2015 portant confirmation de l’élection de la Présidente de la Haute Autorité de la Communication et nomination des membres de cette institution, qui mettait sur pied la Haute Autorité de la Communication (HAC).
Depuis cette date, c’est le statu quo dans le fonctionnement de cette institution ainsi qu’au niveau des conditions de travail désastreuses qui minent le quotidien professionnel des commissaires : ni salaires, ni budget de fonctionnement, depuis un an.
Et dire que les commissaires sont contraints à travailler en permanence, sans rien faire d’autre, au risque de se voir démis de leur fonction de membre de la HAC comme on peut le lire à l’article 13 de la loi organique L003 du 23 juin 2010 portant attributions, organisation, composition et fonctionnement de la Haute Autorité de la communication : « Les fonctions des membres de la Haute Autorité de la Communication sont incompatibles avec tout mandat électif, tout emploi public , toutes activités commerciales, industrielles ou financières.
Les membres de la Haute Autorité de la Communication ne peuvent, durant leur mandat, appartenir à un parti politique.
Durant leur mandat, sous réserve des dispositions de la loi sur la propriété artistique et littéraire, ils ne peuvent directement ou indirectement exercer d’autres fonctions, recevoir des honoraires, sauf pour des services rendus avant leur entrée en fonction, ni détenir des intérêts dans une entreprise de l’audiovisuel, du cinéma, de la publicité ou des télécommunications.
Toutefois, si un membre de la Haute Autorité de la Communication a un emploi public dans une entreprise ou détient des intérêts dans une entreprise, il dispose d’un délai de trois mois pour se mettre en conformité avec la loi.
Le membre de la HAC qui ne respecte pas les dispositions des alinéas ci-dessus est démis par la Haute Autorité de la Communication de ses fonctions de membres. »
Cette situation lamentable dans laquelle vivent les commissaires de la HAC ne semble pas préoccuper la Présidente de ladite institution qui continue sans souci, de s’offrir des promenades de santé, entre deux avions. Il ne pouvait en être autrement puisque la Présidente de la Haute Autorité de la Communication Martine Condé au lieu de tout mettre en œuvre pour se plier aux normes régissant la bonne marche de la HAC a plutôt choisi d’entretenir le bras de fer avec les commissaires. Une issue qui pourtant ne lui est pas favorable. Dans la mesure où sur dix (10) commissaires, neuf (9) lui reprochent son manque de transparence et l’opacité entretenue dans la gestion du budget de fonctionnement de l’institution, son management basé sur l’abus de pouvoir, la manipulation et le trafic d’influence, sa gestion des ressources humaines jugée de catastrophique. Le pire, selon les propos de la Présidente de la Haute Autorité de la Communication, ce budget relèverait de sa ‘’souveraineté’’ ( ?)Mon Dieu !
La Présidente de la Haute Autorité de la Communication Martine Condé ne sait-t-elle pas qu’un budget alloué par l’Etat n’est pas l’apanage d’une personne ? Qu’appelle-t-elle budget de souveraineté ?
Si la situation des commissaires de la HAC n’a jusqu’ici pas trouvé une issue heureuse c’est en grande partie à cause de l’incapacité mais surtout de l’esprit de suffisance et de la lourdeur de la Présidente de la Haute Autorité de la Communication, dame Martine Condé qui n’a d’autres soucis que de régler ses comptes et problèmes personnels. Le reste ne la préoccupe guère. Ah, quel égoïsme ! Dans notre prochaine édition nous reviendrons en détails sur les circonstances de l’octroi d’une bourse d’études chinoise d’étude que la Présidente de la Haute Autorité de la Communication aurait détourné au profit de son fils. Un privilège qui était pourtant destiné à un membre de la HAC.
Dans tous les cas, la Présidente de la Haute Autorité de la Communication Martine Condé n’a pas le temps de se préoccuper de la résolution des problèmes de ses collègues et du personnel d’appui, d’ailleurs qu’elle menace de renvoyer comme bon lui semble, au gré de ses humeurs. N’est-ce pas qu’elle profite sans crainte du budget de la HAC qu’elle gère à sa guise ? C’est justement la raison pour laquelle le collège des commissaires lui a adressé un courrier lui proposant un audit interne afin de voir clair dans la gestion du budget 2015 de la HAC. La réponse de la Présidente de la Haute Autorité de la Communication se fait toujours attendre.
D’ici là, le fonctionnement de la HAC reste bloqué. Aucune plénière ne se tient actuellement. Les dossiers de régulation des medias guinéens en instance, s’accumulent à la HAC, sans pouvoir être traité. La HAC est plus que jamais divisée et au bord de l’implosion : la Présidente de la Haute Autorité de la Communication d’un côté, neuf (9) commissaires de l’autre côté, se regardent en chien de faïence ; pourront ils recoller les morceaux cassés ? Rien n’est moins sûr, vu l’ampleur de la crise de confiance qui mine aujourd’hui la Haute Autorité de la Communication.
A cette allure, la Haute Autorité de la Communication risque de mourir à petits feux sans accomplir sa mission.
Nous osons croire que l’on n’en arriverait pas là.
G. Condé, Conakry