Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la sixième et la septième revue des résultats économiques obtenus par la Guinée dans le cadre du programme appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). La décision du Conseil d’administration permet de décaisser immédiatement 18,36 millions de DTS (environ 25,6 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 155,295 millions de DTS (environ 216,7 millions de dollars). Le Conseil d’administration a également approuvé aussi une demande de prolongation de l’accord FEC en vigueur jusqu’à fin octobre 2016 pour permettre l’évaluation de l’exécution du programme à fin juin 2016 et un rééchelonnement des décaissements restants au titre de l’accord.
En achevant la revue, le Conseil d’administration a approuvé la demande de dérogations présentée par les autorités pour la non observation du critère de réalisation à fin 2014 relatif aux réserves internationales nettes de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) et des critères de réalisation à fin 2015 relatifs au solde budgétaire de base de l’État, aux avoirs intérieurs nets et aux réserves internationales nettes de la BCRG et au financement bancaire intérieur net de l’État. Le Conseil d’administration a également approuvé la demande de dérogations pour la non observance des critères de réalisation relatifs aux nouvelles dettes extérieures non concessionnelles à moyen et à long terme contractées ou garanties par l’État ou la BCRG, et à l’introduction ou à la modification de pratiques de changes multiples.
Le Conseil d’administration a approuvé l’accord FEC en faveur de la Guinée le 24 février 2012 pour un montant de 128,52 millions de DTS (voir communiqué de presse no 2/57).
A l’issue des débats du Conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint, a publié la déclaration suivante :
«La Guinée a été déclarée indemne de l’épidémie Ébola à la fin de 2015, grâce aux efforts soutenus qui ont été déployés par les autorités et la société civile guinéennes. L’épidémie a fait des milliers de victimes, a paralysé l’activité économique, a annulé les gains socio-économiques et a aggravé la pauvreté.
«Après de solides résultats en 2014, l’exécution du programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) s’est affaiblie en 2015, principalement à cause de l’épidémie Ébola et d’un vaste programme d’investissements publics appuyé par des garanties de la banque centrale. Les réformes structurelles n’ont plus progressé, en partie à cause des difficultés rencontrées pour obtenir de l’assistance technique. La croissance devrait rebondir à 4 % en 2016, grâce à une augmentation de la demande, conjuguée à une croissance robuste dans l’agriculture. Cependant, étant donné la gravité des chocs que la Guinée a subis en 2014-15 et la baisse des prix des produits de base, la reprise sera progressive.
«Les autorités ont pris des mesures d’ajustement énergiques pour remettre le programme appuyé par le FMI en bonne voie. À terme, il est nécessaire de continuer de chercher à rétablir la stabilité macroéconomique et à soutenir la reprise, notamment en opérant des réformes structurelles visant à améliorer le climat des affaires, en particulier dans les secteurs des mines et de l’électricité, et à améliorer la prestation des services publics.
«Le vaste ajustement budgétaire qui est prévu dans la loi de finances 2016 est approprié, étant donné qu’il est nécessaire de maintenir la viabilité des finances publiques et d’accroître les réserves de change de la banque centrale. La réforme récente du mécanisme de fixation du taux de change permettra à ce dernier de jouer pleinement son rôle d’absorption des chocs et de préserver les réserves. La restructuration de certaines garanties de la banque centrale libérera de l’espace budgétaire pour des programmes sociaux, notamment dans le secteur de la santé.
«Des données inexactes sur la dette extérieure non concessionnelle du secteur public ont donné lieu à un décaissement non conforme. Étant donné les mesures correctives qui ont été prises par les autorités, ainsi que les mesures prévues pour renforcer la gestion de la dette, les administrateurs ont décidé d’accorder une dérogation pour l’inobservation du critère de réalisation qui a donné lieu au décaissement non conforme.»
Source : Département de la Communication du FMI