La première session 2016 du Conseil Administratif Régional (CAR) de Labé, tenue les 11, 12, 13 et 14 mars 2016, dans la salle des Conférences du Gouvernorat de la Région Administrative (RA) de Labé, a dressé un tableau peu reluisant de la situation socioéconomique de la région, rapporte l’AGP dans la région.
Cette première session du CAR de Labé a regroupé 52 membres statutaires sur 63 invités constitués des membres du cabinet du gouverneur de la RA, les chefs des services de sécurité, les chefs des services régionaux, le secrétaire général du Centre universitaire de Labé, les chefs des projets et programmes intervenant dans la région et les représentants de la Société civile.
Au cours de la rencontre, chaque participant a présenté un rapport très détaillé des activités de son service, conformément à un canevas officiel élaboré à cet effet.
Ces différentes présentations ont été suivies de débats qui ont permis aux participants d’être éclairés sur les réalités des différents secteurs d’activité de la région.
A l’issu de ces échanges, le CAR a fait des constats peu reluisants de la situation socioéconomique de la RA de Labé.
Secteur de la Sécurité : «Les services de sécurité manquent encore de moyens financiers et matériels et souffrent aussi de l’insuffisance notoire du personnel ; le CAR a déploré la recrudescence des cas de viols de mineurs dans la région et la libération des auteurs sous pressions sociales ou pour d’autres raisons inavouées ; le nombre élevé d’accident de la circulation de taxi-motos conduits par des jeunes souvent en état d’ébriété, sans aucune formation ; la faiblesse des moyens d’intervention en cas d’incendies et de catastrophes naturelles.
Administration civile : les services régionaux souffrent du manque criard de crédits de fonctionnement, de moyens logistiques et surtout d’insuffisance de personnels et d’équipements ; les cadres organiques des services déconcentrés ne sont pas entièrement meublés ; la plupart des services ne dispose pas d’infrastructures d’accueil et celles qui existent se trouvent dans un état de délabrement très poussé.
Secteur de l’Agriculture : le faible taux d’aménagement des plaines et bas-fonds (16% pour les plaines et 5% pour les bas-fonds) ; l’insuffisance du personnel d’encadrement et d’appui-conseil pour les producteurs.
Secteur de l’Elevage : la fermeture des cabinets vétérinaires privés pour cause d’abandon dans les préfectures de Koubia, Lélouma, Mali et Tougué, rendant ainsi difficile l’approvisionnement des éleveurs en intrants vétérinaires (vaccins, antiparasitaires internes et externes) ; l’insuffisance notoire de personnel vétérinaire ayant pour conséquence le faible rendement des prestations d’élevage ; la recrudescence du vol de bétail ; la prolifération des chiens errants qui ne cessent de s’attaquer aux hommes et aux animaux.
Secteur de l’Environnement : la dégradation poussée de l’environnement et les fortes pressions sur les forêts classées, situées aux abords des agglomérations suite à la forte urbanisation et à la poussée démographique ; le faible niveau de formation de certains conservateurs de la nature déployés sur le terrain ; l’état défectueux de la plupart des routes et pistes de la région rend difficile la circulation des personnes et de leurs biens et le drainage des produits agricoles et d’élevage en direction des zones de consommation, entre autres.
Secteur de l’Education : l’insuffisance de collaboration entre l’Inspection Régionale de l’Education (IRE) et les écoles privées ; l’insuffisance d’infrastructures et de personnels enseignants entrainant, entre autres, la multi gradation et la fusion des effectifs pouvant affecter la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage ; le non respect de la carte scolaire dans la construction de certaines infrastructures ; l’insuffisance et le vieillissement du personnel enseignant au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ; le manque d’infrastructures pour l’école, des soins de santé communautaire et le centre d’apprentissage poste primaire, dont les sites restent encore vierges ; l’aliénation de l’école d’application de l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI) par le département de l’Enseignement pré-universitaire ; l’arrêt depuis 2013 des travaux de construction de certaines infrastructures du Centre universitaire par l’entreprise EKIBACK.
Secteur de la Santé : l’existence de points de vente de médicaments non conventionnels par des personnes non professionnelles ; la prolifération des Cliniques et Cabinets de soins non autorisés ; l’exercice de la médecine par des tradi-praticiens non autorisés.
Secteur de l’Aménagement et de la Construction : le manque de plans cadastral pour les Communes Urbaines (CU) de Tougué, Koubia et Mali ; l’occupation anarchique du domaine aéroportuaire de Labé ; l’occupation anarchique de l’emprise des voies urbaines de Labé par des marchands, garagistes et autres empêchant la fluidité de la circulation ; de nombreux marchés publics, passés à des entreprises par les Commissions interministérielles ou nationales, sont exécutés dans la région sans l’implication, non seulement des cadres techniques, mais aussi des autorités concernées de la place et des populations».
La liste est loin d’être exhaustive, mais le Conseil Administratif Régional (CAR) a formulé des recommandations pertinentes, susceptibles de contribuer efficacement à l’amélioration des conditions d’existence des populations locales de la Région.
Source : AGP