Censure

Face à la menace « jihadiste » qui guette la Guinée : Le gouvernement opte pour un tour de vis sécuritaire

L’attaque qui a visé la station balnéaire de Grand Bassam, en Côte D’ivoire le 13 mars dernier, a provoqué une sorte de déclic dans les autres pays de la sous-région ouest africaine, qui savent désormais que la menace terroriste guette chacun des États ayant déployé des hommes au sein de la MINUSMA. Face à l’imminence du danger, le gouvernement guinéen voudrait prendre le taureau par les cornes, en mettant en place des mesures susceptibles de contrer la menace jihadiste.

Le lendemain de l’attaque perpétrée contre une station balnéaire de Grand Bassam, ville située à 1 heure de la capitale économique ivoirienne, une réunion de crise dont le seul ordre du jour portait sur des questions d’ordre sécuritaire, s’est déroulée à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Mamady Youla. Cette réunion qui a regroupé tous les chefs de l’armée et des services de gendarmerie et de police a planché semble-t-il sur les dispositifs à mettre en place pour parer à toute éventualité contre la menace terroriste qui est en train de se préciser dans la sous région, à travers des attaques sanglantes. La dernière de  ces attaques a été perpétrée dans la ville de Bassam, en Côte d’Ivoire, faisant une vingtaine de morts.

Pour la Guinée qui a déjà perdu des soldats dans le nord du Mali, au sein de la Mission des Nations Unies de Soutien au Mali (MINUSMA), dans deux attaques survenues à Kidal, il est désormais question de se préparer à l’intérieur, afin d’éviter toute surprise. Le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Abdoul Kabèlè Camara, l’a dit au lendemain de l’attaque de Bassam, que rien ne sera négligé, dans cette perspective.

Et que tous les moyens seront utilisés pour sécuriser le pays, face aux assaillants.
Dans la foulée, une mission mixte composée d’officiers militaires, de gendarmes et de policiers a entrepris une tournée le long des frontières terrestres guinéennes avec les pays voisins du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Sierra Leone et du Liberia. Il s’agira de voir dans quelles mesures, il faudra sécuriser ces frontières, contre d’éventuelles infiltrations, selon des sources sécuritaires.

Pendant que le gouvernement est en train de se démener pour la mise au point de sa machine sécuritaire, qui risque certainement de restreindre les libertés individuelles, avec la multiplication des points de contrôle dans la capitale, notamment, la nouvelle de l’arrestation de deux présumés jihadistes s’est répandue comme une trainée de poudre.

Le premier qui serait de nationalité mauritanienne, a été interpellé le mardi dernier à Conakry,  et serait aux mains des services de sécurité guinéens, pour d’éventuelles  enquêtes sur ses véritables intentions.

Il faut rappeler qu’un dangereux terroriste du nom de Saleck Ould Cheikh, avait été arrêté il ya près de trois mois dans la préfecture de Boké en Basse Guinée, en compagnie d’un autre mauritanien et de deux bissau-guinéens. Une fois transféré à Conakry, Saleck Ould Cheikh qui venait d’échapper de prison en Mauritanie, pour tentative d’assassinat du président, fut extradé vers son pays.

Le second présumé jihadiste a été lui, interpellé le vendredi dans la préfecture de Kindia, suite à une traque menée par les services de sécurité, après que le jihadiste en question ait proféré des menaces via le site guinéen guineenews.org, dont il aurait contacté la rédaction, pour annoncer l’imminence d’attaques terroristes contre des cibles, dont des hôtels et la radio télévision guinéenne.

L’homme interpellé, qui  aurait pour nom Patrice Wati, a été repéré à travers son téléphone dont l’usage aurait permis de le localiser dans la ville de Kindia. Patrice Wati ne serait pas un inconnu dans cette ville qu’il habite depuis belle lurette, en tant que tenancier d’un hôtel dénommé « le Bungalow. » C’est un Libanais d’origine né d’une mère guinéenne.

En attendant de tirer au clair cette histoire, qui ressemblerait bien à une « plaisanterie de mauvais goût », à en croire certaines sources proches du dossier, le prévenu serait gardé au secret.

Pour le moment les autorités guinéennes demeurent discrètes sur ces dossiers, même si elles appellent les populations à redoubler de vigilance, face à la menace terroriste qui vise la sous région ouest africaine, après les attentats de Bassam, en Côte d’Ivoire. Le chef de la police Bangaly Kourouma, a invité les habitants de la capitale à dénoncer toute personne étrangère ayant une attitude suspecte. Voilà qui ressemble bien à une prime à la délation. Même si rien n’a été annoncé en guise de récompense, pour ceux qui voudront collaborer avec les services de sécurité, dans la traque des « fous de Dieu. »

Mamady Kéita in Le Démocrate, partenaire de guinee7.com

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