Censure

Cour constitutionnelle: Kélèfa Sall est-il victime de sa «témérité» ?

Le président de la Cour constitutionnelle, M. Kèlèfa Sall est confronté ces derniers temps à une fronde au sein de son institution, où une frange de conseillers demanderait sa tête, suite à des soupçons de corruption qui pèserait sur lui. Une mission d’inspection aurait   passé au peigne fin les finances de la Cour constitutionnelle, en vue de faire toute la lumière sur la gestion des fonds allouées à cette structure. En attendant la publication des résultats de cette inspection, certains observateurs pensent que Kèlèfa Sall serait victime d’une cabale orchestrée contre sa personne, pour avoir osé mettre en garde le chef de l’Etat contre tout tripatouillage de la constitution, à la faveur de son second et dernier mandat.

La Cour constitutionnelle est dans un tourbillon suite à des soupçons de corruption qui viseraient son président Kèlèfa Sall. Accusé d’avoir utilisé l’argent de l’institution à mauvais escient. L’affaire fait grand bruit, et le rapport d’une mission d’inspection qui s’est saisie du dossier pourrait éclairer sans doute l’opinion. Cette mauvaise passe dans laquelle se trouve en ce moment M. Kèlèfa Sall met de l’eau au moulin de certains proches du palais, qui n’avaient pas digéré sa sortie lors de l’investiture du chef de l’Etat le 14  décembre 2015. C’est surtout le passage de son discours où il appelait ‘’le chef de l’Etat à ne pas céder aux chants des sirènes révisionnistes’’, qui avait retenu l’attention de l’opinion.

Kèlèfa avait eu l’outrecuidance de prononcer cette phrase devant  15 chefs d’Etat africains, dont Sassou N’Guesso du Congo, qui venait juste de tripatouiller la constitution de son pays, pour se maintenir au pouvoir.

Et selon certaines indiscrétions, une fois la cérémonie terminée, Sassou N’Guesso qui avait vu rouge suite à ce discours de M. Sall, en avait fait la remarque à son « ami » Condé. Sans oublier que les caciques du parti au pouvoir avaient perçu cette sortie comme une offense faite au chef de l’Etat. A partir de ce moment, le président de la Cour constitutionnelle devait savoir que son « sort est scellé», commente universitaire, sous le sceau de l’anonymat. Même s’il est nommé pour 9 ans, en tant que membre de cette prestigieuse institution. Cette institution n’est pas la seule qui soit traversée par un vent de fronde. Il ya la HAC, où la présidente a été déclarée non grata. D’autres institutions comme la Fédération guinéenne de football sont aussi secouées par des querelles  de clochers. Tout tournerait en réalité autour des problèmes d’argent. Dans un pays où les cadres ont la propension à pomper le fric des caisses de l’Etat, quand le partage fait défaut, ça va jaser.

Oumar Daroun Bah in L’Indépendant, partenaire de guinee7.com

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