Sur 103 membres statutaires 93 ont, dans un document transmis le 11 avril dernier au président de la Fédération guinéenne de Football, Salifou Super V Camara, réclamé une assemblée générale extraordinaire dans les 90 jours. Les documents transmis par Ibrahima Blasco Barry, secrétaire général, ne mentionnent pas un éventuel départ du président de la fédération, cependant, la majorité des membres statutaires reproche au président une gestion opaque et solitaire.
Grosso modo, 11 membres sur les 15 du comité exécutif, à la base de la fronde, reprochent à Super V de faire cavalier seul et surtout de donner des marchés de gré à gré dans le cadre des projets « Goal ».
Quid de la gestion de ces projets « Goal »? Dans une longue lettre réponse au courrier du 22/03/16 des 11 membres du comité exécutif (intitulé « dysfonctionnements sur la gestion du football »), Super V, le 6 avril dernier, a rappelé, à propos du projet « Goal II », que « pour un financement initial de 500 mille dollars US, cet immeuble (le siège de la Féguifoot, NDLR) a été réalisé pour une enveloppe définitive de 1 million de dollars US. Soit une rallonge de 500 mille dollars venant de moi-même».
Le projet a-t-il été réalisé sans appel d’offres ? Guinee7.com a eu accès à un document de transmission des dossiers d’appels d’offres à la FIFA, signé de Ibrahima Blasco Barry, un des frondeurs. Cette lettre de transmission date du 10/04/2012. C’est à l’issue de cette procédure, selon les documents auxquels nous avons eu accès, que sur trois entreprises, une, Matcom, a été sélectionnée.
La Fifa, comme c’est elle qui paye, aurait choisi l’entreprise et le consultant pour le projet « Goal III » qui consiste à réaliser un hôtel 5 étoiles pour l’équipe nationale de football. Cependant, la demande du terrain sur lequel est bâti cet hôtel qui, semble-t-il, va être bientôt inauguré, a été faite par Blasco, le 06/12/13.
Pour tout dire, Salif Super V dans sa lettre réponse citée haut, a indiqué que « la procédure d’attribution des marchés, ainsi que le choix, obéissent à des normes qui ont toujours été observées; sinon aucun décaissement n’intervient en faveur des entreprises par la FIFA ».
Salif n’aura certainement pas assez de mal à exhiber les preuves d’une gestion qui, même si elle n’était pas saine, aura été toutefois faite en grande partie avec le truchement de Ibrahima Blasco Barry.
N’est-ce pas dans ce sens que Super V dans sa lettre réponse a dit: « notre action est commune et nos manquements le sont également.»
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com