Les entreprises du 2è lot de Kankan, réunies dans un collectif, et qui espèrent bientôt, être enfin payées, viennent d’écrire aux autorités guinéennes, au premier chef, le président Alpha Condé et le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.
Tout en saluant l’initiative présidentielle des festivités tournantes de célébration de la date anniversaire de l’indépendance de notre pays, ces entreprises demandent au chef de l’Etat, de trouver une solution à la brûlante question des agios des banques créancières.
En effet, à cause du retard pris dans le paiement des montants dus à ces entreprises, faute imputable à l’Etat, les banques créancières, vont soumettre ces entreprises au paiement de pénalités liées à diverses taxes, qu’on appelle ‘’agios’’.
Selon des estimations, ces agios se chiffrent aujourd’hui entre 300 et 500 millions de francs guinéens, selon les entreprises et les marchés.
Des montants qui, s’ils étaient supportés par ces PME, pourraient obérer l’avenir de la plupart d’entre elles.
D’où ce cri de cœur exprimé par ces entreprises, qui demandent à l’Etat, de trouver une solution à cette question, en concertation avec les banques créancières.
Ci-dessous ce courrier, adressé au président de la République, au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, par l’intermédiaire du Gouverneur de la Banque Centrale de Guinée :
Conakry, le 18 avril 2016
Courier N° 01
A monsieur le Président de la République
s/c du Ministère de l’Administration du Territoire
avec l’intermédiaire de la tutelle (B.C.R.G).
Monsieur,
Le chef de l’Etat dans l’élan de reconstruire le pays, a lancé le projet des travaux de l’indépendance.
De Boké à Mamou, en passant par N’Zérékoré, le tout a été couronné par un succès éclatant.
Kankan où beaucoup de chantier ont été initiés, a évolué en dent de scie.
Le premier lot pré-financé par les promoteurs, a été remboursé dans les délais convenus avec les banques.
Cependant le deuxième lot a accusé un retard considérable : soit 4 ou 5 mois selon les cas.
Ceci suppose des pénalités importantes qui s’expliquent par des intérêts débiteurs, des commissions de découverts, taxes commerciales, frais d’expertises bien immobiliers etc.
Ainsi, toutes les entreprises du deuxième lot ont généré des agios variables entre 300.000.000 GNF – 400.000.000 GNF – 500.000.000 GNF.
Face à cette situation, que faire ?
Faut-il tuer la police aux yeux d’or (P.M.E) ?
Nous pensons que pour la survie des entreprises, l’Etat doit trouver une solution avec les Banques.
Entre autres solutions envisageables, des avenants peuvent être souscrits au profit des PME en question ou des contrats peuvent être souscrits au profit des PME en question ou des contrats peuvent être libellés au profit des banques pour absorber les agios.
Une telle attitude pourra encourager les banques qui ont eu le courage d’accompagner l’Etat dans cette opération.
Il est connu de tous, que d’autres Banques n’ont pas voulu prêter le flanc.
Bref, l’Etat en tant que ‟puissance publique” peut résoudre cette opération en soulageant les deux parties : Banque et PME.
Les Banques et PME ont l’espoir que les dossiers du deuxième lot, engagés dans le circuit au courant du mois d’avril 2016 feront certainement l’objet de paiement au courant de ce mois.
Les PME Guinéennes en général rassurent l’Etat de leur disponibilité pour la construction du pays.
La Banque Centrale en tant qu’organisme de tutelle doit s’impliquer pleinement dans ce dossier pour éviter que ce coup d’essai ne soit une catastrophe.
Etant entendu que le président de la République à lui seul ne peut tout faire, nous souhaitons vivement que la collaboration du Ministre du MATAP et du Gouverneur de la Banque centrale, puisse être un exemple dans la gestion de ce dossier.
Dans l’espoir que la présente requête retiendra favorablement votre attention, nous comptons sur votre diligence habituelle.
Ampliation :
MATAP
Banque Centrale (BCRG)
Banques
APIP
Le Coordinateur Général