Mohamed Yiremba Sidibé, Directeur général du Bureau de consultation d’enquêtes, d’intérim et de perfectionnement (BCEIP), a indiqué dans un entretien accordé à notre reporter que son entreprise s’acquitte bel et bien des redevances auprès de l’ONFPP. Mais vu le fait qu’ils ne reçoivent pas en retour de quittances, après les versements des montants dus, la direction de BCEIP a décidé tout simplement de suspendre les paiements, jusqu’à nouvel ordre.
A la faveur d’un entretien visant à éclairer la lanterne de nos lecteurs sur le sérieux qui entoure le fonctionnement de la société BCEIP, dans ses rapports avec la CNSS et l’ONFPP, après la publication d’un article dans l’une de nos précédentes éditions, dans lequel, on fait cas d’une ardoise de 2 milliards de francs guinéens que BCEIP devait à l’ONFPP, son directeur général M. Mohamed Yiremba Sidibé a tenu à donner sa part de vérité. « Nous avons vu au sein de cet article qu’il y aurait en fait BCEIP qui devrait à l’Etat ou à l’ONFPP, la contribution à la formation professionnelle d’un montant de deux milliards de francs guinéens. Donc, j’apporte un démenti là-dessus. Parce que ce n’est pas vrai, nous on est là par voie d’intérim, on gère du personnel pour les sociétés de la place. Alors, nous ne facturons aucun client pour la contribution à la formation professionnelle. Pourquoi, parce que tout simplement pour nous, si nous devons facturer notre client qui veut participer à la formation professionnelle, notre client devrait bénéficier d’un retour en termes de formation professionnelle », a répliqué notre interlocuteur.
Ajoutant « qu’à date, il nous semble que ça ne se fait pas. Donc, nous pensons que ce n’est pas opportun de payer les cotisations pour la contribution à la formation professionnelle à l’ONFPP. Parce que nous n’avons pas de retour dessus pour notre client. C’est la raison pour laquelle, je vous ai appelé pour vous donner notre point de vue. La preuve, quand l’ONFPP à un moment donné, nous a adressé un courrier, nous avons décidé de commencer à reverser les cotisations sociales pour le personnel interne de BCEIP. »
Dans la même lancée, il précise : « Donc, nous avons reversé le payement de deux trimestres en 2015, nous avons payé un montant de cinq millions trois cent vingt-six mille zéro cinq francs à l’ONFPP. »
Il a cependant regretté que les paiements effectués n’aient jamais été notifiés par des reçus de la part de l’ONFPP. Ce qui ne serait pas encourageant. « Malheureusement, nous n’avons reçu aucune quittance de la part de l’ONFPP. Il y a ici un deuxième payement que nous avons effectué pour lequel aussi nous n’avons reçu aucun payement. Ce payement est dûment signé de la part du chef de service recouvrement de l’ONFPP, monsieur Bassirou Diallo. L’autre ici encore est signé du chef de service Bassirou Diallo. Nous n’avons aucune quittance. Et pourquoi ? Je ne sais pas. J’ai envoyé mon comptable à nouveau, il n’a pas remis de quittance, c’est en ce moment si que j’ai dit ok ! Et je bloque le payement. J’ai arrêté de payer parce que pour moi si j’ai payé, il me faut un reçu, et je n’ai pas reçu de reçus. Le jour où je vais recevoir les deux quittances, je suis prêt à payer, mais si je dois continuer à payer je demanderais à l’ONFPP de faire son boulot et de donner les formations, afin que nous on leur envoie des plans de formation pour notre personnel, pour nos besoins de formation. Bien attendu, nous n’avons pas encore reçu de réplique dessus », a-t-il déploré.
M. Sidibé s’est dit fier d’avoir « la seule boite locale qui paye ses cotisations sociales et qui soit en règle à la caisse. Nous payons nos impôts régulièrement aussi », a-t-il souligné.
« Notre personnel est bel et bien déclaré à la caisse, et ils sont assurés directement à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Ils ont des carnets d’immatriculation à la caisse, et ils reçoivent leurs carnets », a assuré Mohamed Yiremba Sidibé.
Concernant les effectifs de son entreprise, il dit ‘’gérer actuellement 1170 envoyés en intérim, déclarés à la caisse.’’ Balayant du revers de la main, l’information selon laquelle, BCEIP n’aurait déclaré que 115 personnes à la caisse.
« Ah ! Ce n’est pas vrai, vous voulez que je vous montre les quittances de la caisse ? Oui ! Oui ! Je peux vous les montrer, les quittances de la caisse et c’est bien organisé. Ces quittances là pour chaque entreprise BCEIP paye les immatriculations, la cotisation sociale des envoyés pour chaque entreprise et les quittances sont délivrées par entreprise. Donc, il y a un compte BCEIP, il y a des sous comptes pour les entreprises de BCEIP, et tous les mois, moi j’écris à ces entreprise-là, on leur envoie les cotisations », a-t-il souligné.
Parmi les quittances qu’il brandies sous les yeux de notre reporter, il ya celles d’Ecobak-Banque, Ebomaf, AGES, Vivo-Energie, BCI-Banque, Rio-Tinto etc…
« Alors, si vous avez une information sur BCEIP, venez à la base, je vous donnerais notre version des faits, car pour moi, l’information n’est pas à cacher. Et allez-y à la caisse pour enquêter également, c’est votre droit », a recommandé le directeur de la société.
« Ce qu’il faut savoir en dernier lieu, c’est que payer les cotisations sociales d’un envoyé, c’est de faire du social. Nous, on se veut quasiment philanthropes. Donc, améliorer les conditions sociales du personnel, c’est sur cette base là que nous avons créé la société BCEIP, a conclu notre interlocuteur. »
Moussa Traoré