Ce mercredi 11 mai, les responsables de la CBG (Compagnie des Bauxites de Guinée) ont procédé à la restitution officielle des objets archéologiques découverts par la compagnie lors d’une étude d’impact environnemental et social dans le cadre de son extension à Sangarédi, en 2014. Cette découverte s’avère unique pour la Guinée et pour la sous-région.
Il s’agit d’un ensemble de pièces lithiques caractérisé par 40 nucléus et 150 éclats de pierres identifiés. La plupart de ces nucléus ont été très altérés par l’érosion tropicale. Six d’entre eux sont taillés selon la technique dite de débitage Levallois. Celle-ci permet un excellent contrôle de la dimension et de la forme des éclats du Paléolithique Moyen.
Selon Hadja Kadé Seck, directrice du musée national, la CBG vient de contribuer à l’enrichissement des collections archéologiques du musée national : « Ces objets viennent rejoindre ceux issus des fouilles de Niani, capitale de l’empire du manding au 13ème siècle. Réalisées par des équipes guinéo-polonaises en 1965, 68 et en 1973. Nous nous réjouissons de cette importante acquission et nous ne ménagerons aucun effort pour sa bonne conservation et pour sa mise en valeur dans les conditions optimales.»
Namory Condé, directeur général de la CBG, se réjouit de cette contribution de sa compagnie. Selon lui, «la découverte archéologique et la remise démontrent l’engament de la compagnie en termes de responsabilité sociétale et de préservation du patrimoine guinéen».
Pour Siaka Barry, ministre de la Culture et du Patrimoine historique, « avec cette découverte, nous avons toutes les raisons de croire en la possibilité que la Guinée soit le berceau de l’humanité. En plus des controverses autour de cette question, avec l’exhumation de ces artéfacts, nous sommes en train d’inscrire la Guinée dans la page préhistorique de l’Afrique ».
Selon lui, le patrimoine historique dans sa partie conservation constitue le fer de lance de la politique de son département. Car, précise-t-il, « ce n’est que par le tourisme culturel que la Guinée pourra avoir un levier intéressant pour sa croissance, se vendre à l’extérieur. Chose qui passe par la conservation, mais aussi par le rayonnement de notre patrimoine historique ».
Alors que l’on pense que l’Afrique du Sud et de l’Est ont joué un rôle prédominant en tant que berceau possible de l’histoire moderne et de l’Homme, par cette découverte en Guinée, l’Afrique de l’ouest est lentement en train d’intervenir dans les débats. Ce, malgré un contexte stratigraphique souvent défavorable à la bonne conservation et la datation des objets archéologiques.
Mohamed Barry pour guinee7.com