Le Premier ministre Mamady Youla, a présenté le mercredi son programme de politique générale devant le parlement, une politique dont les objectifs s’articulent « sur une croissance inclusive, diversifiée, durable et forte qui atteigne les deux chiffres après la mise en œuvre effective d’un certain nombre de projets structurants et de projets à forte intensité de main d’œuvre dans les secteurs prioritaires. » Cette sortie du PM, perçue comme un exercice laborieux n’aura pas permis de gagner le cœur des populations, dont la majorité, trouve que les performances de ce gouvernement est en deçà des attentes.
Il a fallu attendre près de quatre mois pour assister au grand oral du Premier ministre Mamady Youla devant les députés. Une occasion qu’il a saisie pour annoncer de grands chantiers, dans la dynamique de réformes que son gouvernement entend engager. Le Premier ministre compte ainsi « insuffler une ambitieuse politique économique en vue de construire méthodiquement les bases de l’émergence de la Guinée, conformément à la vision du Président de la République. »
Parmi les objectifs à atteindre, que son gouvernement s’est fixé, il ya aussi « une politique agricole reposant sur la sécurité alimentaire et la promotion de filières prioritaires d’exportation.»
A cela s’ajoute « une exploitation optimale du potentiel hydroélectrique pour consacrer durablement un mix énergétique à composante renouvelable majeure et un rang nouveau de pays exportateur d’énergie.»
Sans oublier « une exploitation stratégique du potentiel minier et agricole pour en faire un levier d’exportation, de transformation et de développement des autres secteurs », comme il l’a mentionné dans son discours.
Le gouvernement guinéen compte aussi promouvoir la transformation industrielle et artisanale sur des bases compétitives et créatrices d’emplois et la mise en valeur accrue du secteur et des activités de services, dont le commerce, le tourisme, la télécommunication, les services financiers.
« L’aménagement des réseaux nationaux et sous régionaux d’infrastructures terrestres, aériennes, maritimes, et fluviales », figure également parmi les chantiers à bâtir par Mamady Youla.
Au niveau macroéconomique, son ambition est « de consolider une gouvernance macroéconomique de qualité, soutenue par des réformes structurelles profondes, favorables à une croissance inclusive, forte, diversifiée et durable, pour l’émergence de la Guinée, et qui contribue ainsi à une amélioration profonde de l’environnement des affaires, afin de renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’économie nationale. »
Le passage du Mamady Youla devant le parlement était très attendu. Le laïus qu’il a servi aux parlementaires a laissé un goût d’inachevé chez certains, qui trouvent que la mayonnaise n’a pas pris. Puisque le Premier ministre n’aurait pas convaincu. Etant donné qu’il aurait passé l’essentiel du temps à ressasser les actions posées par le chef de l’Etat, durant son premier mandat, au lieu de livrer au peuple son programme. Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG a été de ceux qui ont des mots assez durs à l’endroit du PM, après son grand oral. Pour le président du groupe parlementaire des libéraux-démocrates, Youla ne serait que ‘’le premier des ministres’’, mais le Premier ministre. Allant jusqu’à demander sa démission, faute de ‘’résultats.’’ Cette réaction a été qualifiée d’assez sévère par le camp de la majorité présidentielle, qui trouve plutôt que ce discours de politique générale prouve bien que Mamady Youla est dans l’esprit de la vision du président de la république. Une bonne frange de l’opinion désabusée pense cependant que le Premier ministre a beau être disposé de servir son pays, il ne pourrait atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. N’ayant pas les coudées franches, en réalité. Car la pléthore de conseillers et de courtisans de la présidence de la république constituerait des obstacles difficiles à franchir, pour ce PM assez flegmatique.
Mamady Kéita
