M. Aliou Bah du Bloc libéral, formation politique de l’opposition a une lecture très pessimiste du sort des Guinéens, sous le magistère du professeur Alpha Condé, qui est au début de son second mandat. Selon cet économiste, le gouvernement guinéen ne serait pas sur la bonne voie, pour sortir le pays de l’ornière. Dans cet entretien que nous vous invitons à lire, notre interlocuteur aborde également des sujets d’actualité liés à la mort du garde du corps de Cellou Dalein Diallo, et à la position de l’UFR, dans la mise en place des démembrements de la CENI.
Monsieur Bah bonjour. Comment se porte actuellement le Bloc libéral?
Aliou Bah : Le BL se porte bien dans un contexte difficile parce que la Guinée ne se porte pas bien. Mais néanmoins il ya sans doute des défis à relever. Le parti est conscient des difficultés auxquelles le pays est confronté, et nous avons la responsabilité de proposer une alternative. C’est pourquoi en tant que parti politique visionnaire, nous avons travaillé sur un ensemble de solutions que nous sommes en train de proposer au peuple de Guinée. C’est-à-dire au regard du contexte politique économique et sociale, nous avons des propositions pour chaque domaine parce que à ce stade, nous, nous estimons que les plus importants c’est de savoir qu’est ce que nous, nous pouvons apporter comme proposition d’alternative. Ce n’est plus que de critiquer et rester au même niveau mais plutôt pour faire avancer la Guinée parce que notre priorité justement c’est la Guinée, ce n’est pas des accointances ou des positions politiques particulières.
Quelle analyse faites-vous de la situation sociopolitique et économique de notre pays ?
La situation se dégrade, parce que tout simplement la gouvernance n’est pas de qualité depuis 2010 jusqu’à maintenant, c’est-à-dire la gouvernance du RPG. Nous nous sommes rendus compte que c’est un système qui, pratiquement n’a pas de repères parce que derrière il n’ya pas une vision. Le bilan est globalement catastrophique pour ne pas dire négatif parce que les indicateurs de performance démontrent que la Guinée n’arrive toujours pas à lutter efficacement contre la pauvreté. Et nous, nous estimons que toute politique qui n’a pas comme objectif l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes est une politique vaine. Partant de ce principe sur le plan politique, vous avez vu que nous sommes allés de crise en crise, c’est pourquoi la crise elle est multidimensionnelle. Les élections ne se tiennent pas à date, si elles se tiennent, elles n’honorent pas les conditions démocratiques. Les questions de droits de l’homme, la Guinée est très mal perçue. Nous sommes un pays à risque pour les investisseurs. Nous ne sommes pas alors une destination. Sur le plan intérieur, nous n’arrivons pas à mobiliser les recettes parce que la population qui s’appauvrit et l’Etat qui augmente les taxes sans pour autant comprendre comment est-ce qu’il faut trouver des mécanismes à travers lesquels on peut résoudre la crise. Un gouvernement qui communique et qui dit que ses caisses sont vides, sans pour autant situer des responsabilités par rapport à cet Etat de fait. Un président de la république qui n’a pas un discours républicain, responsable qui utilise des gens qui n’ont pas une attitude rassurante. Sur le plan politique, sur le plan économique des mesures ne sont pas prises pour relancer la Guinée, et profiter du potentiel que nous avons pour réaliser une croissance. Nous sommes en situation de récession. Le nouveau gouvernement a été mis en place. Il n’arrive pas à faire constater cet Etat de fait, le courage et la responsabilité de dire aux Guinéens où nous en sommes et comment nous comptons repartir sur des nouvelles bases. Les deux situations combinées, c’est-à-dire la situation économique et politique, nous donnent la crise sociale. Crise sociale parce que les acteurs eux-mêmes sont en négociation avec l’Etat sur un ensemble des choses depuis très longtemps. Nous avons malheureusement des responsables administratifs et des ministres de la république qui ne respectent pas leurs engagements.
Donc globalement le pays se porte très mal par la faute des dirigeants actuels et la mauvaise qualité de la gouvernance.
Quelle analyse faites-vous du discours du Premier ministre lors de son passage à l’assemblée nationale, pour présenter la politique générale du gouvernement?
Selon les principes l’un des articles de la constitution, l’article 57 le Premier ministre dès après sa nomination devait passer devant la représentation nationale pour présenter sa politique générale, assortie d’un débat sans vote. D’abord nous avons déploré le retard, nous nous sommes posés des questions depuis sa nomination jusqu’à maintenant pourquoi, il n’était pas venu. Deuxièmement si vous examinez le contenu de son discours, vous vous rendrez compte qu’il s’est beaucoup plus soucieux de s’acquitter de la formalité constitutionnelle c’est-à-dire juste faire ce qu’il devait faire, et se débarrasser des Guinéens parce que le contenu de son discours ne correspond pas aux attentes ni à la réalité. Il ya un décalage énorme. Vous vous rendrez compte que c’est un discours qui répertorie des vœux, des souhaits et qui occulte les points les plus importants de la situation actuelle du pays.
Un Premier ministre qui se dit technocrate ne peut pas avancer un discours sans avancer des chiffres en principe, sans expliquer des mécanismes à travers lesquels on peut révéler les problématiques telle que les questions de chômage, telle que la crise politique, telle que la crise sociale, telle que la question des infrastructures, les possibilités de financement, comment relancer les entreprises, la question de pauvreté, la question de l’agriculture. Vous avez vu que ce sont des questions de ce genre qui n’ont pas été abordées pour certaines. Pour d’autres qui ont fait l’objet d’un aperçu très bref sans aucune précision. Donc globalement le discours il ne rassure pas. Il est long mais en réalité, c’est un discours populiste parce qu’il ne contient pas un chronogramme d’exécution, ni de volet de mise en œuvre quand vous n’y mettez pas de paramètres quantifiables, comment est-ce qu’on va évaluer ce gouvernement à travers ce discours. Il faut véritablement avoir des objectifs chiffrés, un calendrier d’exécution pour qu’au bout, que le peuple de Guinée puisse apprécier votre action. Vous vous êtes engagés à base de quoi ? Qu’est ce que vous comptez faire sur l’agriculture ? Qu’est ce que vous comptez faire sur le chômage, je crois que derrière le fait d’abord de dire que d’ailleurs le bilan qu’il vient de trouver sur place est globalement positif, a montré qu’il a choisi de faire la politique politicienne à l’image de celui qui l’a nommé, quelqu’un qui n’est pas venu sur le plan technique pour résoudre les problèmes des Guinéens.
Est-ce qu’on peut s’attendre à la fin de la misère des Guinéens à l’allure où vont les choses ?
Non ! Ce n’est pas évident que l’espoir soit permis avec ça. Quand un Premier ministre vous dit dans un discours que le rêve ou l’initiative qui a été prise c’est d’atteindre un taux de croissance à deux chiffres à l’horizon 2020, déjà avec un décret cela n’est pas possible. Nous avons déjà une situation ou nous faisons une croissance négative. Aucun au monde même ceux qui se sont développés, n’est parvenu à moins de trois ans s’il ya un taux de croissance négatif, à un taux de croissance à deux chiffres. Depuis l’arrivée d’Alpha Condé tous les ans, on a un objectif budgétaire qui varie entre 4,5 et 5 pour cent. Nous n’avons jamais atteint la moitié. Ce n’est pas maintenant dans une situation où la confiance est complètement perdue, où il ya un budget d’austérité qui a été proposé par le gouvernement et voté par l’assemblée nationale, où il ya une récession économique. Donc ça veut dire d’un contexte carrément défavorable, ce n’est pas maintenant qu’on arrivera à résoudre les problèmes auxquels les Guinéens font face tous les jours.
Que pensez du projet du centre directionnel de Koloma ?
J’avoue que je n’ai pas assez d’informations autour de ce projet. J’ai vu la pose de la première pierre sans comprendre de quoi véritablement il s’agit.
Le président a promis des reformes dans les secteurs de l’enseignement. A votre avis pourquoi avoir attendu cinq ans pour entreprendre cette démarche?
Ecoutez ! Il ya eu beaucoup de discours, il ya eu beaucoup de promesses. D’ailleurs la Guinée c’est la culture des discours. Si toutefois ça peut développer un Etat, je crois que de 58 à nos jours, je crois qu’on en a produit en quantité. Quand on voit les actes que le gouvernement posent et l’habitude du président lui-même, on se rend compte que Alpha Condé à plus de préoccupations que de faire la politique politicienne, que pour des questions de développement. La vision politique, il n’en avait pas. La vision du développement non plus parce que derrière les maigres résultats que nous avons et le niveau de vie en Guinée aujourd’hui, c’est une évidence que la gouvernance actuelle est caractérisée par l’amateurisme.
Ecoutez ! Ils ont toujours annoncé des grandes choses mais quand -on s’y connait pas, et qu’on est animé par la subjectivité dans l’action, c’est-à-dire dans le choix des responsables et des collaborateurs. Il ya plus de calculs par rapport aux militantismes et aux amitiés. Imaginez-vous sur les questions économiques par exemple, si les marchés publics sont attribués en violation de procédures d’attribution des marchés publics, notamment des marchés gré à gré, ça veut dire que vous organisez une certaine oligarchie au sommet de l’Etat. Il n’ya pas d’appel à la concurrence. Le mérite n’est pas la valeur à laquelle les gouvernants actuels croient. Quand on a des paramètres de ce genre, on ne peut obtenir aucun résultat. On a beau annoncé des reformes, il faut prendre le problème par le gombo si déjà malgré toute la situation, on est capable de faire face et de dire au peuple de Guinée une certaine sincérité parce qu’en principe un dirigeant doit à son peuple deux choses : sincérité et efficacité. Si vous n’êtes pas capable de faire observer à vos compatriotes des difficultés auxquelles vous faites-face, vous demandez leur accompagnement en inspirant confiance, ce n’est pas évident que vous soyez efficace. Je crois que quelque soient les annonces qui se feront malgré peut être qu’il ya une certaine volonté dans une certaine mesure, mais pas assez de compétence pour pouvoir régler les problèmes, et nous ne faisons que nous enfoncer.
Un des gardes rapprochés de Cellou arrêté, dans le cadre de l’assassinat du journaliste Mohamed Koula Diallo a rendu l’âme récemment à l’hôpital Ignace Deen. Quels sont vos sentiments sur ce décès?
Nous avons fait trois interprétations de cet état de fait. Dans un premier temps, nous nous sommes indignés. Nous sommes choqués. Choqués parce que nous sommes des humains. Deuxièmement, c’est une des confirmations, une des nombreuses confirmations de l’acharnement de la justice contre un parti politique.
Il ya eu beaucoup de cas pour lesquels la justice guinéenne devait réagir, notamment sur le plan politique. Elle est resté indifférente, et il ya eu ce cas particulier de l’assassinat de votre confrère. Des arrestations en nombre ont été effectuées étant donné que dans notre pays la responsabilité pénale, elle est individuelle, elle n’est pas collective. Toutes ces personnes détenues sont en situation de détention préventive. Ça veut dire qu’un procès devait survenir pour établir la culpabilité pour ceux qui seront retenus dans le lien de la culpabilité, et libérer ceux que la justice n’a absolument rien à reprocher. Mais on leur met tous en prison et leur état de santé se dégradent. Les avocats alertent les autorités et engagent une procédure pour demander la liberté conditionnelle pour ceux qui sont en besoin pour aller se faire soigner.
Il ya un refus d’accéder à cette demande. Les femmes de l’opposition organisent une manifestation autorisée pour aller déposer un mémorandum au ministère de la Justice, pour attirer son attention sur cet état de fait. Elles sont empêchées. Le mémorandum n’est pas déposé.
Troisième élément, et ça c’est plus important, en 2014 un rapport a été déposé au ministère de la Justice, à sa demande une commission avait été composée qui a publié son rapport le 17 Juin 2014 sur la situation du système carcéral en Guinée, et du système pénitencier de façon générale.
Dans ce rapport, il est établi que 97 pour cent de décès dans les prisons sont liés au manque de soins et au manque d’assistance médicale. Ça veut dire à priori à travers ce rapport, que les autorités guinéennes savent ce qui se passe dans les prisons et la majeure partie des détenus sont en situation de détention préventive, c’est-à-dire près de 59 pour cent sur les 3111 détenus en 2014, et la situation de détention préventive garantie la présomption d’innocence.
A partir du moment où vous êtes en situation de détention préventive, vous êtes d’abord innocent aussi longtemps que la justice n’établit pas votre culpabilité. Et c’est le cas de Mamadou Saidou Bah qui est agent de sécurité de l’UFDG.
C’était le cas de Ayedore Bah, c’est le cas d’autres aussi qui sont morts dans les mêmes circonstances. On a vu des Guinéens, aller extraire à Kouroussa des personnes qui étaient détenues qui ont été lynchées.
Qu’est ce que la justice guinéenne a fait dans ce sens là. Nous savons pertinemment que ceux qui sont en prison aussi ont des droits. Ces droits sont reconnus par la constitution guinéenne. La vie et la dignité ce sont des choses sacrés au regard de l’article 5 de notre constitution. Il appartient à l’Etat de préserver la dignité de chaque guinéen et de protéger la vie de chacun de nos compatriotes. Donc compte tenu de tous ces états de faits, nous avons estimé que des responsabilités doivent être situées, et le ministre de la Justice ne mérite plus d’occuper la fonction de ministre de la Justice parce qu’à priori on considère qu’il est au courant. Nos autorités exécutives sont au courant, l’assemblée nationale également, c’est pourquoi à travers la déclaration que le Bloc Libéral (BL) a publiée, nous pensons que les autorités ont des responsabilités directes dans nos prisons et le cas particulier de Mamadou Saidou Bah, qui sera le prochain sur la liste, tout le monde pouvait être à sa place. Et ce qui nous choque davantage, c’est que nous avons un président de la république actuellement Alpha Condé qui a passé 2 ans et demi de sa vie dans cette même prison, à la maison centrale. Il connait ce qui s’y passe. Il devait s’indigner. Je vous donne un exemple : Nelson Mandéla après sa sortie de ROBERT HAILLAND, il a décidé de fermer cette prison pour la transformer en musée parce qu’il y a vécu. Il sait combien de fois c’était horrible, les conditions de détention sont des conditions inhumaines. Je crois que ce sont des choses qui doivent nous inspirer, même pas en tant que politiques, mais en tant que humains. Si nous ne sommes pas capables d’être blessés par des situations de ce genres, c’est qu’on a déshumanisé le guinéen.
La réunion du bureau politique du RPG doit se tenir désormais à Sékoutoureya. Quel est votre avis là-dessus?
C’est extraordinaire, Sékhoutouréya est le siège de la présidence de la république. Le symbole de l’exécutif. On ne peut pas nous ramener au parti Etat, ce qui est en train d’être tenté de la part du parti au pouvoir. Il ya un réflexe développé aujourd’hui qui risque de confondre l’Etat au RPG. Nous avons connu cela dans l’histoire mais les temps ont changé pour ceux qui rêvent que cela soit possible aujourd’hui en Guinée. Il ya des Guinéens qui sont déterminés à leur dire que ça ne peut pas se faire dans ce pays là. Soukoutouréya, C’est le symbole de l’exécutif. C’est lui qui a mandat de l’occuper pour le moment jusqu’en 2020. C’est Alpha Condé en tant que président de la république, pas en tant que président du RPG.
Que pensez-vous de la position de l’UFR dans la mise en place des démembrements de la Ceni?
Vous savez, en principe cette question ne méritait de polémiques dans un pays sérieux et normal. Cette question ne mérite pas de débat. L’UFR a fait une déclaration et de fait a une position aujourd’hui. La déclaration c’est de nous dire que le parti n’est plus de l’opposition. Nous avons décidé d’aller soutenir Alpha Condé, l’accompagner, l’aider à mieux gouverner la Guinée, a indiqué le parti de Sidya Touré. Deuxièmement, nous contribuons à la gouvernance à travers notre présence dans le gouvernement. Il ya eu des listes qui ont été composées où l’UFR était sur la même liste que les responsables de la mouvance à Mali par exemple. Ceci n’a pas posé des problèmes en d’autres qualités à ce stade, il ya environs 14 démembrements qui ont été composés normalement. Une dizaine en phase de composition et 14 autres pour lesquels on a des difficultés. L’opposition a engagé une démarche avant. Nous avons déjà discuté avec le ministre de la Justice, qui a estimé que c’était pertinent et qu’il fallait agir tout de suite. Il n’a pas répondu à nos préoccupations. Le ministre de l’Administration du territoire également, qui est ministre de tutelle des partis politiques. Tous les deux ont estimé en principe que c’était inadmissible et on a aucune réaction de leur part. Après, on s’est tourné vers les juridictions pour leur demander d’arbitrer. En Guinée, il appartient à la justice d’interpréter la loi. Je crois que rien qu’en interprétant la loi, la définition d’un parti politique de l’opposition, la charte des partis politiques l’a prévu, rien qu’en se basant dans l’interprétation de la loi, je crois qu’on peut clore ce débat. Et comme derrière, il ya l’entente entre l’UFR et la mouvance présidentielle, c’est pour créer le désordre.
Alors on crée des polémiques de ce genre pour faire diversion. En attendant ça fait partie des stratégies des politiques politiciennes du pouvoir pour occuper le peuple à penser à certaines choses au lieu de faire face à ce qui est le quotidien des Guinéens, qui est aujourd’hui caractérisé par la misère et le désespoir.
Votre mot de la fin…
Le mot de la fin, c’est tout d’abord de vous remercier pour m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer dans votre organe de presse, et aussi dire au peuple de Guinée qu’il ya un espoir, malgré que la situation est difficile, et pour tous les peuples qui se sont affranchis de certaines situations comme celle que nous sommes en train de vivre, ce sont les peuples qui ont eu l’audace de lutter, et ceux-ci engagent la responsabilité de chacun de nous. Quelque fois il ya des choses qui dépassent les problèmes politiques. C’est une question de survie pour toute une nation, pour tout un peuple. Le Bloc Libéral continue d’œuvrer et demande à tous les compatriotes de se mobiliser autour de lui, pour non seulement défendre les principes républicains, mais aussi pour promouvoir des valeurs.
La Guinée mérite mieux plus ce qu’elle est en train de vivre aujourd’hui. Mais chacun de nous doit s’y engager pour changer le cours de l’histoire. Le contexte actuel impose le renouvellement de la classe politique et l’émergence d’un nouveau leadership. Je crois qu’une classe politique vieillissante, ça c’est un fait qui est complètement en décalage avec la réalité. On ne peut pas y compter. Alors, il faut miser sur l’émergence des nouveaux leaderships, et promouvoir des nouvelles valeurs pour que la Guinée puisse mettre fin à ce cycle d’échec, afin d’inscrire notre pays dans une dynamique de réussite. Je vous remercie.
Entretien réalisé par Alpha Amadou et Sadjo Diallo