Dame Sanaba Kaba Camara aurait reçu le quitus du palais Sekhoutouréa pour faire le ménage au sein de la section des jeunes du RPG. D’après des sources proches du parti, sa mission consisterait à pousser vers la sortie les meneurs de fronde, dont leur porte-parole Aboubacar Sidiki Camara, devenu une épine dans le pied de la direction du parti. Mais en attendant, il serait question de radier des effectifs de la Fonction publique un certain Cheick Oumar Traoré, une des fortes têtes du groupe.
La tenue des réunions du Bureau politique du RPG-arc-en-ciel auraient déjà commencé au palais Sékhoutouréa. Et ce serait lors d’une de ses récentes rencontre que Mme le ministre Sanaba Kaba Camara aurait été instruit de gérer le cas des frondeurs. L’objectif de la mission étant de pousser vers la sortie tous ceux qui refuseront de rentrer dans le rang. D’après des sources proches du parti, Aboubacar Sidiki Camara, porte-parole des frondeurs serait notamment dans le collimateur de la direction du parti. Mais c’est surtout le cas d’un certain Cheick Oumar Traoré qui serait mis sur la table. Ce dernier serait en effet un agent de la Fonction publique. Il serait question dit-on de le radier des effectifs, pour « insubordination. » Le parti au pouvoir compte ainsi user de toutes les menaces pour régler les comptes à ceux qui demandent des réformes au sein du parti.
Comme il fallait s’y attendre, les récentes sorties dans la presse de ce jeune, qui veut sortir des sentiers battus, seraient perçues comme un crime de lèse-majesté.
Il faut rappeler que dans un entretien accordé au site guineematin.com au début du mois de main, Aboubacar Sidiki Camara, porte-parole des frondeurs du RPG arc-en-ciel avait insisté sur la nécessité de réformer le parti au pouvoir, qui est aujourd’hui à bout de souffle. Il avait également eu la présence d’esprit de déplorer le caractère versatile de certains cadres du parti, de faire double jeu, dans cette crise qui sévit au sein du RPG, depuis maintenant plus d’un trimestre. D’ailleurs, le président Alpha Condé en viendra au même constat lors d’un de ses derniers passages au siège du parti au quartier gbessia. Il avait fait savoir à la foule de militants qu’il savait bien qui tirait les ficelles dans cette crise qui affecte son parti. Qu’il s’agissait bien de cadres qui joueraient les pompiers pyromanes. Tout en prévenant que le moment venu, les choses allaient se clarifier.
Le porte-parole des frondeurs avait mis cette occasion à profit pour révéler la fameuse affaire des 13 milliards de francs guinéens octroyés au Parti de l’unité et du progrès (PUP), pour financer ses activités, dans le cadre de son alliance avec la majorité présidentielle. C’était en prélude à la dernière présidentielle, selon lui. Une révélation qui a mis le feu aux poudres au sein de cette formation politique, qui a du mal à survivre à son défunt président Lansana Conté.
Il faut dire que le jeune Aboubacar Sidiki Camara a marqué les esprits par son outrecuidance. Car oser tenir tête aux barons du RPG, pour un jeune de son âge, sort de l’ordinaire. Quand on sait que les formations politiques sont généralement des institutions qui sur le continent, inculquent à leurs membres le culte de la personnalité. Le leader étant quasiment le principal financier, ne tolère pas outre mesure d’être contredit par un quelconque « sujet ». C’est le président du parti qui décide de tout, et les autres ne sont là que pour servir de faire valoir. Avec cette fronde, rien ne sera plus comme avant au sein du RPG. Il revient aux frondeurs de persister dans leurs revendications, quelques soient les menaces que la direction du parti ferait planer sur leurs têtes. Comme c’est le cas en ce moment, avec la volonté qu’on attribuerait aux barons du parti de se débarrasser des jeunes loups aux dents longues.
Mamady 1 Condé