Censure

Le paradis devenu enfer à cause du péché de la prévarication (Un billet de Laye Bamba)

Dans le ponant de la grande Afrique, là-bas, face au majestueux océan atlantique, s’étend un territoire aux mille et une rivières. Le sous-sol y est riche et le sol fertile. Le peuple fier, brave et chaleureux. Mais sur cette étendue aux allures de paradis terrestre, depuis des décennies, la prévarication est devenue le quotidien de bon nombre des habitants en particulier ceux d’en haut. A tel point que pour le petit peuple, vivre en ces lieux s’apparente à être plongé, toute une nuit durant, dans un sommeil cauchemardesque.

Sur le trône de ce désormais royaume de la resquille, plusieurs chefs et sous-chefs avec leurs équipes se sont succédé et pour la majorité le résultat fut le même : la mise à sac de la contrée !

Aujourd’hui le tenant des rênes, ressemblant à un vieux lion portant sur son visage les stigmates de plusieurs années de lutte pour la conquête du pouvoir, se bat et se débat pour obtenir le changement de mentalité de ses congénères. Pendant ce temps, de sombres fantômes du passé non rassasiés par les parts du gâteau commun qu’ils se sont octroyés au détriment de la majorité, reviennent à la charge pour finir la sale besogne qu’ils avaient commencée. Sur l’autel de leurs intérêts égoïstes, ils assassinent l’unité et la quiétude de la cité.

Dans ce décor de grande salle obscure, une petite flamme luit. Une flamme symbole de l’espoir naissant du petit peuple et sur laquelle ne cessent de souffler de sombres personnages tapis dans la pénombre.

Les habitants d’en bas, fatigués de subir les conséquences du dénuement, sont devenus les proies faciles de la manipulation du premier diseur de bonnes aventures. Des pêcheurs en eaux troubles aux intentions inavouables profitent de l’agacement et parfois de la naïveté du petit peuple pour exacerber les contradictions intrasociales.

Des troubadours modernes, souvent plus militants que troubadours, ont un sacré mal à peser le poids et mesurer la portée des mots utilisés dans une atmosphère très souvent explosive.

Dans cette espèce de confusion monstrueuse, la jeunesse de la contrée souvent sans repère se voit confisquer son avenir par des anciens qui pensent à tout sauf à l’intérêt et l’avenir de la contrée.

Lors de mon dernier voyage dans ce paradis devenu enfer à cause du péché de la prévarication sans cesse commis par son élite, oui parce que c’est aussi ma terre mère, je croisai le chemin d’un patriarche à la sagesse immense qui me dit ceci : « Fils, je te sens très perturbé par l’état de notre société et tu as raison! Mais des signes imperceptibles par le novice annoncent l’avènement d’une ère nouvelle qui verra la construction d’une nouvelle société avec une participation active de la jeunesse qui se sera alors réveillée de sa gueule de bois causée par ses aînés. Courage fils, ne désespère point et bats toi toujours aux côtés de ceux qui chérissent cette terre ! »

Ces mots du vieux sage sont venus conforter mon optimisme pour l’avenir de cette contrée aux mille et une richesses.

Puisse Dieu la bénir !

Laye BAMBA, (layebamba80@hotmail.fr)

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