Samedi 4 juin 2016 14H, je cherche une Ă©mission rĂ©crĂ©ative pour combler mes heures de repos. Me voilĂ Ă tout hasard sur la radio du Parlementaire qui passe en direct des dĂ©bats sur le secteur de lâenvironnement dont le Ministre, Madame Christine Sagno, sâĂ©vertue Ă donner des rĂ©ponses à quelques unes des questions posĂ©es.
Je suis tout de suite intĂ©ressĂ© par ces dĂ©bats au cours desquels plusieurs dĂ©putĂ©s prennent Ă tour de rĂŽle la parole pour dresser le diagnostic du secteur, formuler des questions ou faire des propositions de solutions. Je suis heureux de savoir que nos honorables dĂ©putĂ©s sont parfaitement au courant des problĂšmes qui gangrĂšnent notre environnement et qui ont pour noms entre autres coupe abusive du bois, carbonisation, exploitation sauvage  des zones  miniĂšres, feux de brousse, dĂ©boisement des sources dâeau, ensablement des cours dâeau , affairisme des gardes forestiers.
Suivant de prĂšs lâanarchie qui rĂšgne depuis toujours dans le pays, je suis persuadĂ© que ce diagnostic accablant de la gestion de lâenvironnement peut sâappliquer Ă lâidentique Ă tous les autres secteurs dâactivitĂ©s de la GuinĂ©e. Câest alors que se pose Ă moi la question de savoir Ă quoi sert notre Parlement ? En plus de voter les lois et de contrĂŽler lâexĂ©cutif, possĂšde-t-il un pouvoir coercitive sur les membres du gouvernement qui les obligerait Ă travailler loyalement ?
Jâen doute car au vu de ce que jâapprends rĂ©guliĂšrement sur les pratiques maffieuses qui ont cours au sein de cette institution. Par exemple le groupe parlementaire de la majoritĂ© accapare tous les postes jugĂ©s juteux  du Parlement, rĂ©cuse cyniquement les propositions de loi initiĂ©es par lâopposition, organise des votes mĂ©caniques pour faire passer les projets de loi soumis par le prĂ©sident de la rĂ©publique ou par le gouvernement. Par ailleurs nombre de nos dĂ©putĂ©s courent aprĂšs les pots-de-vin avancĂ©s par tel ou tel homme dâaffaires.
Face Ă la triste rĂ©alitĂ© du fonctionnement boiteux de lâhĂ©micycle guinĂ©en, bien des citoyens se demandent, perplexes, vers qui porter leur espoir dâune moralisation des affaires publiques ? Sur qui compter quand les Ă©lus du peuple, censĂ©s dĂ©fendre vaille que vaille la cause du peuple, se complaisent Ă manger dans les mĂȘmes plats de magouille que toutes nos autres institutions du pays ? Un malheur et un dĂ©sespoir infinis !
Walaoulou BILIVOGUIÂ Â Â