C’est pour résoudre le problème de manque de niveau des citoyens notamment dans le milieu scolaire que les professeurs guinéens de français ont créé l’Association guinéenne des professeurs de français. Son lancement a eu lieu samedi 18 juin 2016 dans l’enceinte de l’Institut supérieur des sciences de l’Education de Guinée (ISSEG).
Le but de cette association est de créer l’unité et l’échange entre les professeurs. Aussi être un organe consultatif auprès du ministère et des institutions spécialisées qui contribuera efficacement à la revalorisation de la langue française en Guinée.
Pour Docteur Lansana Camara, directeur général de la formation et du perfectionnement de l’ISSEG : «le français est mal compris par les utilisateurs en Guinée. Pourtant c’est une langue de communication entre les différentes communautés. »
En réalité, nombreux sont des étudiants et des écoliers qui sont en baisse de niveau de français et cela est dû au non suivi des parents et le manque de formation continue au niveau du système éducatif, dit-on.
Pour une solution, El Hadj Ahmed Tidiane Traoré, président de ladite Association, dit qu’il «est souhaitable qu’on se penche sur le nouveau statut du français. Parce que quoi qu’on dise, il demeure une langue de formation ; de communication, et comme l’a dit le docteur, cette langue crée l’unité dans nos sociétés. Donc, on pourrait même proposer à l’Etat les états généraux des professeurs et l’accompagner dans ses efforts».
A travers des séminaires, des échanges, l’Association guinéenne des professeurs de français compte aller très loin.
Relever le défi n’est pas une sinécure. Parce que le constat est très amer: «Aujourd’hui vous verrez dans plusieurs établissements des enseignants de français qui n’ont pas le niveau alors, comment l’étudiant ou l’élève peut être formé si toutefois celui qui le forme a un niveau bas? C’est la raison pour laquelle cette association de professeurs s’est donnée pour mission d’intervenir pour y remédier. Nous envisageons de faire le diagnostic. Puis nous organiserons des conférences pour informer les gens, les sensibiliser pour qu’ils prennent conscience de l’état de dégradation du système éducatif en Guinée», a indiqué, M. Ibrahima Traoré, Secrétaire à la communication et à la documentation de l’Association.
Parlant du métier d’enseignant, Dr Lansana Camara déplore «une démotivation de la fonction enseignante et personne ne veut plus être enseignant en Guinée. Parce que tout simplement ce n’est pas un secteur attractif. Il ne faut pas se gêner de le dire parce que c’est une vérité. Si toutes les conditions étaient créées au sein de cette institution (ISSEG, NDLR) et qu’on ne recrute que par concours on ne serait pas avec une baisse de niveau. Parce que tout serait canalisé à la rentrée. »
A rappeler que c’est sous l’égide d’El Hadj Ahmed Tidiane Traoré, ex ministre de l’Enseignement supérieur que l’Association guinéenne des professeurs de français est créée. Ouverte à l’ensemble des enseignants de Guinée, elle est composée pour le moment d’une quinzaine de membres.
Ismaël sylla pour Guinee7.com