Le discours tenu le 28/05/2016, était riche en révélations souvent exprimées sur le ton de la menace à peine voilée puis de l’ironie; ce discours comportant une marque de projet de société aura laissé entrevoir quelques éléments d’information hélas passés inaperçus, alors qu’ils méritent à la fois réflexion, explication pédagogique et possiblement condamnation…
Sauf qu’au lieu de porter la réflexion sur ces quelques extraits sérieux du discours, le débat dominant au sein du parti au pouvoir qui s’est offert en spectacle a pris le caractère des plus pitoyables où les protagonistes se sentaient piqués dans leurs orgueil et ego surdimensionné sur fond de jeu d’ambitions!
Le débat intellectuel n’étant ni folklorique ni un espace d’expression d’émotions négatives, nous soumettons à l’appréciation des Militants du parti et des Citoyens des points dont nous estimons auraient pu susciter débat.
Et, l’analyse que nous en ferons sera, comme nous nous en sommes toujours imposés, dégagée de toute considération subjective ou partisane. La motivation première étant de participer de l’éveil des consciences dans un paysage socio-politique où l’on ne prend point de recul nécessaire à la production intellectuelle.
Participer de l’éveil des consciences en vue de la maîtrise souveraine de notre destin est à la fois devoir et droit.
Et c’est dans cette perspective donc, que nous soumettons à votre appréciation :
– la critique de la célébration de la date du 17 mai 1991, prétendument considérée comme marquant le retour au pays de «l’opposant historique».
Cette récente cérémonie qui serait organisée par la jeunesse du parti elle-même, illustre combien elle est une victime consentante, c’est à dire volontaire à l’image de celles des autres partis et de la société civile. Cependant, toute conscience qui s’éveille, se libère en se révoltant ! Que vive le sens commun!
Cette date dont dit-on marquer le retour au bercail du professeur après tant d’années passées à l’étranger est une tromperie qui dure depuis vingt-cinq (25) ans !Œuvre d’une certaine élite afin de tenir cyniquement les militants de ce parti dans la situation de culte de la personnalité.
Cette date qui ne résistait à l’effectivité de la réalité historique vient d’être enfin démentie par le professeur dans un élan d’éternel militant; et l’extrait suivant du discours est là d’ailleurs pour le confirmer contrairement à l’opinion répandue.
Dans une sorte d’aveu manifestement gênant et à peine audible, le Président affirme : «Quand je suis venu en 91… Non…je suis venu fin 85…»
Pourquoi continuer à soutenir cette mythique date comme marquant son retour au pays? Militantes et militants, mettez-y fin !
Militantes et militants, pourquoi en lieu et place de ladite date, ne pas choisir la date de création du parti R.P.G qui, selon le Président, est produit d’une certaine évolution/mutation ?
Pourquoi cette date est-elle entretenue ?
Parce qu’elle est l’expression de défiance vis-à-vis d’un pouvoir militaire qui s’était illustré dans la corruption du tissu social et inspirant de la terreur depuis juillet 85, date devenue tristement célèbre et moteur de la mobilisation de mai 91? Faut-il en outre y voir un certain opportunisme ?
Et, pour réaliser la sensibilité de cette situation-là, l’importance de risques de débordement, bref la tension qui caractérisait l’accueil populaire réservé au professeur en ce mai 91, il lui sera dit, selon ses propres termes :
«… On aurait préféré que tu sois tué comme *Benigno Aquino Jr. plutôt que tu ne viennes pas…» !
– poursuivre le Président pour détournement de deniers publics
C’est la mort dans l’âme que nous avons écouté le Président de la République confondre avec une banalité extrême les intérêts du gouvernement donc nationaux avec ceux du parti. Cet extrait qui laisse peu de place à la présomption d’innocence est choquant et devrait normalement déclencher l’ouverture d’une information judiciaire :
«… Quand on était dans l’opposition, ils n’ont pas pu casser le parti; c’est au moment où nous sommes au pouvoir… qui d’entre vous peut avoir plus d’argent que le gouvernement…?…»
– sa présence à l’assemblée générale au siège du parti
Quelles responsabilités -fonctions- sont-elles les siennes dans la direction du parti, et au mépris de notre Constitution ?
Le sens des responsabilités et le souci de crédibilité commandent-ils à la direction et aux Citoyens du parti de prendre la décision d’interdire au Président de la République sa participation à l’assemblée générale du parti.
– la raison de sa divergence avec le professeur Alfa Ibrahima SOW (AIS)
«…qu’est-ce qui a permis au R.P.G de s’implanter? Les militants du PDG…» soutient fièrement le Chef de l’État.
Selon le Président de la République, feu Alfa Ibrahima SOW fut l’un de ses compagnons de lutte politique durant plusieurs décennies mais, la divergence interviendra lorsque, dans l’optique de l’implantation de leur mouvement politique, lui, estima qu’il fallait contacter les anciens militants du P.D.G-R.D.A. Il faut tout de même rappeler que le défunt avait noué un programme d’alliance avec lui à la faveur du second tour des élections de 98 avant de devenir son directeur de campagne…
*le professeur parle de «Benito», mais il nous semble plutôt qu’il faisait référence à l’assassinat à l’aéroport de Manille (Philippines) sous le président Marcosen août 83 de cet opposant de retour d’un exil de trois(3) ans des États-Unis.
M. PENDESSA Amara