Censure

Médias, rites sataniques, corruption : Les révélations d’un proche de Bah Oury

Mohamed Lamine Keita, chargé de communication de M. Bah Oury, vice-président «exclu» de l’UFDG, donne une lecture très critique de la situation sociopolitique de notre pays, par ces temps qui courent. Ce coup de gueule ne ménage pas le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, que M. Kéita accuse de tous les péchés d’Israël.

Bonjour Monsieur Kéita. Vous avez publié récemment une tribune sur la Guinée. Pouvez-vous revenir sur le contenu de ce coup de gueule?

Mohamed Lamine Keita : Alors je pense qu’on ne va pas revenir littéralement sur ce que j’ai eu à dire dans cette tribune mais ce qu’il faut comprendre globalement, c’est qu’il y a un mal cuisant quand on écoute le débat public en Guinée. La société est devenue une source de mensonge, si vous voulez parce que la pensée politique et la pensée futuriste sont devenues tellement basses, que normalement les gens n’arrivent plus à se retrouver dans une phase où elle pourra être enseignée sur ce qui se passe et de réfléchir sur un certain nombre de choses, surtout les problèmes que traverse le pays. Alors je me suis posé la question de savoir quelle est la responsabilité de chacun dans tout ceci. Mais ce qu’il faut comprendre aussi c’est quoi.  Il faut savoir que ceux qui relayent toutes ces informations-là, ceux qui créent ce débat-là au-delà de la société civile, ce sont les commentateurs de ces choses publiques qui sont en premier les journalistes. Aujourd’hui rares sont des journalistes qui vont vers l’information, voire la bonne information sans pour autant la caricaturer ou la dénaturer ou la diriger vers son propre intérêt. Si l’intéressé a des intérêts avec telle ou telle personnalité. Et aujourd’hui qu’est-ce qu’il faille faire? Est-ce qu’il ne faut pas interpeller ces journalistes là pour leur dire effectivement, il y a du grain à moudre. Il y a un débat à faire et ce débat-là, c’est de s’interroger sur les vrais problèmes de la nation. Comment est-ce que nous vivons ? Comment est-ce que nous devrions vivre en société ? C’est quoi la Guinée de demain ? Qu’est-ce que nous allons hériter dans cinq ans ? Voici les questions que les journalistes devaient se poser et essayer de poser sur table dans ces débats. Et quand ils parlent politique, d’interpeller les politiques par rapport à leurs programmes, par rapport à leurs pensées futuristes. Voici pour moi les questions que je me suis posées par rapport à cette responsabilité de ces médias, et nous constatons qu’à partir de là, qu’il y a des frustrations dans les prises de positions. Alors l’autre aspect qui revient, est-ce que c’est le coût de la vie des journalistes qui fait que aujourd’hui, il se vende pour des muettes, derrière ils essayent de détourner l’information ou ils essayent d’aller au-delà de leurs prérogatives de journalistes. Il se pose la question parce que aujourd’hui la société surtout quand on parle de la politique, cela  est devenu quelque chose de clanique. C’est devenu quelque chose de sectaire et aujourd’hui je suis dans le regret de constater qu’il y a beaucoup d’hommes politiques qui sont dans ces sectes-là qui s’adonnent à des rites qui sont sataniques, parfois eux tous sont dans le secret de la corruption. Alors pourquoi le journaliste ne s’interroge pas aujourd’hui sur ce secret de la corruption. On a vu des assassinats ciblés ici comme l’assassinat de madame Boiro qui à un moment donné s’est intéressée à ces réseaux de corruption là. Aujourd’hui il y a des audits, des enquêtes qui ont été faits. Il y a des responsables qui ont été identifiés mais ces responsables-là, ils sont en train de s’est bomber le torse aujourd’hui, qu’ils défient toute personne qui pourrait publier ces audits-là. Toute personne qui pourrait les incriminer par rapport à tout ce se dit. Quand je prends aujourd’hui l’exemple de Cellou Dalein Diallo qui à chaque fois qu’on parle d’audit en Guinée se bombe le torse pour dire à qui veut l’entendre de publier les audits, s’ils ont des preuves contre lui. C’est parce qu’il y a une protection autour de lui. C’est parce qu’il y a ces  sectes là autour de lui avec lesquelles il a fait les mêmes pratiques qui sont aujourd’hui en train de faillir par rapport à ce qui est la manifestation de la vérité. Alors je me suis posé la question pour savoir, c’est quoi l’avenir de la Guinée dans tout ça. Est-ce que nous ne sommes pas en train d’abdiquer face à la construction d’un Etat ? Est-ce que nous ne sommes pas en train de trahir aujourd’hui nos prédécesseurs qui ont voulu que la  Guinée soit indépendante, qui ont voulu construire un Etat dans lequel nous tous, nous pouvions vivre, un Etat fort ? Est-ce que nous ne sommes pas en train d’abdiquer face à cette responsabilité? Qu’est-ce les générations futures vont dire de nous demain ? Donc pour moi il fallait se poser la question quelle jeunesse aujourd’hui la Guinée doit avoir pour assurer la relève ? Il faut d’abord que la jeunesse aussi prenne la responsabilité maintenant pour qu’elle puisse être rodée dans les affaires de l’Etat dans le fonctionnement de l’administration.  Pour que leurs responsabilités ne soient pas aujourd’hui comme les responsabilités de ce que nous sommes en train d’observer aujourd’hui parce qu’ils n’ont pas eu d’expérience pendant leur jeunesse. Ils se cramponnent sur leurs postes, ils ne veulent pas partir parce qu’ils n’ont pas eu suffisamment ce qu’ils devaient alors avoir, alors que ces mêmes personnes sont coupables de corruption, sont coupables de caricature de l’histoire, sont coupables de beaucoup de forfaitures que cette jeunesse-là ne mérite pas d’hériter. Ce qui est gravissime aujourd’hui, c’est pourquoi j’en appelle à la jeunesse de se remobiliser, de réfléchir, de savoir sur quel base il faut repartir, de savoir où il faut mettre le pied, de s’interroger sur leur futur sinon je pense qu’elle va hériter d’une situation vilainement extraordinaire.  Et derrière, elle ne serait pas prête non seulement à vivre dans ces conditions, aussi elle ne serait pas prête face au défi qui l’attend, c’est pourquoi j’en appelle à une conscientisation, à une fabrication d’un nouveau modèle de jeunes en Guinée. Pour cela, il faut que le gouvernement y participe, il faut que l’Etat y participe, il faut que l’opposition y participe, la société civile  idem. Si nous n’avons pas ce modèle de jeune sur lequel ou sur lesquels les jeunes générations puissent s’inspirer pour faire leur parcours, les plus jeunes générations seront comme les générations d’aujourd’hui, c’est-à-dire sans repère. C’est urgent qu’il y ait une institution nationale aujourd’hui qui suive de près toute l’évaluation des politiques nationales, qui suive l’impact de ces politiques nationales de jeunesse là sur la population, sur la société.

La crise perdure à l’UFDG, pensez-vous que la réconciliation entre Elhadj Cellou Dalein et Monsieur Bah Oury sera encore possible?

Bon, il faut être très prudent en parlant de réconciliation entre monsieur Cellou Dalein et monsieur Bah Oury, président et premier vice-président de l’UFDG. Je vais être clair avec vous Cellou Dalein s’est très mal comporté en vers Bah Oury. Si vous connaissez la genèse de l’UFDG, c’est quelque chose que je ne vais pas vous apprendre aujourd’hui. Depuis la création de l’UFDG en 1991, jusqu’à maintenant, l’accueil de Cellou Dalein par Bah Oury, on ne va pas relater ce qui s’est passé depuis, la façon de l’expulser de l’UFDG, ça a quelque chose de personnel mais au-delà de ça, il y a quelque chose de plus important, c’est la gestion de l’UFDG. Est-ce que Cellou  Dalein gére bien l’UFDG ? Je dis non. Il a fallu que des gens comme moi Lamine Keita parlions de la gestion dictatoriale du parti, c’est-à-dire les décisions unilatérales parfois dictatoriales pour que Cellou Dalein brandisse toutes les armes de l’UFDG, et en abuse d’ailleurs pour prononcer des expulsions et des suspensions parce qu’on a touché du fond à travers le doigt sa mauvaise gestion. L’UFDG ne fonctionne pas normalement et financièrement il a détourné tous les patrimoines de l’UFDG. Et donc il faut que tous ceci soit mis au peigne fin, soit mis sur la table de discussion pour que les gens comprennent ce qui se passe.  Le problème n’est pas entre monsieur Bah Oury et monsieur Cellou Dalein à l’UFDG, le problème de l’UFDG c’est un problème de gestion. Celou Dalein gère mal le parti et au-delà de cela maintenant, il y a une question de valeur, il a failli à son devoir de président et il a trahi la personne qui l’a accueilli dans le parti. Je pense qu’il y a une procédure judiciaire qui est en cours, avant de parler de réconciliation, il faut parler justice parce ce qui a trompé ce pays, le journaliste de Guinée7.com qui a été assassiné parce que c’est prémédité, parce que on voulait tuer ou assassiner Mohamed Kéita. Ousmane Gaoual avait écrit sur sa page facebook le mercredi, 28 Janvier que Bah Oury devait perturber la réunion de 05 février et que tout porte à croire que c’est Lamine Keita qui est l’agneau de sacrifice que Bah Oury veut sacrifier pour déclencher des règlements de compte pour assassinat à l’UFDG. Donc ça veut dire que c’est prémédité. Si Lamine Keita se présentait là-bas avec Bah Oury, on allait éliminer Lamine Keita pour mettre ça sur le dos de Bah Oury et dire que voici ce qu’on s’était dit, au sein de l’UFDG , il a envoyé ses loubards pour l’éliminer et on l’avait prédit, si ce n’était pas ça, il y avait une deuxième version, un deuxième aspect de la préméditation, c’est-à-dire qu’on a averti la gendarmerie. Elle est arrivée, Bah Oury est arrivé, il tue Bah Oury, la gendarmerie intervient, ils disent que c’est la gendarmerie qui a tué Bah Oury, et finalement Alpha Condé a fait revenir Bah Oury pour l’éliminer comme Sékou Touré l’aurait fait avec Diallo Telly. Donc c’est de la pure préméditation et quand cela est, il faut que justice soit rendue. Quand justice sera rendue, en ce moment, on saura qui est le coupable. Il faut que Cellou Dalein réponde de ses actes de diffamation, parce que Cellou Dalein avait publié un communiqué 30 mn après pour dire que Bah Oury était porteur de l’arme qui a assassiné Mohamed Koula, alors que Bah Oury était la victime qui a failli être assassinée. Il faut que Cellou Dalein répondre à cette diffamation. Est-ce que les gardes de Cellou  Dalein ont le droit de s’armer parce qu’on dit que Bah Oury devait venir à la réunion ? Je pense que non ! Donc le fait  d’armer ses gardes du corps, le fait de les inciter à la violence sur la personne de Bah Oury et sur ma personne et c’est le cas pour Alphadjo « Cosa », qui a été poignardé, Ibrahima Sory Camara qui a été aussi poignardé. Donc le fait est qu’il doit répondre à cela. Mais il doit répondre aussi à la diffamation sur la personne de Bah Oury.

Donc à défaut de la justice, la réconciliation n’est pas possible?

En tout ça là on espère que la justice sera rendue parce que nous sommes confiants en la justice, parce que c’est en elle de toutes les façons qu’il faut se fier parce que c’est une décision de justice. Ce qui  va s’appliquer sur la république ou dans la république, il faut attendre cette décision de justice et voir réellement est-ce que Cellou Dalein est capable de continuer à être responsable de l’UFDG. S’il est coupable de toutes ces forfaitures, là je pense que c’est à la justice de déterminer,  est-ce qu’il est en même de diriger un parti politique. Est-ce qu’il va mériter la confiance des militants et continuer à diriger le parti. C’est la décision de la justice qui peut déterminer tout ça. On est en train de travailler pour que l’UFDG ne se disloque pas, pour que les militants de l’UFDG sachent qu’il n’y a qu’un seul parti. Nous allons travailler tous pour que le parti soit uni, pour que le parti soit fort, soit surtout moderne. Il faut qu’on rompe avec toutes les modes de gouvernance ancienne et que les cadres, les militants puissent jouir de leur liberté de penser, de leur liberté de produire et pouvoir avoir un instrument de conquête de pouvoir très fiable, Incha Allah, on y arrivera.

Ne s’agit-il pas finalement d’une affaire d’égo surdimensionné  à votre avis ?

Je ne pense que ce soit une affaire d’égo, du côté de Bah Oury parce que Bah Oury ce n’est pas sa personne qui est intéressante. Pour preuve, ce n’est pas Bah Oury seulement qui a été exclu du parti. Mamadou Barry a été exclu du parti, Lamine Keita a été soit disant exclu du parti, et c’est la même chose que Bah Oury. Ce n’est pas une lutte entre Cellou Dalein et Monsieur Bah Oury. Cellou a en fait un égo parce qu’il pense que si ce n’est pas lui, personne ne peut diriger l’UFDG. Nous aux côtés de Bah Oury, nous pensons qu’on a un esprit ou des esprits qui convergent vers un idéal. C’est cet idéal que nous sommes en train de défendre. C’est ce qui va triompher sur l’autoritarisme, sur la pensée unique de Cellou Dalein Diallo.

Monsieur Bah Oury et ses avocats ont demandé la levée de l’immunité parlementaire du député Cellou Dalein. Quelle est votre réaction sur cette démarche?

Je salue cette démarche. Ce n’est pas parce qu’on est député, qu’on peut se permettre de mentir sur les gens. Ce n’est pas parce qu’on est député qu’on va se permettre de violenter les gens. On a vu les ordres que Cellou Dalein a donné par rapport aux attaques que Bah Oury et ses proches ont subies.  On a vu la voiture de Bah Oury caillassée à Dabondy, on a vu le cousin de Bah Oury attaqué, défiguré à Bambéto. On  a vu un ressortissant de la même localité que Ousmane Gaoual attaqué à un moment donné à HAFIA une réunion publique  que Bah Oury a organisée. Ce n’est pas parce qu’on est député, qu’on peut se permettre de faire tout cela et rester tranquille chez soi, parce qu’on est député. Puisqu’on ne peut pas être convoqué comme cela par la justice, sans pourtant qu’il y ait une levée de l’immunité parlementaire. Puisque c’est la diffamation, c’est normal que la victime demande à ce qu’il y ait l’immunité parlementaire parce qu’il n’y a pas un homme qui est au-dessus d’un autre.

L’opposition menace de reprendre la rue dès après le Ramadan. Un commentaire sur cette décision en tant que membre de cette opposition ?

Moi je pense que l’opposition dirigée par Cellou Dalein fait une erreur encore parce que ce n’est pas une stratégie fiable, une stratégie gagnante qui peut faire avancer non seulement l’opposition que le pays tout entier. Aujourd’hui qu’est-ce que nous allons poser comme question? C’est comment être une opposition constructive. Est-ce que la rue résout tous les problèmes. Aujourd’hui nous assistons  sans force à une jeunesse qui se radicalise : qui sort dans les rues, qui pille, qui jette des cailloux par-ci et attaque des personnes par-là, et tout ça Cellou  Dalein a appelé à une manifestation. Il faut se reposer la question, on a le droit de  manifester mais comment manifester. Quelle éducation citoyenne on est en train de donner à ces militants ? Est-ce que c’est cette radicalisation-là ? Est-ce que c’est ce repli identitaire, parce que ses discours ce sont des discours de va-t’en guerre, des discours de victimisation par rapport à son ethnie. Et cela ne peut pas construire un pays, ce sont des jeunes qui sortent dans la rue, ce ne sont pas des enfants à lui ni ses parents ni sa femme. C’est les enfants des autres, c’est le citoyen lambda qui est en train de sortir. Ce que Cellou  Dalein devait faire, c’est de mobiliser sa troupe, de les éduquer, de leur montrer comment est-ce qu’il compte gérer ce pays.

Ce n’est pas Cellou Dalein seul, c’est l’opposition tout entière, Monsieur Kéita?

Ce n’est pas l’opposition entière parce que aujourd’hui c’est lui qui est à la tête de cette opposition dite républicaine, vous avez vu monsieur Kouyaté s’est désolidarisé, Monsieur Sidya Touré n’y est pas.

Monsieur Sidya a déclaré officiellement qu’il n’est plus dans l’opposition…

Ça c’est à voir. Monsieur Sidya Touré, c’est lui qui peut déterminer s’il est de l’opposition ou de la mouvance. Ce qu’il faut comprendre, les gens ont tendance à ne pas comprendre la notion de la politique.

Il dit qu’il n’appartient plus à l’opposition…

S’il dit qu’il n’appartient plus à l’opposition, qu’il est de la mouvance parce que appartenir à l’opposition et être dans la mouvance font deux. Il peut ne pas être dans l’opposition mais n’est pas être aussi dans la mouvance. Maître Abdoulaye Wade a fait toute sa carrière au sein de l’opposition. Il a été plusieurs fois ministre de l’Etat de Abdoul Diouf sans pour autant être de la mouvance présidentielle. Il est resté le principal opposant de Diouf. Je me souviens bien en 99 où il était ministre d’Etat conseiller à la présidence. Il est resté dans l’opposition et les élections qui ont suivi, il a été proclamé président de la république du Sénégal.

Donc ça c’est un autre débat, il ya une nuance. Moi je pense qu’il faut laisser monsieur Sidya Touré se prononcer sur son cas. Au-delà maintenant, au niveau de  l’opposition, seul Cellou   Dalein  est aujourd’hui  en train de forcer qu’il faut aller à cette manifestation. Mais je vais vous dire pour quoi : c’est pour avoir un rendez-vous avec Monsieur Alpha Condé, pour pouvoir négocier encore après qu’il a fait sortir les enfants dans la rue et que certains aient été blessés, d’autres ont perdu leurs biens, d’autres ont été handicapés encore que Dieu nous en garde d’avoir encore des morts.  Aujourd’hui on se pose la question, les armes se trouvent où? Est-ce au niveau de l’armée qui encadre les manifestations ou bien au niveau des militants autour de Cellou  Dalein, le petit clan de Cellou Dalein ? Est-ce que c’est eux qui détiennent les armes parce qu’on a vu le 05 février ses gardes corps tuer un journaliste. Donc si un militant est tué lors de ces manifestations, il va falloir se poser la question de savoir  est-ce que c’est la police ou est-ce que c’est les loubards de Cellou Dalein qui ont fait cela. Donc il faut murir encore la réflexion et essayer de savoir est-ce que c’est une responsabilité aujourd’hui que de mener encore ce pays dans le trou à travers de petites manifestations, qui ne vont être qu’un tremplin pour Cellou Dalein pour obtenir un rendez-vous avec Alpha Condé, pour pouvoir discuter avec lui.

A votre avis est-ce que la Guinée est-elle bien gérée sous Alpha Condé?

Comparativement au régime précédent, je pense qu’il y a eu des avancées. C’est vrai  qu’il reste beaucoup à faire parce qu’il y a la mal gouvernance qui est là. Il y a la corruption au sein des structures étatiques et au sein de l’administration avec les fonctionnaires.

Donc c’est mal géré ?

Non ! J’ai pas dit que c’est mal géré, je donne des explications. On ne répond pas à ce genre de question par un oui ou par un non.  Il va falloir se justifier. Je dis bien que par rapport au régime précédent, il y a eu des avancées. Il reste encore beaucoup à faire parce que la mal gouvernance qu’il a héritée ça continue, la gabegie qu’il a héritée continue, la corruption au près des fonctionnaires qu’il a héritée ça continue et aujourd’hui il y a eu beaucoup d’efforts pour limiter cela. On a des avancées par rapport à tout cela. Il reste beaucoup à faire, je l’inviterai à travailler là-dessus pour pouvoir avoir ce que les Guinéens demandent parce qu’on est loin d’arriver à une panacée.

Lorsque vous dites la malgouvernance, cela sous entend quoi ? Bien géré ou mal géré ?

La mal gouvernance et la mauvaise gestion des fonds, c’est ce que tu es en train de faire de ce que tu as obtenu. Mais ce que tu as trouvé comme système que tu essayes de refaire tant bien que mal. De changer la mentalité, de changer à travers tes nouvelles stratégies, est-ce par une baguette magique tu peux changer la mentalité de tous les fonctionnaires guinéens ou de l’administration. Je pense que ce n’est pas possible. Par rapport à la malgouvernance voici ce qui est, il y a une malgouvernance endémique en Guinée, et ce depuis l’indépendance de ce pays. Le régime Lansana Conté a enfoncé le pays dans une léthargie extraordinaire et aujourd’hui les efforts qui sont en train d’être faits, on est en train d’avancer par rapport à la réduction drastique de cette malgouvernance. Mais je précise encore qu’il y a encore beaucoup à faire, on est loin d’arriver à la norme. J’invite le président d’être ferme dans ses décisions de pouvoir faire place à la pensée, de pouvoir faire place à l’innovation, à l’image des pays qui sont déjà en avance pour pouvoir amener la Guinée de l’avant.

L'indépendant

Entretien réalisé par Alpha Amadou Diallo                                                          

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