Censure

L’UFDG et ses obsessions infantiles pour les marches dites pacifiques (Par Ibrahima Kandja Doukouré)

Fondamentalement, notre pays n’a guère connu des partis politiques dignes de noms, car ils n’ont été et ne sont que des regroupements régionalistes ou ethniques. Contrairement aux autres, le cas de l’UFDG est particulier en ce sens que ce parti n’a pas seulement réuni l’ethnie de son président derrière lui, en plus, il se jure de ne jamais laisser celui qui sera à la présidence de la République diriger le pays tranquillement et dans la paix s’il n’est pas un Diallo, Bah… On appelle ça, pratiquer de régionalisme ou l’ethnocentrisme dans sa pire forme.

Quel sera-t-il l’avenir de la Guinée ? Comment aura-t-elle le développement socioéconomique si chaque « parti politique de nom » réunissait une ethnie ou une région derrière lui, et en plus empêchait avec les faux prétextes ceux qui sont au pouvoir, parce qu’ils ne sont pas de ses membres? Si nous ne faisons pas attention, nous risquerons immanquablement d’aboutir à des indépendances régionales et ainsi chaque regroupement ethnique fera ses conneries chez lui, parce que personne n’acceptera éternellement qu’un pays, auquel Dieu a tout donné et pour lequel il lui suffirait juste un petit effort pour assurer une vie paradisiaque à toutes ses populations, voit son destin compromis dans les sauvageries politiques faites régulièrement par les politiciens de métier et par hasard. Ces mots sont durs à entendre, mais ce sont des solutions à envisager à long terme à moins qu’ils ne changent.

Depuis que l’Honorable Cellou Dalein Diallo et son clan, les politiciens par hasard, ont usurpé la présidence de l’UFDG, la cohésion sociale et le développement socioéconomique dans notre pays semblent lamentablement compromis. Ils profitent à la moindre occasion avec toujours des revendications aussi infantiles que saugrenues et incohérentes et sont accompagnés par les jeunes drogués incessamment par les remontants de l’ethnocentrisme et la haine pour s’adonner à leurs sports favoris: manifestations pacifiques de nom mais violentes en réalité. Le président de l’UFDG et son clan, qui sont de surcroît députés, ne semblent connaitre qu’un seul article de la constitution, le fameux article 10 en sa partie comprise (bêtement) par eux comme « Marchez, marchez, encore marchez,..  » et interprétée follement par les jeunes militants de ce parti comme « Sortez et détruisez tout ce que vous verrez ». Pourtant, la moindre compréhension de la loi pour toute personne qui a écouté un juriste, ne serait-ce qu’un minimum de temps, est qu’aucune loi ne fait qu’autoriser ; en plus, elle interdit et mieux, elle punit. En outre, la moindre chose qu’un peuple attend de la part d’un politicien, surtout si c’est un patriote, est de ne jamais compliquer d’avantage sa situation, mais au contraire de l’améliorer. Un politicien a toujours un autre choix s’il se bat vraiment pour ses compatriotes, plutôt que de mettre en périr leur inquiétude sociale.

On ne peut vraiment pas faire grand-chose pour les gens comme le président de l’UFDG et son clan dans le but de les ramener à la raison, parce qu’ils ont longtemps vécu dans le mensonge, la tromperie et la manipulation de ceux qui leur font confiance, de telle sorte que ceux-ci les ont crus comme étant la vérité et un code de conduite normal. Cependant, on garde l’espoir d’aider les jeunes qui sont en train de les suivre aveuglement, à ouvrir les yeux et à prendre conscience de ce qu’ils sont et font.

La première tromperie de ces gens est de faire croire à l’opinion nationale et internationale que cette opposition radicale, têtue et dévastatrice qui a manifesté tout au long du premier mandat du fameux professeur Condé et qui projette de les recommencer, serait constituée de plus d’une dizaine de partis politiques. Peut-être, voudraient-ils nous faire croire que les sieurs Aboubacar Sylla, Faya Millimono, Mouctar Diallo, Jean Marc Telliano ou Silla Bah… ont des partis politiques? Ce que ces hommes ont ressemblent laconiquement plus à des entreprises familiales, qui n’ont même pas réussi à employer tous les membres de leurs familles respectives, qu’à des partis politiques. Ils auraient été bien utiles pour leurs familles et la Guinée s’ils étaient des entrepreneurs ne seraient-ce familiaux. Mais ce choix leur semble difficile parce qu’il appelle des talents et exige l’honnêteté qui serait totalement différente de la fourberie et de la bêtise auxquelles ils s’adonnent sous l’étiquette de politiciens. Si la politique devient mensonge et propagande, alors il n’est guère étonnant que les spécialistes en la matière prennent la tête. Quoi qu’il en soit, on aimerait bien demander à El Hadj Cellou, combien de personnes ces partis mettront-ils dans la rue au compte des prochaines destructions qu’il projette de faire. D’ailleurs, l’UFR, le PEDN et la NGR qui étaient théoriquement les troisième, quatrième et cinquième forces politiques du pays, avaient manifesté à ses côtés pendant une bonne partie du premier mandat, mais combien de militants ont-ils perdu parmi les soixante-dix jeunes tués dans ces barbaries politiques? Le seul parti ou regroupement ethnique qui marche haineusement en Guinée depuis 2010 est l’UFDG. Peut-être, les apports des autres ont été et seront sans doute la « multicoloration » ethnique dans la forme, mais le fond est que les manifestants et perdants sont Diallo, Bah…

Nos pseudo politiciens n’ont toujours pas compris que l’UFDG se sert d’eux, car il n’a besoin ni des militants (qu’ils n’ont d’ailleurs pas) ni de leur argent. Ce parti attend d’eux qu’ils l’accompagnent à lire des communiqués, à les assister dans leurs conférences de presse, en prétendant ainsi que cette opposition est multicolore, se bat pour des nobles causes. Pourtant, ses agissements sont plus motivés par la haine et la frustration d’avoir perdu des élections qu’ils ne pouvaient point gagner (même pas en rêve), à cause des raccourcis de son bureau politique national. N’est-ce pas la raison qui a fait gratuitement de M. Aboubacar Sylla un député ? Combien les Dr Oussou Fofana et autres ont-ils amené à ce parti?

La deuxième manipulation de ce parti est de prétendre se battre contre la dictature, l’injustice, le manque de dialogue et pour la transparence des élections ou le respect des droits de l’homme. La vérité est que ce parti, après avoir fait croire à ses militants qui ne sont fondamentalement que les parents de son président (neveux, nièces, cousins ou cousines) que sa défaite en 2010 était celle du Fouta contre le Manding, commença à s’opposer au nouvel élu, au sens africain du mot (c’est-à-dire s’opposer à sa personne, à tous ses actes sans aucune exception, même à toute personne qui prononce son nom) avant même son investiture. Celui qui parle de dialogue y va en étant prêt à accepter des compromis et à faire des concessions, mais celui qui pose toujours des équations, qui n’admettent que les solutions uniques et improbables à trouver, cherche des faux prétextes.

Pour la justice et le respect des droits de l’homme, on aimerait bien lui demander comment il convaincra le monde en chantant à droite que le régime du fameux Condé a tué plus d’une soixantaine de ses militants dans les marches passées (et Dieu seul sait combien périront encore), alors qu’à gauche, il était prêt à signer une alliance électorale avec le capitaine Dadis qu’il a accusé ouvertement d’en avoir tué plus de 157, avec des viols de femmes à ciel ouvert, qu’il a considéré comme étant le premier coupable pendant plus de cinq ans tout en réclamant plus de quatre-vingt pourcent des victimes.

Quant à la transparence des élections, on souhaiterait encore bien lui demander qu’est-ce qu’il a gagné politiquement depuis 2010, parce que ses 44 pour cent obtenus par ses raccourcis politiques ont chuté à seulement 37 députés en 2013, remportés exclusivement dans les préfectures du Fouta, plus Télimélé, Dinguiraye et deux communes de Conakry, pour se retrouver à moins de 35 pour cent en 2015. L’ironie est que même sans les troubles qui ont éclaté à Conakry et dans quelques préfectures, il aurait eu le même résultat. Donc à quoi avaient servi ces manifestations ? Actuellement, toutes ces communes sont dirigées par ses hommes, les marches telles qu’on les a connues changeraient en quoi ces situations ? Surtout que ceux qui marchent sortent en ayant dans les têtes de tuer ou d’être tués. C’est pourquoi, ceux qui marchent ne sont pas moins bêtes que ceux qui tirent. Autre chose, on a toutes les raisons de craindre pour les futures destructions, parce que les balles perdues ne proviendraient plus d’un seul côté. En tout cas, la famille de Mohamed Koula Diallo ne dira point le contraire.

Il n’est de secret pour personne que parmi les manières de tricher dans les élections avec les partis ethniques comme les nôtres il y a les éloignements des bureaux de vote dans certaines zones, les empêchements de certaines personnes de se recenser et de voter ou encore la diminution de l’électorat dans certaines préfectures et l’augmentation dans d’autres… Dans cette lutte, le moins qu’on puisse dire est que ce parti s’est égaré du chemin. Après chaque élection depuis 2010, ce sont seulement les militants qui sont surpris et M. Cellou et son clan ont toujours pris les devants. D’ailleurs, il aurait préféré brûler notre pays après la présidentielle d’octobre dernier plutôt que de reconnaître qu’il avait perdu. Il s’agissait de choisir entre sa vie et la paix en Guinée car après avoir fait les massacres du 28 septembre une affaire personnelle et manipulé tous les événements historiques de notre pays pour des fins politiques, en perdant même son âme pour une illusion, l’heure des comptes avait sonné.

Enfin, l’illusion que ce parti est en train de faire croire à ses militants est qu’il aura avec sa politique actuelle un président de la République. Même pas en rêve, et l’ancien Premier ministre en est vraiment conscient. Ce parti, avec sa politique actuelle, perdra même dans un face-à-face avec Jean Marc Telliano. Tout ce dont il aura besoin, ce serait la campagne pour être au deuxième tour. Sa politique actuelle aidera tout adversaire à faire comme Alpha Condé a fait en 2010 : trois contre une. La manipulation du fameux professeur était certes dangereuse pour la Guinée, mais le fait qu’il a été cru et suivi par beaucoup de Guinéens était pire.

En conclusion, M. Diallo et son clan n’organisent pas les marches pour les Guinéens en général et ni pour les militants de l’UFDG en particulier, dont ils prétendent défendre les intérêts, ils le font pour eux-mêmes. Ils sont même obsédés par elles. Aussi incroyable qu’il semblerait, ces hommes n’ont eu leur salut, fortune et statut social qu’en continuant à droguer impitoyablement les militants de l’UFDG par les remontants de l’ethnocentrisme et la haine pour ainsi passer de pays en pays et de continent en continent amasser de la fortune pour une cause déjà perdue. C’est une des raisons qui poussa d’ailleurs M. Bah Oury à vouloir mettre fin à cette association des ressortissants, car tout ce que Thierno amasse, il le fait pour lui seul. L’histoire risque de retenir que l’Honorable Cellou Dalein a vécu riche et ressemblait plus à un PDG qui a bâti son empire dans l’utilisation de toute une ethnie pour des fins personnelles qu’à quelqu’un mort après avoir été un président de la Guinée. Les marches pacifiques de nom mais violentes dans les faits, certes compliqueront les tâches de ceux qui sont au pouvoir, mais causeront plus de malheurs aux Guinéens et pourtant ce sont eux qui éliront leur président.

Si les anciens Premiers ministres et ministres corrompus et qui ont agenouillé l’économie de notre pays, se sont subitement rendus compte qu’ils leur faudrait seulement mentir, tromper et manipuler les ethnies en Guinée pour qu’on se taise sur leur passé déshonorant ou pour redorer leur blason, ils ne les abandonneraient pour rien au monde. Il en est de même pour ceux qui ont passé une bonne partie de leur vie à errer dans le monde, en n’apportant guère grand-chose ni pour eux-mêmes ni pour nous, et ont pris conscience qu’il leur suffirait simplement de mélanger les ethnies en Guinée pour usurper le pouvoir et espérer même y passer le reste de leur vie. C’est le malheur actuel de la Guinée.

Ibrahima Kandja Doukouré

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