L’Institution nationale indépendante des droits de l’homme (INIDH) dont la naissance s’est déroulée au forceps, traverse une zone de turbulence, qui pourrait miner son bon fonctionnement, à l’allure où vont les choses.
A moins que les frondeurs, qui ont l’air de vouloir la tête du président de l’institution Mamady Kaba, ne se ravisent pour accepter de laver le linge sale en famille. Ce qui serait tout à leur honneur, vu que les arguments qu’ils avancent contre leur président ne seraient pas assez solides pour s’offrir sa tête.
C’est du moins l’avis de maints observateurs, qui ont pu parcourir le courrier adressé à la Cour Constitutionnelle par le vice- président chargé de l’Administration, le vice- président chargé des relations avec les institutions et le rapporteur général ont saisi la Cour Constitutionnelle le 24 juin 2016, dans le but de lui «faire constater les violations répétées de la loi organique L 008/CNT/2011
portant organisation et fonctionnement de l’Institution nationale indépendante des droits humains et du Règlement Intérieur de l’INIDH par le président Mamady Kaba et solliciter l’intervention de celle-ci pour faire assurer un fonctionnement régulier des organes de l’institution. »
Que peut-on reprocher à un président de l’INIDH, parent pauvre des institutions républicaines, qui n’est toujours pas doté d’un véhicule de fonction. Encore moins d’un fonds de souveraineté, auquel il a pourtant droit, selon les principes fondateurs de l’institution. De la gestion des subventions accordées par l’Etat guinéen à l’INDH
La structure n’aurait à ce jour reçu que deux tranches de cette subvention qui s’élèverait à 500 millions par tranche. Si la première enveloppe versée en décembre dernier avait été repartie entre les commissaires, pour leur permettre de souffler un peu, car n’ayant pas de salaires disponibles pour le moment, faute de trésorerie, cette fois avec les 500 millions de francs guinéens qui ont été logés sur le compte de l’institution, le président Mamady Kaba, compte bien les utiliser à bon escient. Et c’est bien l’origine de la pomme de discorde entre lui et ses collaborateurs, qui s’étaient empressés de suggérer à ce que ledit montant soit aussi reparti entre les commissaires.
Pour le président de l’INIDH, ils ne feront que tuer la poule aux œufs d’or, s’ils se complaisent à se repartir simplement les subventions, aussi maigres soient-elles, sans laisser aucune trace sur le terrain. Car l’institution doit avant tout être à l’avant-garde de la défense des droits humains dans notre pays.
Il est regrettable que depuis sa mise en place, il y a environ trois années, l’INIDH soit encore à l’état de tâtonnement. Car mis à part les prises de position osées de Kaba contre certaines violations des
droits humains, la structure n’est à ce jour deux activités depuis sa naissance, dont le monitoring électoral et la mission effectuée récemment à Mali, en Moyenne Guinée.
De la convocation des sessions plénières
La convocation des sessions plénières est assujettie au paiement des primes de session.
Des primes dont la valeur est fixée par décret présidentiel. Ce qui n’aurait toujours pas été fait à ce jour.
Du fonctionnement de la commission protection
A ce niveau, Frédéric Kolié, président de l’ONG les Mêmes droits pour tous (MDPT), qui préside cette commission se servirait plutôt de l’institution comme un tremplin. C’est du moins ce qui révèle nos
enquêtes, puisqu’il n’a jamais eu le temps de convoquer de travaux autour des cas de violation des droits dont l’institution a été saisie, récemment. Comme cette vidéo sur la torture devenue virale sur
la toile, ou les événements survenus dans la localité de Mali.
Frédéric Kolié a préféré simplement se rendre en Norvège pour le compte de son ONG, que de faire partie de la mission organisée sur Mali, par l’institution.
Sans oublier que le président de la commission est prompt à cosigner des communiqués avec la FIDH et l’OGDH, pour tout ce qui concerne le secteur des droits humains en Guinée, que de remplir ses prérogatives au niveau de l’INIDH. Et comme si le ridicule ne tuait pas, c’est le même M. Kolié qui a lancé une pétition en vue de recueillir des signatures, dans le but de se payer la tête du président.
Ce qui lui ouvrirait un boulevard pour arracher le fauteuil.
Ces querelles de clocher qui minent l’institution, seraient entretenues donc par de petits malins, qui n’auraient qu’une seule préoccupation, celle de tirer les marrons du feu.
Moise Haba