Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a officiellement lancé la campagne nationale pour l’abandon des mutilations génitales féminines ce mercredi 03 aout 2016 dans la salle du 28 septembre du Palais du peuple. En présence de la Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, Sanaba Kaba, des représentants des partenaires que l’UNICEF, l’Ambassade des Etats-Unis en Guinée et l’UNFPA.
« Engageons-nous pour des vacances sans excision », tel est le slogan prononcé par Mamady youla qui a réitéré la ferme détermination du Gouvernement a œuvré dans cette campagne pour la fin de mutilations génitales féminines. A l’occasion de cette rencontre, le Premier Ministre a rappelé l’adhésion de la Guinée à la quasi-totalité des instruments juridiques et internationaux de protection, de promotion de la femme et de la jeune fille ; avant d’insister sur le fait que notre pays s’est résolument engagé sur la voie de leur application en vue du respect de l’intégrité physique, morale et l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard de la couche féminine afin de préserver leur plein épanouissement.
Ainsi, dans son propos, le Chef du Gouvernement a lancé un appel à toutes les composantes sociales de la nation, y compris les parents, à se sentir pleinement concernés par cette campagne en vue d’une transformation positive de cette norme sociale séculaire et complètement dépassée.
Quelques minutes auparavant, Sanaba Kaba, Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance a précisé que son combat inlassable depuis sa prise de fonction pour la lutte contre ce phénomène qui gangrène la vie sociale guinéenne ; rappelant que le taux de prévalence de cette pratique dans notre pays est l’un des plus élevés monde, classant notre pays au rang de deuxième après la Somalie. Il s’agit là du taux le plus élevé de la région ouest-africaine. Plus loin, la Ministre Sanaba Kaba a dit que : «La réalisation de cette campagne sous le sceau de messages uniformes permettra d’aborder sans doute les enjeux, notamment culturels, sur le sujet et d’insister sur l’importance de la préservation de l’intégrité physique de la jeune fille. Ainsi, tout au long de la campagne, il sera organisé par le Ministère et ses partenaires, des actions de plaidoyer, de sensibilisation et de mobilisation des communautés sur les questions des MGF, des ateliers de renforcement des capacités des acteurs sectoriels et la production d’émissions publiques sur les femmes et les jeunes filles».
Pour faire face à ce défi gargantuesque, la Guinée, remarquablement appuyée par ses partenaires lancent donc à compter de ce jour cette campagne de mobilisation sociale et de plaidoyer. Ladite campagne permettra également de procéder à une large sensibilisation des décideurs et populations à tous les niveaux, face au danger qu’entraîne la pratique de l’excision chez la femme.
Face à cette situation, la Coordonnatrice du Système des Nations-Unies, Séraphine Wakana, a fait savoir, qu’en dépit des avancées significatives enregistrées dans la lutte contre ce fléau qui s’est traduit dernièrement par l’adhésion des religieux à participer pleinement à cette lutte, la situation des MGF en Guinée reste préoccupante, avec un taux moyen de prévalence de 97% chez les filles/femmes de 15 à 49 ans.
A son tour, le conseiller politique à l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique en Guinée, Régis Prevot a indiqué que «la population guinéenne doit être largement informée que l’abandon de l’excision ne sera pas imposée de l’extérieur et mais plutôt que ce combat nécessite l’implication de tout le monde».
En présidant cette cérémonie de lancement, le Premier ministre, Mamady Youla a réitéré l’engagement du gouvernement guinéen, à inscrire la lutte contre les MGF dans ses priorités, avant de dire que son gouvernement sera présent dans toutes les actions organisées pour mettre fin à cette pratique.
Pour terminer, rappellons que selon la Loi L/2000/010/AN du 10 juillet 2000 adoptant et promulguant, la loi portant sur la Santé et la Reproduction, il est précisé en son article 13 que : «sous réserve des dispositions du Code Pénal, les actes attentatoires aux droits en matière de santé sexuelle, seront incriminés et pénalement réprimés ». Des peines sont prévues dans les articles 407 à 409 du Code de l’Enfant Guinéen (Loi L/2008/011/011/AN du 19 août 2008).
Source : La Cellule de Communication du Gouvernement