Tous ceux qui connaissent et qui aiment le football guinéen sont sensibles et submergés de joie et de fierté par le transfert mirifique et mirobolant jamais égalés de Paul Pogba par aucun Africain, encore moins un guinéen.
Un petit retour dans les années 70 pour se souvenir et dire que la rumeur disait que Salif Kéita « Domingo », du Mali, avait confié que s’il avait Kandia, Maxime, Petit Sory et Chérif Souleymane dans la ligne d’attaque de Saint-Etienne, la coupe d’Europe lui appartenait. La Révolution était hermétique. Plus tard, avec la libéralisation économique et la libre circulation, la Guinée avait eu ses footballeurs professionnels, mais aucun n’a été dans des équipes de pointe comme La Juventus et Manchester United, et de surcroît, avec un contrat aussi fabuleux de 120 millions d’euros. Fait sans précédent, cela pourrait faire des jaloux, notamment dans le rang de ceux qui pensent que Paul « Pogboum » n’a pas le registre et le galon de Ronaldo, de Messi et d’autres, et qui ont coûté moins. Qu’à cela ne tienne, puisque la nécessité tactique absolue fait la valeur marchande d’un joueur, il faudrait demander les explications à José Mourinho pourquoi il a tenu à avoir ce pion dans son système, et s’il suffirait à compléter le chaînon manquant qu’il lui fallait, à tout prix.
Au-delà des raisons de ce transfert du siècle et de la qualité du joueur, il faut que les Guinéens gardent leur objectivité nationale : Paul Pogba n’évoluera jamais plus sous les couleurs guinéennes, ses frères, oui. C’est à eux que nous souhaitons d’atteindre et de dépasser le talent et le niveau de Paul, auquel, nous souhaitons beaucoup de protection et de chance pour continuer de nous régaler, comme nous le faisons pour les autres figures du foot international.
Paul Pogba ne fait absolument et aucunement la fierté de la Guinée, même s’il est l’admiration de tous les Guinéens. Cette précision a son importance pour les générations montantes. Il faut cultiver le patriotisme. Une fierté nationale signifie être le porte-étendard accompagné de l’hymne national de la Guinée, tel ne sera jamais le cas…
Moïse Sidibé