Le vendredi dernier, Thierno Hamidou Diallo, victime enregistrée lors de la dernière manifestation de l’opposition, a regagné sa dernière demeure, au cimetière de Bambeto, après la prière de 14 heures GMT. Lors de cette cérémonie funèbre, le chef de file de l’opposition, a tenu un discours fielleux, promettant des manifestations populaires qui s’étendront à tout le pays, dès après le départ des pèlerins pour la Mecque.
Les obsèques du défunt Thierno Hamidou Diallo ont mobilisé des acteurs politiques ainsi que des parents, amis et militants de l’opposition. Ce, malgré la forte pluie qui s’est abattait sur la capitale le vendredi dernier. Dans la foule on lisait sur des pancartes des slogans comme « justice pour nos morts », « y en a marre de la barbarie policière », « à bas l’injustice », ou encore « Ratoma dit non à la barbarie policière ».
Dans son discours de circonstance, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition s’est insurgé contre « l’injustice » que subissent les victimes de « la répression exercée» par les forces de l’ordre sur les citoyens.
« Nous souhaitons que ça soit la dernière victime de la barbarie des forces de l’ordre du régime Alpha Condé. Thierno Hamidou Diallo est la 73ème victime de la répression sanglante infligée à notre peuple. Parce que ce n’est pas à l’UFDG, ce n’est pas à l’opposition républicaine, c’est au peuple de Guinée qu’on a infligé cette répression, en violation flagrante de la disposition de la loi. Aujourd’hui, il ne faut pas qu’on fléchisse, il faut qu’on continue la lutte pour que ceux qui sont morts avant Thierno Hamidou bénéficient de la justice», a tempêté Dalein. Présent à cette cérémonie, le président du groupe parlementaire de la mouvance, a pour sa part reconnu la responsabilité des hommes politiques dans la division dans laquelle vivent les Guinéens aujourd’hui. Il a appelé les Guinéens à la prise de conscience. Pour lui, l’implication de tout un chacun surtout des hommes de medias est nécessaire, pour ressouder le tissu social.
« Ce sont nous les politiciens qui essayons de diviser les Guinéens, sinon les Guinéens continuent toujours d’enterrer leurs morts ensemble, de faire le mariage ensemble, et de faire leurs baptêmes ensemble. Nous devons revenir à ce que nos populations sont en train de faire, et de nous montrer que la Guinée est indivisible. Il faut que vous de la presse, vous appreniez à savoir ou à faire comprendre aux Guinéens que la Guinée n’est pas divisée en quatre régions mais la Guinée est composée de quatre régions naturelles. C’est notre faute, et que nous devons plutôt les suivre, pour rester ensemble, et c’est un peu cet exemple, qu’on est en train de donner pour que non seulement les politiques qui sont en train de les diviser, nous revenions pour dire qu’il n’y aura jamais de Guinée fiable, sans tous les fils de la Guinée», a prêché Amadou Damaro Camara, dont la présence à ces funérailles est une première pour un membre de la majorité présidentielle.
Pour rappel, Thierno Hamidou Diallo, âgé d’une vingtaine d’année a été tué mardi dernier à Bambeto, lors de la manifestation de l’opposition. Alors qu’il tentait de suspendre son linge dans son appartement, dans un immeuble se trouvant le long de l’autoroute le prince. Concernant cet assassinat, un suspect a été déjà auditionné par la Direction centrale de la police judiciaire. Il faut signaler que cela est une première, surtout qu’il s’agit d’un capitaine de police. Dans les prochains jours, l’opposition compte poursuivre ses manifestations de rue, après le départ des pèlerins guinéens, a annoncé le président de l’UFDG. Cellou Dalein Diallo n’a pas l’air de vouloir relâcher la pression sur le gouvernement, dans ce bras de fer, qui risque de durer. La première marche pacifique des opposants qui s’est déroulée le 16 août dernier a été considérée comme une « réussite » par maints observateurs, vu le nombre impressionnant de militants qui avait pris part à cette manifestation de rue.
Amadou Sadjo Diallo