Censure

Pèlerins bloqués à Conakry sans visas, avion cloué au sol sans passagers, gouvernement comme sapeur-pompier : tout sur le pèlerinage pas très…musulman !

Dans l’attente depuis près de 5 jours au Centre Islamique de Donka, dans la commune de Dixinn à Conakry, des pèlerins guinéens en route pour les lieux Saints de l’islam à la Mecque (Arabie Saoudite), commencent à s’impatienter et sollicitent vivement l’arbitrage du président de la République, chef de l’État, Pr. Alpha Condé, rapporte l’AGP.

Rencontrés jeudi, 25 août 2016 le matin dans les couloirs du Centre Islamique de Donka, principal point de ralliement, certains pèlerins, qui ont requis l’anonymat, ont confié : «Incroyable, mais vrai. Nous sommes-là depuis 5 jours. Nous sommes cloîtrés comme des prisonniers. Ce jeudi, si nous ne sommes pas fixés sur notre sort d’ici le soir, nous allons bloquer la route de Donka-Dixinn, pour nous faire entendre. Depuis 3 jours, nous n’avons pas d’informations fiables par rapport à nos passeports. On ne peut pas payer de l’argent et accepter de souffrir de cette manière. Cela est injuste de la part de la Ligue Islamique».

S’exprimant sur la même situation qui perdure à Conakry, d’autres pèlerins témoignent : «Ici, on passe la nuit en plein air, sur les chaises, tables et sur les bancs, surtout en cette saison de pluies. Or, nous avons payé à la Ligue Islamique la totalité de l’argent qu’on devrait payer. Nous passons toute la journée, assis. C’est ce qui fait que la plupart des femmes ont des pieds légèrement enflés».

En attendant de trouver une solution à leur difficulté, la  plupart des pèlerins qui passent la nuit à la belle étoile, se nourrissent d’arachides, de galettes ou du pain garni de beurre ou de la mayonnaise.

Au Centre islamique de Donka, au-delà des 24 kg de bagage accordés par la Compagnie aérienne chargée du transport des pèlerins, le pesage d’un (01) kg de colis se négocie à 25.000 francs guinéens ou plus avec ‘’Dounia Voyages’’, l’une des Agences de voyages de la place.

Au même moment, un (01) plat de riz s’achète entre 10, 15 et 20.000 francs guinéens. Des mets qui ne donnent pas satisfaction aux acheteurs. L’idéal pour bon nombre, est de remplir le ventre pour tenir la journée.

Abdoul Karim Dioubaté, secrétaire aux Affaires religieuses
Abdoul Karim Dioubaté, secrétaire aux Affaires religieuses

Un appareil de la Compagnie Turkish Air bloqué depuis 24h à l’Aéroport de Conakry pour faute de passagers

Le transport des pèlerins guinéens vers les lieux saints de l’Islam est confronté à d’énormes difficultés d’ordre organisationnel entraînant des perturbations dans la programmation des convois assurés par la compagnie aérienne Turkish Air Line, a constaté l’AGP.

Arrivé à l’Aéroport International de Conakry Gbessia, mercredi, 24 août 2016, aux environs de 11 heures TU, un appareil de ladite compagnie peine à décoller pour faute de passagers.

Au lieu de 350 passagers prévus, l’appareil n’a enregistré que 150 pèlerins. Le reste des passagers se trouve bloqué au Centre Islamique de Donka pour, dit-on, des problèmes liés à l’obtention de Visas.

Devant cette situation, la Compagnie a décidé de reporter son vol pour jeudi, 25 août, dans l’espoir de compléter le reste des passagers.

Selon des témoins, «des centaines de passeports, non encore visés, restent bloqués à l’Ambassade de l’Arabie Saoudite en Guinée, pour des problèmes techniques liés, notamment aux données biométriques des documents déposés.

Les rares passeports contenant les visas arrivent au Centre Islamique en compte goûte, 10, 20, parfois 30».

La colère et l’inquiétude sont lisibles sur les visages des pèlerins qui, d’ailleurs, menacent de protester contre la ‘’mauvaise organisation’’ orchestrée par le Secrétariat général des Affaires Religieuses.

Un pèlerin qui a sollicité gardé l’anonymat, raconte sa mésaventure : «J’ai été convoqué ici lundi, 22 août. Et depuis cette date, je traine dans cette cour sans avoir aucune information claire sur la date réelle de mon départ. Je dors sur les terrasses des bâtiments et je mange du tout et du rien. Car, je n’ai pas ma famille à Conakry. Je demande aux autorités de se pencher sur notre situation.

Les agences de voyages privées se battent au niveau de l’Ambassade d’Arabie Saoudite pour l’obtention des visas pour leurs pèlerins. Mais quant à nous, qui sommes inscrits au compte de l’Etat, nous n’avons personne qui suit nos dossiers», a-t-il déclaré. Il a prévenu : «Faute de solution, nous allons faire entendre nos voix dans les prochaines heures».

Le Secrétariat Général aux Affaires Religieuses met les bouchées doubles pour l’envoi des pèlerins à la Mecque 

pèlerinage

Après 2 années d’interdiction de pèlerinage pour cause d’Ebola, les fidèles musulmans guinéens ont commencé à rallier le Royaume Saoudien depuis ce début de semaine. A travers le Secrétariat Général aux Affaires Religieuses, plusieurs démarches pour le bon déroulement de ce pèlerinage ont été entreprises. Les gouvernements saoudien et guinéen ont notamment procédé à l’installation d’un Comité National d’Appui et d’une cellule consulaire au niveau de l’ambassade qui ont permis de faciliter les démarches pour les pèlerins désireux de se rendre à la Mecque.

De fait, malgré le retard accusé dans l’envoi de l’invitation par le Ministre saoudien en charge du Pèlerinage à son homologue des Affaires Etrangères de la Guinée, le premier convoi des pèlerins guinéens a quitté Conakry 22 Août 2016 par le biais de la compagnie Turkish Airlines.

Cependant, un certain retard et des désagréments ont été constatés ces derniers jours dans l’évolution des préparatifs. Ceux-ci sont essentiellement liés à la procédure d’obtention de visas pour les pèlerins. Face à cette situation, les autorités guinéennes, au plus haut niveau, ont instruit le Gouvernement à prendre toutes les mesures correctives nécessaires afin de pallier aux dysfonctionnements constatés et à accélérer le rythme de départ des convois.

C’est dans cette optique que le Secrétaire Général aux Affaires Religieuses, Abdoul Karim Dioubaté, en compagnie du Grand Imam de la Mosquée Fayçal, Mamadou Saliou Camara, a rencontré les candidats au Hadj cet après-midi pour les rassurer de l’engagement total de l’Etat à leur côté.

Sources: AGP et Cellule de Com du gouvernement  

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