Sidya Touré, leader de l’UFR, sait qu’on ne peut gagner une élection en Guinée sans de fortes alliances. L’homme, dont on dit qu’il gagne le deuxième tour de toute présidentielle face à n’importe quel candidat, a tout de même du mal à accéder à un deuxième tour. Pourtant, il croit encore en son étoile !
En prélude à 2020, il s’est rapproché d’Alpha Condé devenu en réalité son allié naturel. Parce que chez Dalein, ‘‘ça moyen pas’’, comme on le dit en Côte d’Ivoire.
Chez Alpha Condé, qui a fait de lui son ‘‘Haut représentant’’, Sidya est important pour non seulement affaiblir l’opposition, mais aussi pour pérenniser les actions du RPG qui manque de leadership sans Alpha Condé. En un mot ou en mille, si Alpha Condé ne réussit pas à imposer sa candidature en 2020, Sidya Touré, avec qui il partage l’électorat de la Basse Guinée et qui est très présent en Guinée forestière et peut l’être en Haute Guinée, peut être un joker.
Mais il y a un problème : Comment faire passer la pilule au RPG qui, il faut le rappeler, sans Alpha Condé, ressemble à un fauve sans griffes ? Pour que le pouvoir du RPG survive à Alpha Condé, il faut bien penser à un homme de la trempe de Sidya et penser à une sorte de RHDP made in Guinea.
Pour rappel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP en abrégé), est une coalition de partis politiques ivoiriens qui incarne principalement la droite ivoirienne d’obédience houphouétiste, c’est-à-dire se réclamant de l’idéologie politique du fondateur de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. Ces partis ont accompagné Alassane Ouattara dans la conquête du pouvoir en Côte d’Ivoire. Contrairement à l’UFR de Sidya Touré qui, depuis 2010, n’a pas accompagné Alpha Condé. Et c’est ça en fait le handicap du Haut représentant du chef de l’Etat.
Mais Alpha Condé sait que ‘‘quand le temps devant soi se rétrécit, on acquiert plus de modestie, donc de réalisme sur ce que l’on peut encore attendre de sa vie’’. Il garde Sidya, espérant un grand rassemblement, une sorte de Front républicain composé d’un parti de gauche (RPG) et d’un parti de droite (UFR). Une alliance qui pourrait marcher pour les futures élections locales.
Seulement voilà. Alpha Condé a du mal à mettre en place ce mécanisme qui a besoin de plus d’assentiments des caciques du RPG pour lui servir d’huile.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com