Censure

Gouvernement d’ouverture : L’opposition, pas contre si…

L’idée d’un gouvernement d’ouverture commence à faire son chemin dans les débats politiques après la rencontre entre le président Alpha Condé et son principal opposant Cellou Dalein Diallo, le 1er septembre dernier, dans une dynamique de décrispation politique. L’opposition n’y verrait pas de mal, à condition d’avoir les coudées franches pour mener à bien la tâche qui sera confiée à ses mandants.

On se souvient que le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo avait confié à la presse, au lendemain de cette rencontre avec le chef de l’Etat que l’opposition républicaine  ne pouvait exclure l’hypothèse d’une  participation à un gouvernement de consensus, au cas où le besoin arrivait à se poser. Et que tout allait dépendre de la manière dont ils allaient être saisis de la question.

A la veille de sa rencontre le président Alpha Condé, le porte-parole de l’opposition républicaine Aboubacar Sylla, avait déclaré sur les antennes d’une radio privée que l’opposition s’attend à ce que le pouvoir fasse preuve de bonne foi dans ses engagements, dans l’application des accords inter guinéens.

Quant à savoir s’il serait disposé à participer à un gouvernement d’ouverture, le porte-parole de l’opposition avait estimé que cela allait dépendre du programme que pourrait proposer le pouvoir exécutif. Et qu’il fallait éviter surtout de tomber dans l’euphorie, avec le vent de décrispation qui commence à souffler sur l’échiquier politique guinéen.

Aboubacar Sylla a mis l’occasion à profit pour dire que lors de sa prochaine entrevue avec le chef de l’Etat guinéen, il lui fera part « des revendications de l’opposition ainsi que  des objectifs qu’ils recherchent, et les voies et moyens qu’ils comptent utiliser pour atteindre ces objectifs. »

Cette rencontre sera surtout axée sur l’ouverture du dialogue  inter guinéen qui permettra d’aborder les sujets qui fâchent, dont celui lié à la refonte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), institution chargée d’organiser les élections que l’opposition a désavoué.

Finalement le tête-à-tête entre Sylla et Alpha s’est déroulé le 14 septembre dernier au palais présidentiel. Dans son compte rendu à la presse, le président de l’Union des forces du changement n’a fait nulle part mention de cette fameuse question de gouvernement d’ouverture. Il a toutefois salué le fait que le chef de l’Etat ait pris son temps pour prêter une oreille attentive aux préoccupations de l’opposition. Espérant que cela puisse se traduire dans les actes, en termes d’application des accords qui seront issus des accords inter guinéens.

A propos du débat autour de la probable mise en place d’un gouvernement d’ouverture pour aplanir les divergences entre les acteurs politiques,  le camp de la mouvance présidentielle s’abstient pour le moment d’évoquer cette option, que certains observateurs trouvent pourtant très intéressante pour ce pays qui, ces dernières années a été confronté à de nombreuses crises sociopolitiques.

Ce qu’il faut retenir de la position de l’opposition c’est qu’elle ne verrait pas de mal à se faire représenter dans une structure gouvernementale, qui va s’inscrire dans une dynamique de décrispation. Mais à condition qu’elle ne serve pas simplement de caution à un régime en quête d’embellie.

L'indépendant

Aliou Sow

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