Conakry-C’est avec une grande surprise que les citoyens ont écouté un communiqué de grève du syndicat des Banques en Guinée. Grève programmé à la date du 28 septembre 2016, décidée par la Fédération Syndicale des Assurances et Banques de Guinée (FESABAG), en signe de revendications devant les autorités compétentes sur les conditions de vie des travailleurs relevant de ce secteur.
Si dans le fonds la grève se justifie comme un droit reconnu à une corporation, selon les textes fondateurs, dans la forme, cette décision prise par les structures bancaires du pays est un véritable échafaud pour les pauvres citoyens qui attendent de percevoir leurs maigres salaires de la fin de ce mois qui coïncide avec l’ouverture des classes en guinée, après les énormes dépenses effectuées pendant la fête de Tabaski le 12 Août dernier.
Peu importe une grève des banques aux yeux des citoyens, si l’Etat n’avait pas forcé la main des fonctionnaires à être inscrits au virement. Une stratégie d’ailleurs avantageuse lorsqu’elle se fait dans la règle de l’art avec le souci de protéger l’argent du contribuable et le familiariser à la culture de sa gestion financière à travers le modernisme des banque. Evidemment, inutile d’évoquer ici l’intérêt que les banques elles mêmes tirent de cette politique en termes d’argent et de crédibilité en nombre de clientèle. A la vérité, le virement du salaire des fonctionnaires à la banque met fin au système de ‘’Billetage’’ alors dans les pratiques en guinée, avec tous les risques que cela comportait, non seulement liés à une question de moralité des payeurs mais aussi, à la régularité de certains travailleurs qui se gaussent du fonctionnement de leurs services.
Aujourd’hui, point besoin de dire que le changement du comportement des travailleurs, quant à la présence et la régularité à leurs lieux du travail, est plausible. Un système de contrôle des présences à l’appui, a favorise la discipline et aide l’Etat à maitriser la masse salariale.
Alors, pourquoi les structures bancaires de notre pays veulent-elles se servir de cette politique réussie, pour s’exprimer autrement devant les décideurs ? Comment la FESABAG peut-elle utiliser le droit des fonctionnaires comme arme de combat dans ses revendications sectorielles ?
Le différend dont il s’agit, ne regarde nullement le pauvre fonctionnaire qui a besoin de son salaire pour la vie de ses enfants. D’ailleurs, l’éducation assurée des enfants est aussi une assurance pour l’avenir de la Nation. Alors que veut la FESABAG ? Sacrifier l’avenir de ces enfants issus des familles qui n’ont d’autres ressources que le salaire des parents ? Je trouve cela cynique, et choisir la date du 28 septembre comme son jour de grève, l’intention est porteuse de beaucoup de non-dit. La FESABAG ne doit pas oublier que le traumatisme d’un passé très récent ne s’est pas encore émoussé.