M. Abdoulaye Yéro Baldé, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et Aboubacar Sylla, porte-parole de l’Opposition dite Républicaine et fondateur d’écoles privées, étaient parmi les panélistes de la dernière journée du Forum sur la mobilisation et l’utilisation des ressources intérieures, ce samedi 12 novembre. Sur la gestion des ressources allouées à l’éducation, entre les deux, le débat a été houleux.
C’est Aboubacar Sylla qui ouvre le débat : ‘‘dans les années passées, le gouvernement débloquait 300 milliards de nos francs comme financement des bourses des étudiants dans les universités publiques. On a tellement critiqué cet état de fait que cette année l’Etat, pour nous répondre, accorde pour 2017, 400 milliards au compte des bourses dans nos établissement publics.’’
‘‘Sans compter ajoute-t-il, le délabrement des universités publiques qui sont hors d’usages. Si l’Etat s’investissait avec cette somme dans la rénovation de ces universités, non seulement on les aurait mises dans un bon état mais aussi il serait aujourd’hui dans la réalisation d’autres infrastructures universitaires. Ceci amène la Guinée à une situation paradoxale. Un pays qui a besoin des ouvriers qualifiés qui a besoin de cadres moyens et qui forme, à chaque année, 30 à 40 mille cadres supérieurs, sortant de nos universités qui n’ont malheureusement aucun niveau’’.
M. Sylla s’emballait au fur et à mesure qu’il avançait dans ses ‘‘dénonciations’’ et le modérateur intervenait pour ‘‘l’apaiser’’. En vain.
‘‘J’ai récemment entendu parler d’un contrat de signature de 350 millions de dollars pour la construction de quatre universités dont j’en doute même s’il y a eu un appel d’offre à ce marché ou une consultation. Est-ce que ces universités répondront à des normes acceptables’’? s’interroge-t-il.
Les propos de M. Sylla faisaient bouger le ministre Yéro Baldé qui, en guise de réponse, indique qu’ ‘‘en Côte d’Ivoire, la rénovation de trois universités a couté aux autorités près de de 200 milliards de Franc CFA. Soit une valeur de 400 millions de Dollars. Ainsi, au Niger, le coût des quatre universités qu’on allait construire était estimé à 290 millions de Dollars qui n’ont pas les mêmes caractéristiques que les nôtres’’.
Et M. Baldé apparemment agacé par les piques de M. Sylla, d’indiquer que ‘‘les Guinéens doivent cesser d’avoir peur des grosses sommes mais qu’ils regardent la qualité des investissements. Parce qu’on ne peut pas construire aujourd’hui une université pour la casser demain’’.
Non sans rappeler que ‘‘l’université de Sonfonia est une ancienne école de police avec des hangars. Même chose à Kankan c’est un ancien hôpital qu’on a transformé en une université. Également à N’zérokoré c’était une base vie d’une entreprise de construction de route. A Labé il y’a pratiquement pas grand-chose. Sans oublier Gamal Nasser qui fait mal au cœur à ceux qui ont suivi leur formation là-bas. Donc il est tout à fait évident qu’on aille très vite. Parce que la question des infrastructures scolaires doit être une urgence’’.
Aboubacar Sylla qui voulait de nouveau prendre le micro pour réagir aux propos du ministre eut le refus poli mais ferme du modérateur qui réussit ainsi à baisser la tension d’un cran.
Ismael Sylla pour Guinee7.com
