Mme Mama Kanny Diallo, ministre du Plan et de la Coopération était face aux députés cette semaine. Elle a rappelé qu’à ‘‘la faveur du renouveau politique instauré par la troisième République, le Gouvernement a entrepris dès 2011 de grandes réformes économiques et financières. Ces réformes ont permis de stabiliser le cadre macroéconomique, d’améliorer le climat des affaires, de renouer les relations avec les Partenaires Techniques et Financiers et d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Il en a résulté une reprise économique et partant, une amélioration de la situation macroéconomique et financière du pays’’.
En raison des agitations socio-politiques et la maladie à virus Ebola, la croissance s’est située à 0,1% en 2015
‘‘Malheureusement, regrette-t-elle, cette dynamique a été contrariée par la baisse des cours des minerais sur le marché international, l’apparition de la maladie à virus Ebola (MVE), les difficultés socio-politiques subies par le pays à partir de l’année 2013, provoquant un ralentissement de l’activité économique et une décélération de la croissance du Produit Intérieur Brut’’.
Ainsi donc, ‘‘la période 2011-2015 a enregistré une croissance de 2,3% du PIB, en moyenne par an. Ainsi l’activité économique a connu une reprise à partir de 2011 qui s’est poursuivie en 2012 avec un taux de croissance de 3,9% par an. Mais en raison des agitations socio-politiques et la maladie à virus Ebola, la croissance s’est située à 2,3% en 2013, à 1,1% en 2014 puis à 0,1% en 2015’’, indique-t-elle.
‘‘Pour insuffler un nouvel élan à l’action gouvernementale, les Autorités guinéennes ont engagé l’élaboration d’un Plan National de Développement Economique et Social (PNDES). Cet engagement traduit la volonté politique de faire du plan, l’unique cadre de référence de toutes les interventions en faveur du développement. Cette volonté a été clairement réaffirmée par Monsieur le Premier Ministre dans sa Déclaration de Politique Générale, devant votre auguste Assemblée, le 04 mai 2016. A travers ce choix, le Gouvernement entend inscrire ses actions de court et de moyen termes dans une perspective de long terme en optant pour l’articulation du PNDES 2016-2020 avec la Vision 2040 de la Guinée, de l’Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine’’, révèle-t-elle.
Avant d’ajouter : ‘‘Le PNDES 2016-2020 est élaboré dans un contexte de reprise économique après les faibles performances enregistrées sur la période 2013-2015, dues à un environnement défavorable marqué au plan interne, par les stigmates de la Maladie à virus Ébola (MVE), et au plan externe, par la baisse des cours mondiaux des produits d’exportations.
Une croissance moyenne annuelle de 6,3 % sur la période 2016-2020
Avec le PNDES, l’Etat verra ses capacités de pilotage du développement se renforcer. De façon spécifique, il permettra à l’Etat de se recentrer sur ses missions régaliennes de services publics, et de promouvoir le secteur privé en créant notamment un environnement plus favorable aux affaires. Les populations les plus vulnérables profiteront à travers le PNDES, des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale fondées sur une meilleure répartition des fruits de la croissance. Le PNDES se veut enfin d’être un outil de solidarité nationale’’.
Pour la ministre du Plan et de la Coopération, ‘‘ce Plan prévoit une croissance moyenne annuelle de 6,3 % sur la période 2016-2020, soutenue par la relance du secteur secondaire qui contribue à hauteur de 23,6% du PIB à travers le regain d’activités dans le secteur minier qui devrait enregistrer un accroissement de 12,8%’’.
‘‘Les réalisations en termes de croissance de l’année 2016 ont été meilleures que prévues avec un taux de 5,2% contre une prévision initiale 4,7%. S’agissant de 2017, le taux de croissance devrait atteindre 6,1% contre 5,2 % attendus en fin 2016, révèle la ministre avant d’expliquer En effet, dans l’hypothèse d’une pluviométrie abondante, d’une distribution par les pouvoirs publics d’intrants agricoles (semences et engrais), de l’amélioration du niveau de mécanisation du secteur agricole, le taux de croissance du primaire est projeté à 5,1% contre 3,5% cette année. Le secteur primaire devrait être tiré par les sous-secteurs agricole et de pêche avec respectivement des taux de croissance de 5,5% et 5,6%. La reprise prévue du sous-secteur pêche s’explique, notamment par la levée de la sanction de l’Union Européenne’’.
Par ailleurs, le ‘‘secteur secondaire, tiré par les activités extractives (13,7%) et la construction (5,7%), devrait enregistrer une croissance de 7,9 % en 2017. En effet, les exploitations minières ont connu une forte reprise avec l’entrée en production de la Société Minière de Boké et la construction du second port d’évacuation de minerais. En ce qui concerne les Bâtiments Travaux Publics (BTP), ils bénéficieraient, côté offre, de l’effet d’installation de nouvelles usines de ciment et de fer à béton et côté demande, du programme de construction d’infrastructures efficaces de développement (routes, ponts, centrales électriques, …), ainsi que d’une reprise des investissements des ménages dans le sous-secteur’’.
‘‘Quant au secteur tertiaire, ajoute-t-elle, sa croissance devrait s’établir autour de 3% en 2017 grâce à la redynamisation suite à d’importants recrutements dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la sécurité, ainsi que la poursuite du programme de rajeunissement et de féminisation de l’administration. Parlant des services, les technologies de l’information devraient largement bénéficier de l’impact de l’atterrissage de la fibre optique’’.
Quid des prix ? ‘‘il convient de rappeler que les réformes entreprises ces cinq dernières années ont permis de ramener le taux l’inflation à un chiffre et ce, en dépit des effets Ebola, passant de 20,8% en 2010 à 8,2% en 2016. En 2017, cette tendance devrait se maintenir à un niveau de 6,8% en moyenne annuelle’’, répond-elle.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com