Le représentant de l’Union Européenne en Guinée, M. Gerardus GILEN et Mme la ministre des Affaires étrangères Makalé Camara ont échangé en début de semaine sur la tenue d’un dialogue pour le 24 novembre entre la Guinée et l’institution européenne, dans le cadre de la rencontre périodique autour d’un dialogue politique global, instituée selon les dispositions prévues par l’accord de Cotonou, signé entre les pays de l’Union Européenne (UE) et les Etats d’Afrique, des Caraïbe et du Pacifique (ACP). Une rencontre qui va aborder le point portant sur le « viol de l’accord de Cotonou et l’inculpation de cinq (5) hauts cadres guinéens dans le dossier du 28 septembre 2009 », selon un communiqué publié à cet effet par le gouvernement guinéen.
Lors de l’entrevue entre le Chef de la diplomatie guinéenne et le représentant de l’Union Européenne qui s’est déroulée le lundi dernier à Conakry, les deux parties ont échangé sur « la nécessité de l’ouverture d’un nouveau chapitre de dialogue politique avec notre pays, après celui du dialogue inter-guinéen qui a abouti à la signature d’un protocole d’accord entre la mouvance et l’opposition », a-t-on appris dans un communiqué du gouvernement.
Le diplomate européen a rappelé les dispositions prévues par l’accord de Cotonou, signé entre les pays de l’Union Européenne (UE) et les Etats d’Afrique, des Caraïbe et du Pacifique (ACP), instituant une rencontre périodique autour « d’un dialogue politique global, équilibré et approfondi, visant à des engagements mutuels », précise le même communiqué.
M. Gerardus GILEN a ainsi émis le souhait de son institution pour la mise en place « d’un comité préparatoire pour élaborer un document sur les différentes questions qui seront débattues au cours de ce dialogue, tout en rappelant son entretien avec le président de la République, à cet effet. »
Il a évoqué le contexte du dialogue notamment dans « son article 96 relatif au viol de l’accord de Cotonou et l’inculpation de cinq (5) hauts cadres guinéens dans le dossier du 28 septembre 2009, tout en mettant en exergue d’autres consultations en cours avec les autorités guinéennes, en vue de soigner davantage l’image de notre pays. » Car la Guinée en a besoin, vu que le procès du massacre du 28 septembre n’a toujours pas eu lieu. Et que certains officiers des forces de défense et de sécurité cités dans ce dossier continuent d’occuper de hautes fonctions au sein de l’administration.
Le représentant de l’Union Européenne a aussi profité de cette occasion pour transmettre la proposition de son institution pour la tenue de ce dialogue politique pour le 24 novembre prochain.
Pour sa part, Madame la ministre a exprimé le sentiment des « réelles préoccupations de la Guinée face aux différents sujets évoqués par le Chef de la Délégation de l’Union Européenne. »
Elle a rassuré ensuite « de la disponibilité des autorités guinéennes à œuvrer sans relâche dans l’option d’une franche et étroite collaboration avec tous les partenaires bi et multilatéraux de notre pays, dans l’intérêt réciproque. »
Madame la ministre a promis de soumettre le dossier « à l’appréciation du Président de la République et a donné des instructions pour la saisine du Premier Ministre, relative à la désignation des membres du comité préparatoire du dialogue politique, par tous les Départements ministériels concernés. »
Au regard de ce qui précède, on se rend bien compte que tout n’est pas rose entre l’Union Européenne, dans le cadre de leur partenariat. Il faut d’ailleurs rappelé que la Guinée vient à peine d’être retirée de la liste des pays tiers non coopérants en matière de pêche. L’institution européenne ne voit pas non plus d’un bon œil le fait que des cadres au nombre de 5, inculpés dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009, qui s’est déroulé au stade de Conakry, ne soient pas inquiétés à ce jour.
Toute chose qui prouve que la Guinée est loin d’être un partenaire sûr voire fréquentable.
Mamady Kéita