Censure

Grogne des travailleurs et fonds de contrepartie japonais : Le PDG de Canal-Sat Guinée sur la sellette

Le PDG de Canal-Sat Souleymane Barry est en proie à une fronde d’une centaine de ses travailleurs qui réclament de meilleures conditions de travail. En plus de  cette fronde, Souleymane Barry on le sait doit de gros sous à l’état guinéen, dans le cadre des fonds de contrepartie japonais, qu’il se refuserait toujours à rembourser.

La fronde persiste chez Canal-Sat, où une centaine de travailleurs réclament à la direction de cette société  de distribution d’images, le paiement d’arriérés de salaires, l’immatriculation à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), un contrat de travail pour les employés, une prise en charge médicale à 50% pour tous les travailleurs, entre autres. Après un débrayage, suivi  de négociations entre la direction générale et les travailleurs sous l’arbitrage de l’Inspection générale du travail, la fronde ne s’est pas estompée. Pour la simple raison que Souleymane Barry, PDG de Satelcom n’aurait pas tenu ses engagements vis-à-vis de ses travailleurs, conformément au protocole d’accords paraphé par les deux parties.

Les frondeurs ont d’ailleurs à leur grande déception été mis devant le fait accompli par l’Inspection générale du travail, qui aurait substitué le premier protocole d’accords par un autre conçu au goût de Souleymane Barry. La particularité de ce second protocole repose sur le fait qu’il table sur le licenciement de la moitié du personnel, pour cause de mauvaise santé financière de la société.

Même si les frondeurs pensent qu’il s’agirait juste d’une stratégie pour effectuer une purge au sein de l’entreprise. Histoire de mettre à l’écart les « têtes fêlées ».

Les licenciements ont d’ailleurs commencé selon nos informations, avec la mise à la touche du responsable logistique et d’un technicien. Un groupe de 8 travailleurs serait également ciblé par la direction, qui a déclenché une chasse aux sorcières, en vue de dissuader les frondeurs. Des frondeurs qui ont été lâchés au milieu du gué, par la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), dont ils avaient sollicité le soutien pour la mise en place d’un syndicat interne à la structure. Amadou Diallo et son institution ont préféré juste empoché les frais de cotisation des pauvres travailleurs de Satelcom, pour leur tourner le dos après.

Malgré cette pression de la direction qui entend utiliser tous les moyens pour casser la dynamique des frondeurs, ceux-ci sont décidés à ne pas baisser les bras. En témoigne la mobilisation en cours ces dernières heures, pour se faire entendre. De quoi troubler le sommeil de Souleymane Barry, qui en plus de ce vent de fronde qui souffle chez Satelcom, a une citation qui plane sur la tête pour des impayés dus à l’état guinéen. Il s’agit de fonds de contrepartie japonais, générés à travers la vente de ciment. Le PDG de Satelcom doit près d’une vingtaine de milliards de francs guinéens.

Interpellé brièvement par les limiers des services spéciaux de Moussa Tiégboro Camara en mars dernier, le sieur Souleymane s’était engagé à effacer son ardoise avant fin mars. Mais cela fait maintenant près de 8 mois qu’il ne se serait pas acquitté de sa dette vis-à-vis du trésor public.

Mamady Kéita in Le Démocrate 

 

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