Le 10 juin dernier, le président Alpha Condé, à la veille de son voyage pour Moscou, a promulgué la loi portant sur l’Annexe 12 de la Convention de concession minière pour la production de bauxite et d’Alumine de DIAN-DIAN entre la République de Guinée et la société RUSKY ALUMINE. Cette loi adoptée par l’assemblée nationale, 10 jours avant, permet en outre la réhabilitation (à partir de janvier), la relance de l’usine d’alumine de Friguia ainsi que l’extension ultérieure de sa capacité de production.
Dans l’émission ‘‘Guinée Actu’’ de la RTG, le ministre des Mines et de la Géologie, M. Abdoulaye Magassouba, a rassuré quant au respect de ce calendrier par Rusal qui a déjà fini l’audit technique de l’usine.
A Fria, l’espoir renaît. Plus personne ne doute plus de la reprise prochaine des activités de l’usine.
Désormais l’inquiétude se lit sur les visages et l’expriment par des mots qui cachent mal cette inquiétude quand on évoque avec les ouvrier leur emploi. Ils ne comprennent pas pourquoi Rusal passe par une société d’intérim (Seinta Prestation) pour les faire signer des contrats renouvelables. ‘‘Nous sommes des travailleurs réguliers de Rusal. Nous sommes sous CDI (Contrat à Durée Indéterminée, NDLR). Que je sache, nous n’avons pas été licenciés. Alors si l’usine doit reprendre ses activités pourquoi, ne pas nous rappeler continuer les contrats existants ? Pourquoi Rusal passe par une autre société pour nous employer ? N’est-ce pas une façon pour Rusal de se détourner de la légalité ?’’ s’interroge un ouvrier qui veut que son identité soit jalousement gardée. Parce ce qu’ici-et, c’est l’autre problème-, le risque de chasse aux sorcières est grand.
‘‘Chacun cherche à sauver sa tête. Personne n’ose parler de revendications. Tout le monde souhaite que l’usine rouvre. Quelques soient les conditions. Nos patrons profitent de cette situation pour faire preuve de tous les excès’’, renseigne notre interlocuteur.
Depuis juillet dernier, Rusal a engagé une Société d’embauche et d’intérim des travailleurs africains (SEINTA Prestation), jusque-là peu connue, pour employer les travailleurs- déjà sous contrats avec Rusal-, dans le cadre de l’audit et maintenant du nettoyage de l’usine. Cette société qui a fait signer un contrat d’un mois –il finit le 7 décembre-, paye l’heure à 9 259 GNF aux chauffeurs, à 13 mille aux autres ouvriers et agents de maîtrise et à 17 mille aux cadres.
Pour des agents de Rusal Friguia, c’est le pis-aller. Surtout qu’il se murmure que Rusal, désormais maître absolu des lieux, a, en bandoulière, un plan de réduction des avantages sociaux quand ça lui dira de reprendre ses travailleurs.
Aziz Sylla pour guinee7.com